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Éthiopie : rebelles tigréens et gouvernement discutent à Pretoria

Rebelles de la région du Tigré et gouvernement éthiopien devaient poursuivre mercredi 26 octobre dans la capitale sud-africaine Pretoria des pourparlers visant à «trouver une solution pacifique et durable» au conflit qui ravage le nord de l’Éthiopie depuis bientôt deux ans.
Le début de ces discussions très attendues, sous l’égide de l’Union africaine (UA), a été annoncé par la présidence sud-africaine. «Les pourparlers de paix organisés pour trouver une solution pacifique et durable au conflit dévastateur dans la région du Tigré ont commencé aujourd’hui 25 octobre et se termineront le 30 octobre», a déclaré le porte-parole du président sud-africain Cyril Ramaphosa, Vincent Magwenya.
Affrontements depuis 2020
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, a salué dans un communiqué «l’engagement des parties en faveur de la paix et de la recherche d’une solution politique durable», et assuré les soutenir pour «faire taire les armes vers une Éthiopie unie, stable, pacifique et résiliente».
Rebelles tigréens et armée fédérale – appuyée par les forces de régions éthiopiennes voisines et de l’armée de l’Érythrée, pays frontalier du Tigré – s’affrontent depuis novembre 2020 dans un conflit meurtrier qui a plongé le nord de l’Éthiopie dans une grave crise humanitaire.
Après cinq mois de trêve, les combats ont repris le 24 août. Les forces éthiopiennes et érythréennes ont annoncé ces dernières semaines s’être emparées de plusieurs villes dont Shire, une des principales du Tigré.
La communauté internationale s’est alarmée de ce regain des violences, qui a bloqué l’acheminement de l’aide humanitaire dans cette région de six millions d’habitants en proie à la faim.
«Ouvrez une voie vers la paix»
Face à cette situation «très préoccupante», le haut-commissaire aux réfugiés de l’ONU, Filippo Grandi, a exhorté les belligérants au dialogue.
«S’il vous plaît, pour le bien de votre propre peuple, parvenez à une conclusion positive, ou au moins ouvrez une voie vers la paix», a-t-il lancé lors d’une conférence de presse dans la capitale kényane Nairobi.
De son côté, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a exhorté les deux parties, dans un communiqué mardi soir, à «s’engager sérieusement dans ces discussions afin d’atteindre une résolution durable au conflit». Le porte-parole du département d’État, Ned Price, avait indiqué plus tôt que l’émissaire américain Mike Hammer participait aux discussions.
Médiation panafricaine
Ces discussions sont le premier dialogue rendu public entre les deux camps. Selon un responsable occidental, de précédents contacts secrets – organisés par les États-Unis – ont précédemment eu lieu aux Seychelles et deux fois à Djibouti.
L’équipe de médiation comprend le haut représentant de l’UA pour la Corne de l’Afrique, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta et l’ancienne vice-présidente sud-africaine Phumzile Mlambo-Ngcuka.
Jeudi, le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait assuré que la guerre allait «se terminer et la paix l’emporter», sans toutefois évoquer ces négociations et alors que les forces progouvernementales ont récemment accentué leur offensive au Tigré.
Un porte-parole des rebelles a répété dimanche soir sur Twitter leurs demandes : «cessation immédiate des hostilités, accès humanitaire sans entraves et retrait des forces érythréennes».
Des demandes auxquelles le secrétaire d’État américain Antony Blinken a fait écho dans son communiqué mardi soir. Le chef des rebelles tigréens Debretsion Gebremichael a adopté lundi un ton plus martial, assurant que «les forces ennemies conjointes qui sont entrées au Tigré (seraient) enterrées».
Région coupée du monde
La guerre a commencé en novembre 2020 quand Abiy Ahmed a envoyé l’armée au Tigré pour déloger les autorités régionales, issues du Front de libération du peuple du Tigre (TPLF), qui contestaient son autorité et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires. Le TPLF a dominé la coalition au pouvoir en Éthiopie pendant des décennies, avant que Abiy Ahmed n’arrive au pouvoir en 2018. Ce dernier les a ensuite écartés du pouvoir.
Le bilan exact du conflit, qui se déroule largement à huis clos, est inconnu. Les journalistes n’ont pas accès au nord de l’Éthiopie et les télécommunications y fonctionnent de manière aléatoire, rendant impossible toute vérification indépendante d’informations.
L’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a estimé vendredi qu’en deux ans, «jusqu’à un demi-million de personnes sont mortes».
«Exactions généralisées»
La guerre a également déplacé plus de deux millions d’Éthiopiens et plongé des centaines de milliers dans des conditions proches de la famine, selon l’ONU.
Ce conflit a été jalonné d’accusations d’exactions sur les civils commises par les deux camps. Dans un communiqué, Amnesty International a mis en garde contre le risque de nouvelles «atrocités».
«Les civils tigréens craignent que les exactions généralisées, telles que les meurtres illégaux, violences sexuelles et attaques systématiques (…) puissent se reproduire», a déclaré sa directrice pour l’Afrique de l’Est et australe, Muleya Mwananyanda.
Selon Amnesty, des frappes aériennes à Mekele et Adi Daero en août et septembre ont tué «des centaines de civils, dont des enfants». L’ONG accuse aussi l’armée érythréenne d’avoir exécuté «au moins 40 personnes» à Sheraro, dans le nord-ouest du Tigré.
Avec AFP

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Violentes accusations à Alfortville : un patient agresse un urologue qu’il accuse

Le mardi 29 août, à Alfortville dans le Val-de-Marne, un incident grave s’est produit entre un patient et un urologue, décrit par Nicolas Farmine.
L’homme avait été amené à la clinique en raison de troubles urinaires et avait perdu connaissance. L’équipe médicale, composée d’un urologue et d’une infirmière, avait pris la décision de lui insérer une sonde urinaire pour évaluer sa condition.
Cependant, au moment où le patient reprenait conscience, il s’était rendu compte de la pose de la sonde sans son consentement préalable et avait accusé l’urologue de non-respect du consentement.
La situation avait rapidement dégénéré en une altercation physique, au cours de laquelle le patient avait agressé l’urologue en lui donnant plusieurs coups de poing.
Face à cette violence, l’urologue avait fait appel au SAMU pour son évacuation à l’hôpital en vue de soins. Une enquête avait été ouverte par le parquet de Créteil et confiée au commissariat d’Alfortville pour examiner les circonstances de l’incident.
Dans cette affaire complexe, l’urologue avait exprimé l’intention de déposer une plainte contre le patient pour l’agression subie. Parallèlement, le patient avait également prévu de déposer plainte contre l’urologue, alléguant un acte de viol en lien avec la pose de la sonde urinaire.
Cet incident soulève des questions importantes concernant le consentement médical et la communication entre les patients et les professionnels de la santé, ainsi que la nécessité de clarifier les circonstances de l’incident lors de l’enquête en cours.
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Coup d’État au Gabon : la première réaction d’Ali Bongo (vidéo)

Le président du Gabon Ali Bongo Ondimba, placé en résidence surveillée par des militaires qui l’ont destitué à l’issue d’un coup d’État mercredi, appelle «tous» ses «amis» à «faire du bruit», dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. On l’y voit, sans pouvoir déterminer le moment où la vidéo a été tournée, assis dans un fauteuil, et il assure être dans sa «résidence».
Manifestement inquiet, il dit en anglais: «Je suis Ali Bongo Ondimba, président du Gabon», «j’envoie un message à tous nos amis dans le monde entier pour leur dire de faire du bruit» à propos «des gens qui m’ont arrêté, moi et ma famille», dit en anglais. Ali Bongo, qui dirige, à 64 ans, le Gabon depuis plus de 14 ans, avait été proclamé, quelques instants avant le putsch, vainqueur de l’élection de samedi.
«Mon fils est quelque part, ma femme est dans un autre endroit, et moi je suis à la résidence et rien ne se passe, je ne sais pas ce qui se passe», poursuit Ali Bongo. «Je vous appelle pour faire du bruit», répète-t-il trois fois.
#Gabon: Ali Bongo depuis sa résidence pic.twitter.com/NMmvIbsbwe
— Stanis Bujakera Tshiamala (@StanysBujakera) August 30, 2023
Son fils et proche conseiller Noureddin Bongo Valentin a été «arrêté» avec six autres jeunes membres de l’entourage professionnel proche de M. Bongo, notamment pour «haute trahison», «détournements massifs de denier publics» et «falsification de la signature» du chef de l’État, ont annoncé les militaires putschistes en fin de matinée.
Les militaires n’ont rien dit du sort de son épouse franco-gabonaise Sylvia Bongo Ondimba.