Le vice-ministre polonais des Affaires étrangères a fermement rejeté mercredi 4 janvier le refus allemand de négocier des indemnisations pour les dommages subis par la Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale.
«Nous ne reconnaissons pas cette position allemande, nous la rejetons dans son intégralité comme absolument infondée et erronée», a déclaré Arkadiusz Mularczyk.
Mardi, Varsovie a annoncé que Berlin a formellement rejeté sa demande de discuter des revendications que le gouvernement polonais évalue à mille trois cents milliards d’euros.
«Selon le gouvernement allemand, l’affaire des réparations et des indemnisations pour les dommages dus à la guerre reste close et le gouvernement allemand n’a pas l’intention d’ouvrir des négociations à ce sujet», a souligné le ministère dans un communiqué diffusé mardi par Varsovie, aussitôt après la réception d’une réponse officielle de Berlin.
«Aucune volonté de réparer les torts et les pertes»
Mercredi, Arkadiusz Mularczyk a estimé que cette réponse était «étonnante» étant donné que, selon lui, «l’État allemand ne peut pas fermer une question qui n’a jamais été ouverte.» Il a souligné qu’à ce jour, «nous ne voyons aucune volonté ou désir de réparer les torts et les pertes (de la guerre)» par l’Allemagne.
La diplomatie polonaise a porté mardi l’affaire devant l’ONU, demandant à ses hauts représentants leur «coopération et soutien pour que la Pologne puisse recevoir des indemnisations pour les dommages causés par l’agression et l’occupation allemandes dans les années 1939-1945», d’après un autre communiqué officiel publié mardi.
L’Allemagne considère que la Pologne a renoncé à des réparations de guerre en 1953 et confirmé cette renonciation à plusieurs reprises. Berlin a opposé les mêmes arguments aux demandes de réparations soulevées dans le passé par la Grèce et l’Italie.
À son passage à Varsovie le 4 octobre, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock avait déjà signalé que, «du point de vue du gouvernement fédéral, la question des réparations était close», tout assurant que son pays assumait «sa responsabilité historique, sans ‘si’ ni ‘mais’».
Les conservateurs nationalistes polonais au pouvoir contestent la validité de cet accord de 1953, affirmant que Varsovie avait agi à l’époque sous pression de l’Union Soviétique.
Avec AFP