Le Hamas demande un cessez-le-feu et un retrait israélien de la bande de Gaza. Israël ne l’envisage pas, même en cas d’accord autour des otages.
Une opération israélienne se profile dans le sud de la bande de Gaza à Rafah. Samedi 17 février, Benyamin Netanyahou a fait savoir que même un accord avec le Hamas autour de la libération des 136 otages ne l’annulerait pas.
Le même jour, le chef du Hamas palestinien a répété que son mouvement exigeait un cessez-le-feu et un retrait israélien du territoire palestinien.
L’attaque prévue contre la ville de Rafah, située dans l’extrême-sud de la bande de Gaza et peuplée d’1,4 million d’habitants sera-t-elle maintenue ? Ce samedi, lors d’une conférence de presse à Jérusalem, Benyamin Netanyahou a déclaré que ne pas la mener reviendrait à «perdre la guerre contre le Hamas.»
Des négociations pas très prometteuses admet le Qatar
Les négociations entre Israël et le mouvement islamiste palestinien du Hamas pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza n’ont «pas été très prometteuses ces derniers jours», a admis samedi à Munich le premier ministre qatari.
«Nous resterons toujours optimistes. Nous continuerons à pousser. Nous ferons de notre mieux pour nous rapprocher» d’un accord, a ajouté Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, dont le pays est très actif depuis des mois, avec les États-Unis et l’Égypte, pour obtenir un arrêt des combats.
Le président israélien veut se rapprocher de l’Arabie Saoudite
Samedi 17 février, Isaac Herzog, le président israélien, a estimé important «de poursuivre la coopération entre Israël et l’Arabie Saoudite en vue d’une normalisation de leurs relations, qui marquerait «une victoire sur les agissements» du mouvement islamiste palestinien Hamas.
«Je crois sincèrement, a-t-il dit, qu’aller de l’avant vers la normalisation et faire tous les efforts possibles est une opportunité historique très importante», a déclaré le chef de l’Etat israélien à la Conférence de Munich sur la sécurité, appelant toutes les parties «à saisir ce moment».
Depuis la riposte d’Israël à Gaza, conséquence de l’attaque terroriste du 7 octobre, la relation entre l’Arabie Saoudite et Israël est devenue glaciale.
Une centaine de morts dans la bande de Gaza cette nuit, selon le Hamas
Dans la nuit, de nouveaux bombardements de l’armée israélienne sur le territoire palestinien ont fait une centaine de morts, selon le ministère de la Santé du Hamas. Un chiffre qu’il n’est pas possible de vérifier de manière indépendante.
Israël concentre depuis des semaines ses opérations militaires à Khan Younès, ville natale du chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, cerveau présumé de l’attaque du 7 octobre.
100 personnes arrêtées à l’hôpital Nasser pour terrorisme, annonce Tsahal
Cent personnes ont été arrêtées pour «activités terroristes» dans l’hôpital Nasser, l’un des principaux établissements de la bande de Gaza, a annoncé ce samedi l’armée israélienne qui a pris d’assaut cet hôpital. L’armée a indiqué y avoir découvert des obus de mortier, des grenades et d’autres armes appartenant au Hamas.
Six malades parmi lesquels un enfant sont morts à l’hôpital Nasser depuis vendredi à cause de coupures d’électricité qui ont provoqué l’arrêt de la distribution d’oxygène, toujours selon le ministère de la Santé du Hamas au pouvoir à Gaza. «Les nouveau-nés risquent de mourir dans les prochaines heures», a-t-il ajouté. Au moins 120 patients et cinq équipes médicales sont privés d’eau, de nourriture et d’électricité à l’hôpital Nasser de Khan Younès, a-t-il ajouté.
L’armée israélienne a indiqué que ses troupes avaient pénétré jeudi dans l’hôpital, sur la base de «renseignements crédibles» selon lesquels les personnes prises en otage lors de l’attaque du 7 octobre étaient retenues dans cet établissement et que les corps de certaines d’entre elles s’y trouvaient peut-être encore.
Une situation intenable, selon les médecins
Des médecins de l’hôpital Nasser ont décrit une situation intenable. Médecins sans Frontières a annoncé que ses employés avaient «dû fuir, laissant les malades derrière eux».
«La situation était chaotique, catastrophique», a déclaré à l’AFP Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’hôpital Nasser, l’un des onze qui restent ouverts sur les 36 que comptait la bande de Gaza avant la guerre, est désormais «à peine fonctionnel».
«Plus de dégradations à l’hôpital, c’est plus de vies perdues», a déclaré le porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, lors d’un point de presse vendredi à Genève, en exigeant l’accès urgent de l’OMS au complexe hospitalier.
Des explosions rapportées à l’est de Rafah
Des témoins ont rapporté samedi des explosions dans le centre et à l’est de Rafah où au moins deux maisons ont été visées par des frappes aériennes.
L’Égypte construit un camp pour accueillir des réfugiés palestiniens, selon le Wall Street Journal
Selon le Wall Street Journal, citant des responsables égyptiens, l’Égypte construit une zone sécurisée entourée d’un mur dans la péninsule du Sinaï, afin d’y accueillir des Palestiniens de Gaza.
Ce camp fait partie des «plans d’urgence» pour l’accueil de ces réfugiés en cas d’assaut israélien sur Rafah et pourrait abriter «plus de 100.000 personnes», selon le quotidien américain. Le gouverneur du Nord-Sinaï, Mohamed Abdel Fadil Choucha, a démenti toute construction de ce type.
Les dirigeants palestiniens, l’ONU et de nombreux pays se sont alarmés des conséquences catastrophiques pour la population d’une telle offensive et dénoncent la création d’une nouvelle génération de réfugiés sans perspective de retour.
Samedi, le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a accusé Israël de mener une «campagne concertée» visant à «détruire» cette institution. Israël a récemment demandé à Philippe Lazzarini de démissionner après avoir affirmé qu’un des tunnels utilisés par le Hamas avait été découvert sous le siège de l’agence à Gaza.
Le chef du Hamas exige un cessez-le-feu et le retrait israélien de la bande de Gaza
Le chef du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh, a répété ce samedi 17 février que son mouvement exigeait un cessez-le-feu et un retrait israélien de la bande de Gaza, dans le cadre des négociations en cours en vue d’une trêve. Ces négociations complexes incluant de nouvelles libérations d’otages se poursuivent par l’intermédiaire des pays médiateurs, Égypte, Qatar et États-Unis.
Ismaïl Haniyeh a répété dans un communiqué que son mouvement «n’accepterait rien de moins qu’un cessez-le-feu, le retrait de l’armée d’occupation de la bande de Gaza, la levée du blocus oppressant et la fourniture d’un abri sûr aux personnes déplacées».
Interrogé par l’AFP, un haut responsable du mouvement islamiste palestinien requérant l’anonymat a confirmé «que les médiateurs égyptiens et qataris avaient été informés de l’intention du Hamas de suspendre les négociations jusqu’à ce que l’aide soit apportée dans la bande de Gaza, incluant le nord».
Les exigences du Hamas sont «illusoires», estime Netanyahou
Il a ajouté que les personnes déplacées du nord de la bande de Gaza devaient pouvoir y retourner, et il a réclamé la libération des prisonniers du Hamas condamnés à de longues peines de prison en Israël.
Le président américain, Joe Biden, a pour sa part plaidé vendredi pour «un cessez-le-feu temporaire» pour permettre la libération des otages retenus par le Hamas depuis le 7 octobre. Il a ajouté avoir eu des discussions à ce sujet avec le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et que des négociations étaient «en cours». Ce dernier a estimé cette semaine que les exigences du Hamas étaient «illusoires».
130 otages sont encore détenus à Gaza, selon Israël
La guerre a été déclenchée par l’attaque sans précédent le 7 octobre menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Israël a juré d’anéantir en représailles le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l’Union européenne. L’offensive israélienne à Gaza a fait 28.858 morts, en grande majorité des civils, a annoncé samedi le ministère de la Santé du Hamas dans un nouveau bilan. Un chiffre qu’il n’est pas possible de vérifier de manière indépendante.
Selon Israël, 130 otages sont encore détenus à Gaza, dont 30 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées sur son territoire le 7 octobre. Un accord de trêve en novembre a permis la libération de 105 personnes parmi lesquelles 80 Israéliens échangés contre 240 prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.
Avec AFP