Vladimir Poutine a déclaré «la négation» de l’Ukraine comme «pays souverain» avec la reconnaissance de deux régions séparatistes de l’Est de l’Ukraine, a estimé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
«Le président Poutine dans son discours a d’une certaine manière déclaré la négation de l’Ukraine comme pays souverain. Nous sommes en phase de révisionnisme pour retrouver des espaces anciens en réinventant l’histoire», a affirmé Jean-Yves Le Drian lors d’une conférence de presse à Berlin avec son homologue allemande.
«D’une manière générale, il ne répond pas aux engagements qu’il prend, ni en public ni en privé, que ce soit à l’égard du président Macron ou l’égard du chancelier (allemand Olaf) Scholz (…) Quand et comment faut-il croire sur parole le président Poutine ? Je ne sais pas si quelqu’un le sait», a-t-il regretté.
Le président français Emmanuel Macron avait tenté encore dimanche soir de désamorcer la crise, espérant encore avoir arraché un sommet de la désescalade entre le président américain Joe Biden et Vladimir Poutine.
Le Kremlin a douché l’espoir d’une rencontre lundi matin. «Quand on a 140.000 militaires aux frontières de l’Ukraine mobilisés (…) tout est possible, y compris le pire», a ajouté Jean-Yves Le Drian, interrogé sur la possibilité d’une invasion complète de l’Ukraine.
Les Occidentaux ont pris de premières sanctions en réaction à la reconnaissance des séparatistes de ces régions de l’est de l’Ukraine que Kiev combat depuis huit ans, un conflit qui a fait plus de 14.000 morts.
«Le premier paquet de sanctions est un paquet sérieux, qui va faire mal», a estimé le chef de la diplomatie française qui a averti que d’autres sanctions pourraient suivre.
Son homologue allemande Annalena Baerbock a également déclaré que les Occidentaux étaient «préparés à tous les scénarios», y compris une invasion complète de l’Ukraine par des troupes russes.
Elle a accusé le président russe d’avoir joué double jeu ces dernières semaines, faisant aujourd’hui «le contraire» de ce qu’il avait dit auparavant en affirmant ne pas vouloir de conflit.
Vladimir Poutine «n’a pas dit la vérité et en bon allemand cela s’appelle mentir», a-t-elle dit, tout en affirmant qu’il restait l’interlocuteur des Occidentaux car chef de l’État russe en exercice.
«Nous ne voulons pas de guerre en Europe, et c’est à la Russie de prendre ses mesures de désescalade en conséquence. À elle de revenir sur cette décision», a-t-elle averti.
Avec AFP