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Pologne : l’Église «au bord du gouffre» et en mal de réformes
La jeunesse s’écarte d’une Église minée par les affaires de pédocriminalité et qui ne semble plus en phase avec la majorité des Polonais.
Églises qui se vident, catéchisme boudé par les jeunes et autorité morale minée par les affaires de pédocriminalité: jadis puissante, l’Église catholique polonaise se trouve dans un déclin qu’elle semble ignorer. L’élection la semaine dernière à la tête de l’Église polonaise de Monseigneur Tadeusz Wojda, connu du grand public uniquement pour ses déclarations anti-LGBT, ne laisse augurer d’aucun changement, selon les observateurs.
D’autant plus que le choix de cet archevêque intervient peu après la démission, ordonnée par le pape, de deux évêques accusés d’avoir dissimulé des agressions sexuelles de prêtres sur des mineurs. «C’est un signe que les évêques polonais ne sont pas conscients du moment dans lequel se trouve l’Église en Pologne», déclare à l’AFP Ignacy Dudkiewicz, commentateur du périodique catholique de gauche Magazyn Kontakt.
Une autorité morale très forte à l’époque communiste
Les indicateurs sont pourtant éloquents. Seuls 71% des Polonais se déclarent de confession catholique, comparé à 88% dix ans auparavant, selon le recensement national de 2021. Moins d’un tiers d’entre eux vont à la messe dominicale, au plus bas depuis 1980, selon l’Institut des statistiques de l’Église catholique. Au moins trois séminaires catholiques ont fermé leurs portes récemment, d’autres sont de plus en plus vides. En 2023, quelque 200 prêtres ont été ordonnés en Pologne, soit 50% de moins qu’il y a dix ans.
Pour pallier le manque de prêtres, l’évêque d’Elk (nord-est) a annoncé qu’il allait faire venir des prêtres d’Afrique et a signé un accord dans ce sens avec un diocèse au Togo. Le nombre de baptêmes a baissé de 40% entre 2017 et 2022, alors que dans les écoles, les élèves fuient massivement la catéchèse. Parmi les jeunes, l’ancien pape Jean Paul II, dont les monuments se dressent par centaines à travers son pays natal, n’est plus qu’un sujet de mèmes sur internet. L’autorité morale de l’Église, très forte à l’époque communiste, s’est depuis longtemps effondrée.
«Une ruine»
«L’Église a été abandonnée par les catholiques eux-mêmes», déclare le théologien Stanislaw Obirek, ancien jésuite. C’est une Église «au bord du gouffre» et le nouveau chef de la hiérarchie ne garantit «aucun changement». Ce déclin doit beaucoup aux affaires de pédocriminalité et à l’incapacité de l’Église d’y faire face. Le bilan est désastreux: 14 évêques polonais ont été sanctionnés par le Vatican pour des scandales d’agressions sexuelles ces dernières années. «Le sujet des crimes sexuels (…) ne fait que commencer», estime auprès de l’AFP Zuzanna Radzik de l’hebdomadaire catholique Tygodnik Powszechny, soulignant que les cas de harcèlement dans les séminaires ou dans les ordres religieux n’ont pas encore été examinés.
L’alliance de l’Église avec l’ancien pouvoir de droite nationaliste est une pierre supplémentaire dans le jardin des évêques. «Pendant des années, les évêques ont fait du chantage aux gouvernements successifs afin d’obtenir des bénéfices pour l’Église ou pour eux-mêmes», selon Ignacy Dudkiewicz. Ils ont notamment appuyé une large campagne contre «l’idéologie LGBT», menée par le précédent gouvernement conservateur du parti Droit et Justice (PiS).
Le nouveau chef de l’Église s’est inscrit dans ce courant. En 2019, il s’est opposé à l’organisation d’une marche des fiertés à Bialystok (est), estimant que les catholiques ne pouvaient pas accepter «que l’on déprave nos plus jeunes» enfants. Grâce à cette alliance avec le PiS, évincé du pouvoir fin 2023, l’Église a bénéficié d’importants privilèges, principalement financiers, d’influence politique mais aussi d’une certaine impunité, la justice étant souvent réticente à poursuivre les crimes pédophiles.
«Moins de prêtres, moins d’argent, moins d’influence»
Une époque désormais révolue. Pour uniquement 2% de Polonais, les évêques constituent une autorité morale, selon un sondage réalisé en 2022 par l’institut Ipsos. L’Église ne compte plus parmi les grands acteurs du débat public et sa voix n’est plus écoutée, ni par la classe politique ni par les fidèles. L’Église institutionnelle «n’est plus un élément essentiel du puzzle social polonais avec lequel les gouvernants doivent compter», souligne le père dominicain Pawel Guzynski.
Lors des législatives d’octobre, les Polonais ont en grande majorité choisi la coalition pro-européenne qui promettait, entre autres, une séparation de l’État et de l’Église, le changement du modèle de son financement et une libéralisation d’accès à l’avortement, ou encore le financement de la fécondation in vitro. «Les Polonais ont décidé qu’ils en avaient assez de l’Église en tant qu’institution qui agit comme un superviseur ou un satrape», a ajouté Pawel Guzynski dans le quotidien Gazeta Wyborcza . Un bilan confirmé par d’autres analystes. Selon Ignacy Dudkiewicz, les évêques devraient s’habituer à faire avec «moins»: «Moins de prêtres, moins d’argent, moins d’influence, moins d’autorité». «Mais pour l’instant ils ne semblent pas savoir comment réagir», ajoute-t-il.
Avec AFP
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L’intense routine fitness de Taylor Swift dévoilée par son entraîneur
L’entraîneur personnel de Taylor Swift a révélé l’incroyable intensité de l’entraînement de la chanteuse, affirmant que ses séances feraient probablement pâlir la plupart des gens.
Travaillant avec Kirk Myers depuis près de dix ans, Taylor Swift est louée pour son éthique de travail et sa détermination à relever des défis physiques extrêmes. Myers a partagé avec Vogue.com :
“C’est vraiment difficile, certaines personnes vomiraient probablement ou devraient s’allonger sur le sol si elles s’entraînaient comme elle… Taylor est la personne la plus résistante que j’aie jamais rencontrée. C’est très inspirant de la voir surmonter constamment les obstacles et devenir meilleure et plus forte.”
Il a également souligné la capacité de Swift à persévérer et à s’améliorer continuellement, démontrant une détermination sans faille lors de ses séances d’entraînement. Selon Myers, elle aborde chaque exercice difficile avec détermination, ce qui la rend plus forte, plus performante et plus rapide.
Kirk Myers, qui a également travaillé avec des personnalités telles que Hugh Jackman, Tom Holland et Karlie Kloss, a comparé l’approche de Swift à celle d’une athlète professionnelle.
Pour sa tournée “Eras”, Swift s’entraîne comme une véritable athlète, avec des séances de deux heures six fois par semaine, même en tournée, soulignant ainsi son engagement envers sa forme physique et sa performance sur scène.
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Arabie saoudite : le roi Salmane hospitalisé pour des «examens de routine»
Le roi Salmane d’Arabie saoudite, âgé de 88 ans, a été admis à l’hôpital pour des «examens de routine», a annoncé mercredi la Cour royale, dans une rare déclaration publique sur son état de santé.
Les examens se déroulent à l’hôpital spécialisé King Faisal dans la ville côtière de Jeddah, sur la mer Rouge, et devraient durer «quelques heures», a-t-elle précisé, selon l’agence de presse officielle saoudienne (SPA).
Le roi Salmane Ben Abdel Aziz est à la tête du royaume du Golfe depuis 2015, même si le pays est dirigé au quotidien par son fils de 38 ans, Mohammed ben Salmane, nommé prince héritier en 2017. Les médias d’État ont montré mardi des images du monarque participant à un Conseil des ministres.
Rares apparitions publiques
Sa dernière hospitalisation date de mai 2022. Admis pour des examens médicaux, notamment une coloscopie, il avait passé une semaine à l’hôpital «pour se reposer», avait rapporté SPA à l’époque.
Ces dernières années, le roi Salmane s’est fait de plus en plus rare en public, alimentant les rumeurs sur son état de santé. Il a subi une opération de la vésicule biliaire en juillet 2020, et a été hospitalisé en mars 2022 pour des «tests médicaux» et pour remplacer la batterie de son stimulateur cardiaque.
Avant d’accéder au trône, le roi Salmane a été gouverneur de Ryad pendant des décennies et ministre de la Défense. Son règne a été marqué par d’importantes réformes sociales et économiques, visant à diversifier l’économie du premier exportateur de brut au monde, et portées surtout par son fils. L’ambitieux prince Mohammed a mené une vaste campagne de répression, qui l’a aidé à consolider son pouvoir, selon les analystes.
Avec AFP