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Pour la centième fois, l’Ensemble baroque de Toulouse joue les cantates de Jean-Sébastien Bach
Depuis 17 ans, une troupe de bénévoles reprend les chefs-d’œuvre du compositeur allemand. Chaque représentation rassemble plusieurs centaines de personnes dans l’église Saint-Exupère et tente de respecter les conditions de l’époque du musicien.
Lancé dans le projet de faire découvrir au public l’intégrale des 200 cantates de Bach, à raison d’environ une par mois, l’Ensemble baroque de Toulouse donne dimanche la 100e, 17 ans après le début de cette aventure de toute une vie.
«Sans aucun doute, il y avait dès le début l’idée un peu débile d’un défi qui nous obligerait sur les années, d’une fidélité des musiciens mais aussi du public», se souvient, espiègle, Michel Brun, le fondateur de l’Ensemble baroque et instigateur du projet baptisé Cantates sans filet. «Et c’est devenu une réalité», se réjouit-il.
Depuis, l’ensemble joue bénévolement et gratuitement les cantates un dimanche après-midi par mois environ, hors congés scolaires, le rituel n’ayant été perturbé que par la pandémie du Covid. Et ce défi au long cours se double d’une autre particularité: ces récitals invitent le public à participer.
Le nom Cantate sans filet s’explique en effet par le fait qu’elle n’est répétée, en public, qu’une heure et demie avant d’être jouée, qu’elle est expliquée par Michel Brun, et que le public est convié à chanter le choral final de chacune.
L’idée est d’ainsi évoquer les conditions de l’époque de Jean-Sébastien Bach, quand celui-ci, maître de chapelle à Leipzig (est de l’Allemagne) devait composer dans l’urgence et faire apprendre à ses musiciens ces œuvres accompagnant chaque liturgie dominicale.
«Ces cantates, ce sont des chefs-d’œuvre, mais des chefs-d’œuvre un peu secrets», précise Michel Brun. Seules 200 sur les 300 que Bach a composées entre 1723 et 1750 ont traversé les siècles jusqu’à aujourd’hui.
Pour la violoniste Véronique Delmas, qui était de la première des cantates et en a joué la majeure partie, Bach «réunit les gens autour de quelque chose qui nous dépasse même si on n’est pas croyant». «Il y a une spiritualité dans sa musique qui rassemble et quand tout le public chante le choral à la fin, c’est quand même magique», déclare-t-elle à l’AFP.
Pour chaque cantate, ce sont plusieurs centaines de personnes qui remplissent l’église Saint-Exupère, édifice baroque du centre-ville. Et c’est ce qui enthousiasme le flûtiste Frédéric Naël, récent directeur du conservatoire du Tarn qui a rejoint il y a quelques mois l’aventure pour avant tout démocratiser l’accès à la musique classique. Dans le public habituel du baroque, il y a un «tri par l’âge et la catégorie sociale», déplore-t-il, alors que dans les cantates, «il n’y a pas ce filtre-là».
«C’est extrêmement varié, renchérit sa compagne Laurence Martinaud, premier violon. À chaque fois il y a des gens debout au fond, on se dit: ça marche! Cette musique est accessible à tous».
«1300 personnes ont assisté à la cantate»
En 17 ans, il y a eu des moments très forts : la première d’abord, la cantate 72, donnée deux fois le même jour pour cause de trop forte affluence, ou la 147 dont le choral Jésus, que ma joie demeure est le plus connu de toutes. «Ce jour-là, 1300 personnes ont assisté à la cantate» dans la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, raconte Michel Brun. «Et quand je me suis retourné pour faire chanter le public, j’ai eu l’impression de prendre une énorme claque de musique, j’ai été bouleversé aux larmes.»
Des épisodes plus durs ont aussi failli interrompre le projet, comme le décès en 2013 de Laurent Pellerin, violon solo de l’Ensemble, premier violon de l’Orchestre du Capitole, mari de Mme Delmas et co-instigateur des cantates avec M. Brun. Ce dernier a également failli arrêter l’an passé, jugeant la diminution des subventions de l’Ensemble incompatible avec la poursuite de sa mission.
Mais à 67 ans, il tiendra finalement bien dimanche la baguette de la 100e représentation des cantates, la n°100, jouée exceptionnellement à la Halle aux Grains (2200 places), salle habituelle de l’Orchestre du Capitole. En attendant la 200e…
Avec AFP
Actualités
ONU : la Russie impose la fin de la surveillance des sanctions contre la Corée du Nord
La Russie a imposé jeudi la dissolution du système de surveillance des sanctions de l’ONU contre la Corée du Nord et son programme nucléaire, un coup de force fustigé par les États-Unis et ses alliés dénonçant la protection mutuelle entre les deux pays.
«Ce qu’a fait la Russie aujourd’hui avec cynisme sape la paix et la sécurité dans le monde, tout cela pour favoriser un troc vicié que Moscou a scellé» avec Pyongyang, sur de l’armement notamment, a réagi Matthew Miller, porte-parole du département d’Etat américain.
De son côté, Séoul a qualifié de «décision irresponsable» le veto de la Russie, via un communiqué du ministère sud-coréen des Affaires étrangères. La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU liées à son programme nucléaire, renforcées plusieurs fois en 2016 et 2017.
Mais depuis 2019, la Russie et la Chine, mettant notamment en avant la situation humanitaire de la population nord-coréenne, réclament l’allègement de ces sanctions, qui n’ont pas de date de fin.
N’ayant pas obtenu gain de cause, les Russes ont pris pour cible le comité d’experts chargé de surveiller l’application de ces mesures, comité dont les rapports font référence. Malgré plusieurs reports du vote pour permettre des négociations, la Russie a ainsi mis son veto jeudi à un projet de résolution prolongeant d’un an le mandat de ce comité. Le texte a recueilli 13 voix pour, la Chine s’étant abstenue.
Violation des sanctions
L’ambassadeur russe Vassili Nebenzia a justifié ce veto en estimant que, dans les conditions actuelles, le comité n’a plus lieu d’être, se concentrant sur «des questions sans intérêt pas à la mesure des problèmes auxquels fait face la péninsule».
Il avait à la place proposé au Conseil une réévaluation du régime des sanctions. «S’il y avait un accord pour un renouvellement annuel des sanctions, le mandat du comité d’experts aurait un sens», a-t-il expliqué. Une proposition soutenue par la Chine.
Dans son dernier rapport de 600 pages début mars, le comité d’experts souligne que la Corée du Nord continue de «bafouer les sanctions du Conseil de sécurité», notamment en développant son programme nucléaire, en lançant des missiles balistiques, en violant les sanctions maritimes et les limites d’importations de pétrole.
Le comité affirme d’autre part avoir commencé à enquêter sur «des informations» faisant état de l’exportation par la Corée du Nord «d’armes conventionnelles et de munitions» en violation des sanctions, notamment vers la Russie. «Ce veto n’est pas un signe de l’inquiétude pour la population nord-coréenne ou pour l’efficacité des sanctions. Cela concerne la Russie, obtenant la liberté de violer les sanctions en quête d’armes pour les utiliser contre l’Ukraine», a dénoncé l’ambassadrice britannique à l’ONU Barbara Woodward.
La Russie accusée de coopération militaire avec la Corée du Nord
Ce veto «est en fait une admission de culpabilité. Moscou ne cache plus sa coopération militaire avec la Corée du Nord (…) ainsi que l’utilisation d’armes nord-coréennes dans la guerre contre l’Ukraine», a commenté sur X le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba.
«La Russie a désormais utilisé son veto pour mettre un terme à deux comités d’experts, en raison du développement de ses relations militaires avec ces gouvernements», ont dénoncé dans un communiqué commun États-Unis, France, Japon, Corée du Sud et Royaume-Uni, en référence au Mali.
En août dernier, témoignant de son soutien à Bamako, la Russie avait en effet bloqué une résolution qui aurait prolongé le mandat des experts ayant rendu des conclusions accablantes pour la junte malienne et ses «partenaires de sécurité étrangers».
«Il ne peut y avoir aucune justification à la disparition des gardiens du régime de sanctions», a fustigé jeudi l’ambassadeur sud-coréen Joonkook Hwang. «C’est comme détruire des caméras de surveillance pour empêcher d’être pris la main dans le sac».
Avec AFP
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Guerre en Ukraine : 11 blessés dans une attaque de drones, une centrale électrique en feu en Russie
Alors que plusieurs quartiers d’Odessa ont été privés d’électricité, en Russie l’incendie de la centrale de Novocherkassk n’a fait aucune victime, selon les autorités.
Onze personnes ont été blessées lors d’une attaque russe de drones dans le sud de l’Ukraine, a-t-on appris de source officielle lundi, tandis qu’une centrale électrique en Russie était en feu à la suite d’une attaque de drones ukrainiens. Les autorités ukrainiennes ont affirmé que l’armée russe avait frappé les régions méridionales de Mykolaïv et d’Odessa.
La Russie et l’Ukraine multiplient ces dernières semaines les attaques aériennes réciproques. «L’ennemi a de nouveau attaqué la région d’Odessa avec des drones», a déclaré le gouverneur régional Oleg Kiper sur Telegram tôt lundi. «Les infrastructures énergétiques ont été endommagées et il n’y a pas d’électricité dans certaines parties de (la ville) d’Odessa», a-t-il ajouté.
L’incendie n’a pas fait de victime
Onze personnes ont été blessées à Mykolaïv, dans le sud du pays, à la suite d’une attaque russe de drones, a de son côté déclaré la porte-parole de l’armée ukrainienne, Nataliya Gumenyuk, lors d’une interview à la télévision nationale. En Russie, un incendie s’est déclaré dans une importante centrale électrique de la région de Rostov, a déclaré le gouverneur local, à la suite d’une série d’attaques de drones ukrainiens dans la région.
Deux unités de la centrale de Novocherkassk, l’une des plus grandes du sud-ouest de la Russie, ont été mises hors service, a indiqué le gouverneur Vassili Goloubev, dans un message publié sur Telegram. «Un incendie s’est déclaré dans la sous-station du transformateur (…) et a été rapidement éteint», a-t-il déclaré, en précisant que l’incendie n’a pas fait de victime et que ses causes font l’objet d’une enquête.
La région de Rostov (sud) est limitrophe de l’Ukraine et la capitale régionale est un centre important pour la planification des opérations militaires russes. Le ministère russe de la défense a déclaré de son côté avoir abattu onze drones ukrainiens au-dessus de la région de Rostov.
Avec AFP