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Devant le Congrès, Biden se veut porteur d’espoir dans une Amérique déprimée

Lors de son discours sur l’état de l’Union le président américain, qui envisage de se représenter en 2024, a tenté mardi d’insuffler un message d’espoir, et de prospérité économique, à une Amérique morose.
Il veut «finir le travail», rendre à l’Amérique populaire sa «fierté» et à la nation divisée son «unité»: Joe Biden, qui envisage de briguer un second mandat, a livré mardi devant le Congrès un discours qui avait déjà des accents de campagne.
Si l’exercice du discours sur l’état de l’Union est généralement un exercice compassé, rythmé par les ovations du parti présidentiel, le démocrate de 80 ans a dû cette fois composer avec les invectives de certains parlementaires de la droite radicale.
D’humeur combative, visiblement détendu, Joe Biden a répondu par quelques plaisanteries, sans se détourner de son message: «Nous devons être la nation que nous avons toujours été quand nous étions au sommet. Optimiste. Pleine d’espoir. Tournée vers l’avenir.»
Là même où des partisans de Donald Trump ont tenté, le 6 janvier 2021, d’empêcher le Congrès de certifier son élection, le président a estimé que la démocratie américaine, certes «meurtrie», restait «inviolée et préservée».
Il s’est présenté en président qui «comprend» les fins de mois difficiles, consacrant l’essentiel de son allocution de plus d’une heure aux problèmes de la vie quotidienne.
Promettant d’œuvrer pour les «oubliés» de la croissance, ceux que le précédent président et actuel candidat Donald Trump a su en partie séduire, Joe Biden a déploré: «Durant des décennies, la classe moyenne a été écrasée.»
«Et, au fil du temps, nous avons perdu autre chose. Notre fierté. Notre confiance en nous», a-t-il regretté, en promettant de les rétablir.
Aider l’Ukraine «aussi longtemps qu’il le faudra»
À la peine dans les sondages, il a joué la carte du pragmatisme, faisant l’article – dans les détails les plus précis – de ses grands projets de loi censés ramener des emplois et des usines, et faciliter la vie des consommateurs.
Il a aussi appelé les républicains à le rejoindre pour adopter toute une série de grandes réformes – tout en sachant pertinemment qu’il ne sera jamais suivi par les parlementaires les plus radicaux, dont dépend le parti républicain pour contrôler la chambre des représentants.
Joe Biden a réclamé une interdiction «pour de bon» des fusils d’assaut, de lourdes taxes sur les milliardaires et les multinationales, un plafonnement du prix de l’insuline, une régulation dure des géants de la tech qui «mènent des expériences sur (les) enfants et siphonnent les données des adolescents pour alimenter leurs profits.»
Le président a aussi fait applaudir les parents de Tyre Nichols, jeune homme afro-américain mort après avoir été passé à tabac par des policiers à Memphis. Et jugé que l’Amérique ne «pouvait pas se détourner» du problème des violences policières.
Le démocrate sait bien que, selon les sondages, les Américains ne veulent pas d’un second match entre lui et Donald Trump en 2024. Mais là où le républicain se présente en homme providentiel, seul capable de sauver l’Amérique d’un «déclin» généralisé, Joe Biden fait le pari que son message d’optimiste en chef finira par fédérer.
L’ancien président a d’ailleurs commenté mardi en direct le discours de Joe Biden sur son réseau social, Truth Social: «Il a l’air très énervé, crie dans le micro, alors qu’il tente d’être conciliant».
Comme nous l’avons montré la semaine dernière, si la Chine menace notre souveraineté, nous agirons pour protéger notre pays et nous l’avons fait.»
Joe Biden
Alors qu’il y a un an Joe Biden, s’exprimant quelques jours après l’invasion de l’Ukraine, avait beaucoup insisté sur les questions internationales, il est cette fois passé assez rapidement sur le sujet.
Invitant les parlementaires à ovationner l’ambassadrice ukrainienne, présente dans la salle, il a promis que les États-Unis soutiendraient l’Ukraine «aussi longtemps qu’il le faudra».
Le président américain était surtout attendu sur la Chine: l’affaire du ballon chinois abattu samedi après avoir survolé le territoire américain pendant plusieurs jours lui vaut des reproches de faiblesse à droite.
L’Amérique «agira» si Pékin «menace sa souveraineté», a-t-il alerté, appelant toutefois, là aussi, à «l’unité» entre démocrates et républicains pour gagner la «compétition» avec Pékin.
Plus généralement, le démocrate a affiché un patriotisme décomplexé: «Ce n’est jamais un bon pari que de parier contre l’Amérique», s’est-il exclamé. Une partie des parlementaires a alors commencé à scander: «USA! USA!»
Avec AFP

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Brésil : le président Lula subit une opération de la hanche, marquant une pause après un début de mandat intense

Le président brésilien Lula va être opéré de la hanche ce vendredi 29 septembre pour soulager des douleurs qui le font souffrir depuis plus d’un an, une pause forcée dans un agenda international chargé depuis son retour au pouvoir. Luiz Inacio Lula da Silva a tenté de repousser le plus possible cette intervention chirurgicale pour éviter de donner le moindre signe de faiblesse, lui qui fêtera ses 78 ans le mois prochain.
«Je suis comme un footballeur qui ne veut pas dire à l’entraîneur qu’il a mal pour ne pas être mis sur le banc de touche», avait-il plaisanté en juillet, au moment d’annoncer sa décision de se faire opérer. Il avait alors admis que les douleurs devenaient insupportables et le mettaient «de mauvaise humeur».
Diplomatie hyperactive
Lundi, Lula a révélé que ces douleurs remontaient «au mois d’août de l’année dernière», quand il était en campagne contre son prédécesseur d’extrême droite Jair Bolsonaro, qu’il a battu au second tour de la présidentielle fin octobre.
Depuis son retour aux affaires pour un troisième mandat en janvier, le président de gauche a multiplié les voyages. Ces dernières semaines, il s’est rendu en Afrique du Sud pour le sommet des Brics, en Inde pour celui du G20 puis à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies. Une diplomatie hyperactive dans le but de montrer que le Brésil «est de retour», après l’isolationnisme des années Bolsonaro (2019-2022).
«Très optimiste»
L’ex-leader syndical Lula, qui a perdu l’auriculaire de la main gauche quand il travaillait à l’usine comme tourneur fraiseur, souffre d’arthrose, une détérioration du cartilage de l’articulation de sa hanche droite.
Vendredi, il subira à l’hôpital syro-libanais de Brasilia une arthroplastie complète de la hanche, a indiqué une source de la présidence à l’AFP.
Cette opération, qui doit durer quelques heures, sous anesthésie générale, consiste en la pose d’une prothèse hybride, une partie étant fixée avec du ciment osseux et l’autre placée directement sur l’os.
Lula a déclaré mardi lors de son émission hebdomadaire qu’il avait toujours eu «peur des anesthésies», mais il s’est montré «très optimiste» en vue de l’intervention chirurgicale.
Déambulateur
La sortie d’hôpital est prévue autour de mardi prochain et le chef de l’État devrait ensuite se reposer dans sa résidence officielle du Palais de l’Alvorada.
Il ne devrait pas quitter Brasilia durant au moins quatre semaines. Lula a assuré que cela ne l’empêcherait pas de «travailler normalement» durant sa convalescence.
Selon le médecin orthopédiste Luiz Felipe Carvalho, le président brésilien devrait pouvoir «reprendre progressivement» des activités exigeant davantage de mouvements après les premières semaines. Mais il devra continuer à suivre des séances de kinésithérapie par la suite «pour être totalement rétabli», explique-t-il à l’AFP.
Lula, qui se pose en champion de l’environnement et de l’Amazonie, devrait être sur pied à temps pour se rendre fin novembre à la Conférence de l’ONU sur le climat COP-28, à Dubaï. En attendant, il devrait marcher à l’aide d’un déambulateur.
Mais loin des objectifs et des caméras, sur les conseils de son photographe officiel. «Vous ne me verrez pas avec un déambulateur ni avec des béquilles, vous me verrez toujours beau, comme si je n’avais pas été opéré», a-t-il affirmé.
Cancer du larynx
Toutes ces précautions rappellent que la santé du président est loin d’être un sujet anodin. En mars, Lula avait été contraint de reporter de quelques semaines un voyage officiel en Chine en raison d’une pneumonie.
Sa santé est un sujet de préoccupation depuis plusieurs années. En 2011, il avait souffert d’un cancer du larynx et s’était remis l’année suivante, après avoir subi des séances de radiothérapie et chimiothérapie qui l’avaient privé momentanément de son éternelle barbe.
Et le poids des ans se fait aujourd’hui sentir. «Il montre qu’il a de l’énergie, mais pas la même que lors de ses deux premiers mandats (2003-2010), c’est inévitable», dit à l’AFP l’analyste politique André César, du cabinet de consultants Hold.
Mais l’opposition n’a pas fait jusque-là de la santé de Lula un angle d’attaque. Jair Bolsonaro, 68 ans, a été plusieurs fois opéré durant et après son mandat, notamment en raison des séquelles d’un attentat à l’arme blanche lors de la campagne présidentielle de 2018.
Avec AFP
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«Dommage, Vladimir» : quand Hillary Clinton taquine Poutine concernant l’expansion de l’Otan

«Dommage, Vladimir, tu l’as cherché»: l’ancienne chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a raillé mardi 26 septembre le président russe Vladimir Poutine, à propos de l’élargissement de l’Otan depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
L’ancienne diplomate s’exprimait au département d’État où son portrait officiel a été dévoilé, accompagnée de l’ancien président Bill Clinton et de l’actuel secrétaire d’État Antony Blinken.
«C’était un véritable sujet de discorde. Et nous avons toujours dit que personne n’est contraint d’adhérer à l’Otan, que les gens choisissent et veulent adhérer à l’Otan», a-t-elle affirmé dans un bref discours.
La Finlande, qui en est devenue membre cette année, et la Suède, toujours en attente, ont cherché à rejoindre l’alliance militaire occidentale après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, tournant la page de décennies de neutralité.
Le président russe a en partie pris prétexte de l’élargissement de l’Otan à l’Europe de l’Est et la perspective d’une éventuelle adhésion à terme de l’Ukraine pour justifier l’invasion, qui a suscité en réponse un soutien occidental massif à Kiev.
«Reset»
Lorsqu’elle pilotait la diplomatie américaine, en 2009, sous la présidence de Barack Obama, Hillary Clinton avait mené le fameux «Reset» («redémarrage») des relations entre Washington et Moscou, déjà passablement mauvaises après l’attaque, l’année précédente, d’une autre ancienne république soviétique, la Géorgie, par la Russie.
Mais les rapports entre les deux puissances s’étaient de nouveau dégradés au retour au Kremlin en 2012 du président Poutine, qui a personnellement accusé Hillary Clinton d’avoir fomenté des manifestations de responsables de l’opposition russe.
Candidate démocrate à la Maison-Blanche en 2016, elle avait été battue par Donald Trump, sur fond d’accusations d’ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle.
Avec AFP