Société
Tunisie : un Parlement inoffensif inauguré vingt mois après le coup de force de Kaïs Saïed

Un nouveau Parlement aux prérogatives très limitées et issu d’élections boudées a été inauguré lundi 13 mars en Tunisie, 20 mois après le démantèlement de l’ancienne assemblée par le président Kaïs Saïed pour instaurer un système hyper-présidentialiste.
La nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP), élue lors des tours en décembre et janvier marqués par une abstention massive (près de 89%), a tenu sa première réunion, retransmise en direct par la télévision publique, dans son siège au Bardo, en banlieue proche de Tunis.
«Ce qui se passe est dangereux»
Seuls les médias officiels tunisiens ont été autorisés à couvrir la séance et les représentants de la presse privée et les journalistes étrangers ont été tenus à l’écart, selon une correspondante de l’AFP.
«Ce qui se passe est dangereux et reflète une méfiance injustifiée des autorités envers les médias», a déclaré à l’AFP Amira Mohamed, vice-président du Syndicat des journalistes tunisiens.
Le nouveau Parlement a été élu sur la base d’une nouvelle Constitution que le président Kaïs Saïed a fait adopter par référendum le 25 juillet 2022, un an après s’être arrogé les pleins pouvoir en suspendant l’ancienne assemblée avant de la dissoudre et en limogeant le gouvernement.
La Constitution a instauré un système hyper-présidentialiste et pratiquement réduit à néant les compétences du Parlement, qui était le véritable centre du pouvoir dans le système en place après la chute de la dictature de Zine El Abidine Ben Ali à l’issue de la première révolte du Printemps arabe en 2011.
Le nouveau Parlement compte 161 députés mais 154 sièges seulement ont été pourvus à ce stade. Il compte 25 femmes seulement. Après avoir prêté serment, les députés doivent procéder à l’élection du président du Parlement et ses deux adjoints.
La principale coalition de l’opposition au président Kaïs Saïed, le Front de salut national (FSN), a affirmé dans un communiqué qu’il ne reconnaissait pas le nouveau Parlement «issu d’une Constitution putschiste et d’élections boudées par l’écrasante majorité des électeurs».
Principale force au sein du Parlement dissous en 2021, le parti islamo-conservateur Ennahdha a également affirmé dans un communiqué son refus de reconnaître «une assemblée parlementaire dénuée de toute légitimité».
Avec AFP

Société
Paris : ouverture du procès sur l’assassinat d’une femme, sur fond de sorcellerie vaudoue

Deux femmes et un homme comparaissent depuis ce mardi 28 mars devant la cour d’assises de Paris pour l’assassinat en 2019, sur fond de sorcellerie vaudoue, d’une femme de 36 ans, épouse de l’une des accusées. Dans le box, les trois accusés déclinent leurs identités.
Christy Daupin, l’épouse, longues tresses attachées dans le dos et lunettes rectangulaires sur le nez, est une ex-agente RATP âgée de 42 ans.
Iven Webster, 30 ans, néerlandais d’origine haïtienne, ancien cuisinier, cheveux courts, petite moustache, est soupçonné d’être l’intermédiaire avec la prêtresse vaudoue.
Une «séance (…) qui a mal tourné»
Sabrina Moreau, longs cheveux châtains tombants autour de son visage défait, mouchoir serré dans la main, ex-employée commerciale de 32 ans, était la nouvelle compagne de Christy Daupin.
Sylvia G., mère de deux jeunes enfants et employée d’une enseigne de bricolage, avait été tuée dans le sous-sol de son immeuble à Paris, lors d’un véritable «guet-apens» selon l’accusation.
Selon l’une des accusées, c’est une «séance de désenvoûtement qui a mal tourné». Le corps de la victime avait été découvert un mois plus tard dans un sous-bois de région parisienne.
Les enquêteurs s’étaient rapidement intéressés aux tensions qui existaient dans le couple qu’elle formait avec Christy Daupin. Mariées en 2014, les deux femmes vivaient sous le même toit mais étaient séparées depuis un an.
«Vendre l’âme de leurs enfants»
Sylvia G. avait donné naissance à des jumeaux en 2013 et une procédure d’adoption avait été lancée au bénéfice de son épouse. Mais la victime avait confié à ses proches peu avant ne plus vouloir que Christy Daupin puisse exercer de droits sur les enfants.
Plusieurs témoignages faisaient état de violences et de menaces de mort proférées par Christy Daupin qui suspectait, selon l’accusation, son épouse d’avoir été envoûtée par sa nouvelle petite amie.
Selon l’enquête, un de ses coaccusés, Iven Webster, l’avait mise en contact courant 2018 avec une «prêtresse vaudoue» vivant en Haïti. Christy Daupin s’était rapidement imprégnée de cette croyance et persuadée que Sylvia, sous l’emprise d’un sort, voulait la tuer, «vendre l’âme de leurs enfants», voire vendre les organes des jumeaux.
Selon l’accusation, l’assassinat de Sylvia G. s’est produit en présence de Christy Daupin, de sa nouvelle relation amoureuse, Sabrina Moreau, et d’Iven Webster. Les causes de la mort n’ont pas pu être déterminées.
Seule Sabrina Moreau reconnaît l’intention homicide, expliquant lors de l’instruction que la «sorcière vaudoue» avait convaincu Christy Daupin de la nécessité d’éliminer Sylvia G.
Avec AFP
Société
Un lycéen en garde à vue pour l’incendie d’un lycée du Nord

Un lycéen de 15 ans a été placé en garde-à-vue dans le cadre de l’enquête sur l’incendie qui a endommagé lundi la façade du lycée Raymond Queneau de Villeneuve-d’Ascq, près de Lille, entraînant une journée de suspension des cours, a-t-on appris auprès du parquet.
Pas de blessés
«Une enquête a été diligentée du chef de dégradations par incendie ou moyen dangereux», a indiqué à l’AFP la procureure de Lille Carole Étienne, précisant que l’incendie était parti «d’une barricade constituée de caddies, palettes et matelas» avant de se propager à l’entrée du lycée.
«Un des mis en cause, lycéen, âgé de 15 ans et demi, a été identifié, interpellé et placé en garde à vue» lundi, a-t-elle ajouté, rappelant que la peine encourue pour ce type d’actes est de 10 ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende. L’incendie a dégradé la façade du bâtiment sur deux étages.
Selon l’Académie de Lille, «un groupe d’individus extérieur au lycée aurait mis le feu» très tôt lundi matin. Une quinzaine de personnes ont été évacuées, mais l’incendie n’a pas fait de blessés.
Avec AFP