Société
Deux ans de prison avec sursis à l’encontre d’un naturopathe pour exercice illégal de la médecine après les décès de deux malades
Un naturopathe, qui s’était fait passer illégalement pour un médecin, a été condamné vendredi 15 octobre à deux ans de prison avec sursis, après le décès de deux personnes souffrant d’un cancer qui avaient suivi ses recommandations.
Reconnu coupable d’usurpation de la qualité de médecin et d’exercice illégal de la médecine, il a aussi l’interdiction définitive d’exercer comme naturopathe, magnétiseur ou radiesthésiste.
Le tribunal correctionnel de Paris a notamment estimé que Miguel Barthéléry avait entretenu volontairement la confusion sur ses diplômes, en se présentant comme médecin sur internet et dans des échanges par sms avec les deux victimes.
Son avocat, Me Guillaume Martine, a estimé que «c’est une décision lourde pour mon client (…) et qui interroge plus généralement sur l’appréciation que l’on a désormais des pratiques thérapeutiques alternatives, qui semblent désormais, bien que non interdites par la loi, pouvoir faire l’objet de condamnation de la part des tribunaux». Il envisage de faire appel.
Une nouvelle jurisprudence ?
Son client, absent vendredi à l’énoncé du jugement, devra verser 5000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral à la compagne de l’une des victimes et faire paraître sa condamnation dans trois journaux.
«S’il continue de faire croire à des personnes atteintes de cancer qu’elles peuvent guérir en arrêtant de manger, la justice le sanctionnera de nouveau», a mis en garde l’avocat des parties civiles, Me Manuel Abitbol.
Un tel jugement «a pour conséquence de dissuader toutes les personnes qui voudraient s’adonner aux mêmes dérives, aujourd’hui prévenues qu’on ne peut pas faire n’importe quoi avec la santé des gens», a ajouté Me Abitbol.
À l’audience du 10 septembre, le parquet avait requis deux ans de prison dont un ferme, estimant qu’en «en choisissant les pratiques de Miguel Barthéléry plutôt que la médecine conventionnelle», les deux malades avaient été privés d’«une chance de survie».
L’affaire avait débuté avec la plainte en février 2019 de la compagne d’un homme qui avait succombé deux mois plus tôt à un cancer des testicules qui s’était généralisé.
Diagnostiqué en 2016, le patient n’était pas allé consulter un chirurgien mais avait préféré suivre un «plan de santé» élaboré par le naturopathe, à base de jeûnes et de cures, de crudivorisme et d’huiles essentielles.
La famille d’une kinésithérapeute belge, décédée d’un cancer de l’utérus à 39 ans, s’est jointe au dossier. À l’audience, le prévenu avait affirmé avoir notamment un doctorat et un post-doctorat aux États-Unis. Il a aussi assuré n’avoir pas promis de «guérir» mais «d’aider le corps à se nettoyer».
Société
Iran : un footballeur suspendu et condamné pour avoir fait un câlin à une supportrice
Le gardien international Hossein Hosseini a été suspendu un match par la Fédération iranienne de football pour avoir enlacé une supportrice lors d’un match de championnat, a annoncé lundi un média sportif local.
L’incident s’est produit le 12 avril lorsqu’une supportrice de l’Esteghlal de Téhéran avait interrompu le match entre son club et Aluminium Arak en entrant sur le terrain.
Hossein Hosseini avait pris brièvement la jeune fille dans ses bras après son arrestation par les agents de sécurité du stade.
La fédération a condamné le joueur à une amende de 300 millions de tomans (4.400 euros) et une suspension d’un match pour «mauvais comportement envers les agents de sécurité du match», a indiqué le quotidien Khabar Varzeshi.
Les femmes autorisées dans les stades depuis 2022
La République islamique interdit à un homme de toucher une femme hors du cercle familial et la présence des femmes dans un stade en Iran a longtemps été interdite.
En janvier 2022, elles avaient ainsi été autorisées à assister à un match international pour la première fois en près de trois ans. Agé de 31 ans, Hossein Hosseini a passé la quasi-totalité de sa carrière à l’Esteghlal, l’un des clubs les plus populaires d’Iran.
Remplaçant dans l’équipe nationale, il a joué un match du premier tour du Mondial 2022 au Qatar, contre l’Angleterre. L’Esteghlal, surnommé les «Bleus de la capitale», est en tête du championnat iranien à six journées de la fin de la saison.
Avec AFP
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP