Un homme de 46 ans, écroué en juin pour le meurtre présumé dans l’Eure en mars d’une cycliste non identifiée dont le corps n’a pas été retrouvé, a été remis en liberté, a-t-on appris mardi 20 décembre auprès du procureur d’Évreux. Un appel à témoins avait été lancé mi-novembre pour tenter d’élucider ce meurtre mystérieux, en vain.
«Le suspect placé en détention provisoire a été remis en liberté il y a quelques jours», a déclaré à l’AFP le procureur de la République Rémi Coutin, confirmant une information de Paris-Normandie.
«La juge d’instruction a décidé, au vu du caractère infructueux de l’appel à témoins, d’accéder à la demande formée par l’avocate du détenu» dont «c’était la première demande en ce sens», a expliqué le magistrat, précisant que «le parquet a émis un avis favorable».
«L’homme libéré reste mis en examen. Il est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire national et obligation de pointer très régulièrement dans une brigade de gendarmerie», a souligné M. Coutin, indiquant que «les investigations se poursuivent». «C’est un dossier qui présente des fragilités», a-t-il ajouté.
Accusation de son ex-femme
L’homme a été mis en examen en juin des chefs d’«assassinat, recel de cadavre, destruction de preuves et dénonciations mensongères». Mi-mai, une femme s’était présentée à la gendarmerie de Dieppe pour dénoncer un meurtre commis, selon elle, par son ex-compagnon deux mois plus tôt.
Elle relatait qu’en mars, ce charpentier d’origine polonaise dont elle venait de se séparer l’avait appelée, «manifestement paniqué et sous l’emprise de l’alcool, pour lui dire qu’il venait de tuer quelqu’un» en voiture.
L’homme se rétractait peu après avant de réitérer ses propos quelques jours plus tard, apportant des détails sordides sur l’ensevelissement de sa présumée victime qu’il aurait lui-même effectué. Le véhicule, découvert calciné le 12 avril sur un chemin, a été déclaré volé par le charpentier le 10 mai.
Interpellé le 21 juin, le suspect a donné lors de sa garde à vue «deux versions diamétralement opposées», selon le procureur: d’abord celle d’«une blague à son ex-compagne afin qu’elle le prenne en pitié et revienne vivre avec lui» avant d’expliquer qu’il avait «bien percuté une cycliste» mais que «celle-ci s’était remise et avait pu repartir». Il avait également reconnu avoir lui-même incendié son véhicule.
Avec AFP