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Nucléaire : le guide suprême iranien reproche à Biden d’avoir les «mêmes» exigences que Trump

Ali Khamenei a réagi ce samedi aux menaces de Joe Biden, qui a rappelé vendredi son refus de voir l’Iran se doter de l’arme nucléaire. Le guide suprême iranien l’a comparé à Trump, qui avait quitté unilatéralement l’accord de Vienne en 2018.
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a accusé samedi le président américain Joe Biden d’avoir les «mêmes» exigences vis-à-vis de Téhéran que son prédécesseur Donald Trump sur la question du nucléaire iranien.
«Le gouvernement américain actuel n’est en rien différent du précédent parce que ce qu’il exige de l’Iran sur la question nucléaire est, avec des mots différents, la même chose que ce que Trump exigeait», a déclaré l’ayatollah Khamenei dans un discours dont des extraits ont été publiés sur son site internet officiel.
Un haut responsable à Téhéran a par ailleurs indiqué que l’Iran se réserve le droit à une «réponse réciproque» face à Washington, au lendemain de menaces agitées par le président américain, Joe Biden, en présence du Premier ministre israélien.
En recevant Naftali Bennett à la Maison Blanche, Joe Biden a affirmé que les États-Unis s’engageaient à s’assurer que «l’Iran ne développerait jamais une arme nucléaire». «Nous privilégions la diplomatie (…). Mais si la diplomatie échoue, nous sommes prêts à nous tourner vers d’autres options», a mis en garde Biden.
«L’accent mis par Bennett et Biden (…) sur l’utilisation d’autres options contre l’Iran, en plus de constituer une menace illégale contre un autre pays, fonde pour l’Iran le droit à une réponse réciproque contre ces options disponibles», a réagi sur Twitter le secrétaire général du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Chamkhani.
Un accord international toujours fragile
Naftali Bennett, qui comme son prédécesseur Benjamin Netanyahu accuse l’Iran de chercher à se doter de la bombe atomique en secret (ce que la République islamique a toujours démenti), est opposé à l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne entre Téhéran et la communauté internationale.
Ce pacte offre à l’Iran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l’arme atomique, et d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous un strict contrôle de l’ONU.
Mais il menace de voler en éclats depuis que l’ex-président des États-Unis, Donald Trump, annonce en mai 2018 le retrait unilatéral de Washington de l’accord et le rétablissement de sanctions vis-à-vis de Téhéran.
En riposte, l’Iran a progressivement abandonné à partir de l’année suivante la plupart des garde-fous à ses activités nucléaires qu’il avait acceptés dans l’accord.
Joe Biden a tenté de faire revenir Washington dans le giron de l’accord de Vienne, et des négociations se sont ouvertes en avril entre Iraniens, Occidentaux, Russes et Chinois dans la capitale autrichienne en vue de permettre cette réintégration. La dernière session a eu lieu fin juin après la présidentielle iranienne du 18 juin, remportée par l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi.
Depuis que celui-ci a été investi, début août, les partenaires de l’Iran aux discussions de Vienne guettent un signe de la volonté de Téhéran de reprendre ces pourparlers. Mais le nouveau gouvernement affirme qu’en politique étrangère, sa priorité va aux pays «voisins (de l’Iran et à) l’Asie».
Avec AFP
