Selon plusieurs de ses interlocuteurs, le chef de l’État penche plutôt pour ne pas se rendre en personne à la grande marche contre l’antisémitisme organisée dimanche.
Emmanuel Macron, qui n’a toujours pas annoncé s’il participerait ou non à la marche de dimanche contre l’antisémitisme, s’exprimera en tout cas sur cet enjeu dans les prochains jours, ont affirmé jeudi 9 novembre des conseillers du camp présidentiel.
«Il y aura une expression du président d’ici dimanche», a expliqué l’un d’eux. Le format et le moment précis n’ont pas encore été arrêtés.
Selon plusieurs de ses interlocuteurs, le chef de l’État penche plutôt pour ne pas se rendre en personne à la grande marche contre l’antisémitisme organisée à l’appel des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, à laquelle sera présente la première ministre Elisabeth Borne. Mais sa réflexion se poursuit, assure-t-on à l’Élysée.
Mots très durs contre le regain d’antisémitisme
Mercredi, dans un discours devant le Grand Orient de France, principale obédience française de la franc-maçonnerie, il a déjà eu des mots très durs contre le regain d’antisémitisme dans le pays, notamment depuis la guerre au Proche-Orient déclenchée par l’attaque sans précédent menée le 7 octobre en Israël par le mouvement islamiste palestinien Hamas.
«L’antisémitisme refait surface», «dans les mots et sur les murs», a-t-il déploré. «Il s’affiche sans crainte, sans honte». «La République ne transige pas et ne transigera pas. Et nous serons impitoyables face aux porteurs de haine», a-t-il prévenu, estimant que «s’en prendre à un juif», «c’est toujours chercher à atteindre la République».
Il a notamment épinglé ceux qui «préfèrent rester ambigus sur la question de l’antisémitisme par souci de flatter de nouveaux communautarismes», visant La France insoumise qui refuse de s’associer à la marche transpartisane de dimanche.
Mais aussi ceux qui «prétendent soutenir nos compatriotes de confession juive en confondant le rejet des musulmans et le soutien des juifs, en refusant, ceux-là mêmes, de condamner clairement leur position passée et tous les mots définitifs d’hier», dans une allusion à l’extrême droite.
Le Rassemblement national a en effet annoncé sa participation à la marche, plongeant la gauche et les macronistes dans l’embarras.
Avec AFP