Un prêtre orthodoxe grec a été suspendu de ses fonctions après avoir autorisé deux adolescentes à participer à la liturgie en tant que servantes d’autel dans une église d’Athènes, a-t-on appris ce jeudi 8 juin de source ecclésiastique.
L’Église orthodoxe, historiquement conservatrice et très puissante, ne permet pas la participation des femmes à la liturgie et les servants d’autel sont habituellement des garçons.
«Une distorsion de la tradition»
Le chef de l’Église orthodoxe de Grèce Mgr Iéronymos a suspendu «oralement» de ses fonctions le père Alexandros Kariotoglou, a indiqué la paroisse de Saint Nicolas Ragavas située à Plaka, centre historique de la capitale grecque.
«Nous exprimons notre plein soutien au prêtre de notre paroisse» et «nous avons confiance dans les procédures définies» par Mgr Iéronymos «pour la solution à ce problème», a indiqué un communiqué de la paroisse publié sur sa page Facebook.
Une photo de deux filles vêtues d’habits ecclésiastiques publiée sur Twitter après l’office de dimanche a provoqué un tollé sur les médias sociaux. «Depuis quand autorise-t-on aux filles à porter des habits ecclésiastiques? Cela constitue une distorsion de la tradition de l’Église», a écrit sur son compte twitter la personne ayant publié la photo. Certains utilisateurs ont toutefois accusé l’Église de Grèce de se soumettre «aux fondamentalistes».
Le quotidien Ta Nea (centre) a indiqué ce jeudi que le Saint-Synode, organe suprême ecclésiastique, devrait se réunir la semaine dernière pour aborder ce sujet. L’Église de Grèce a été critiquée pendant la pandémie de Covid-19 pour avoir, en plein confinement, résisté à suspendre la communion et les offices.
L’Église s’oppose toujours aux relations homosexuelles, l’avortement – autorisée pourtant selon la loi grecque – et aux rapports sexuels pré-conjugaux. L’an dernier, un haut dignitaire orthodoxe avait provoqué un tollé après avoir déclaré que le viol impliquait «le consentement de la femme» et n’entraînait «pas de grossesse». Aucune sanction n’a été alors prononcée à son encontre.
Avec AFP