Le porte-parole du gouvernement, accompagné de la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak, était en visite dans la commune de Romain Lopez, dans le Rima Tarn-et-Garonne.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a eu vendredi 15 décembre un échange tendu à propos du secteur associatif avec le maire assimilé RN de Moissac, dans le Tarn-et-Garonne, où il effectuait un déplacement en compagnie de la ministre de la Culture.
Venus annoncer le soutien de l’État à la restauration d’une abbaye inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, Olivier Véran et Rima Abdul-Malak ont ensuite participé à une réunion publique avec des habitants et des représentants d’associations locales, en présence du maire Romain Lopez.
«Je vais jouer votre comédie»
Tour à tour, les représentants d’associations ont regretté des coupes dans leurs subventions municipales, et Romain Lopez s’est chaque fois levé pour leur répondre, a constaté sur place un correspondant de l’AFP.
«Les gens veulent parler, vous les empêchez. Vous n’êtes pas propriétaire de votre ville, M. le maire, vous leur devez le respect, c’est scandaleux», est intervenu Olivier Véran, selon des images diffusées par la chaine BFM, montrant les deux hommes se couper la parole à plusieurs reprises.
«Olivier Véran, puisque vous êtes un comédien, je vais jouer votre comédie», a répondu l’édile, arborant son écharpe tricolore, avant de tenter de remettre au ministre un rapport de la chambre régionale des comptes, dont il a assuré qu’il légitimait sa politique envers les associations.
Il a alors placé le document sur les genoux du ministre, qui l’a saisi et laissé tomber au sol, selon le correspondant de l’AFP.
«On va vous mettre en accusation sur votre politique municipale»
«Ce que je n’aime pas, c’est quand le ton monte. Là, effectivement, il y a eu des mots durs qui ont été prononcés, une injure, je pense que ça n’a pas sa place dans le débat public», a déploré par la suite Olivier Véran devant les journalistes.
«Il savait, il fait son coup, il est connu pour ça (…) c’est quelqu’un qui fait beaucoup d’esclandres», a-t-il poursuivi à propos du maire de Moissac.
Plus tôt, avant cet échange, Romain Lopez avait quant à lui assuré, devant la presse, être «ravi d’accueillir des ministres, mais quand un ministre vous dit “on va vous mettre en accusation sur votre politique municipale”, ce n’est pas un ministre, c’est un militant».
«Olivier Véran, je pense, a d’autres choses à faire aujourd’hui, quand on regarde la pauvreté dans notre pays, les problématiques de pouvoir d’achat, de terrorisme, de communautarisme… que d’aller juger la politique d’un maire d’une ville de 14.000 habitants à 600 kilomètres de Paris», avait-il ajouté.
Avec AFP