Alors que 200 tonnes de vivres seront bientôt livrées à Gaza, une agence de l’ONU dénonce une «guerre contre les enfants».
Alors qu’un premier bateau chargé de vivres a quitté Chypre mardi pour la bande de Gaza au bord de la famine et bombardée quotidiennement par l’armée israélienne, une agence de l’ONU dénonce une «guerre contre les enfants» dans le territoire palestinien assiégé. Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 27 personnes sont mortes de malnutrition et de déshydratation, dont des enfants.
«Cette guerre est une guerre contre les enfants», a écrit sur X le patron de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini. «Vertigineux. Le nombre d’enfants présumés tués en seulement quatre mois à Gaza est plus élevé que le nombre d’enfants tués en quatre ans dans l’ensemble des conflits à travers le monde», a-t-il dit en référence aux chiffres de l’ONU selon lesquels 12.193 enfants ont péri dans des conflits dans le monde entre 2019 et 2022.
Une population privée de nourriture et d’eau
Cette année, «le ramadan a le goût du sang, de la misère, de la séparation et de l’oppression», s’est lamentée Oum Mohammed, une Palestinienne déplacée dans la ville de Rafah (sud), frappée par de graves pénuries de nourriture et d’eau potable. Mardi, de nouveaux bombardements israéliens ont visé Rafah ainsi que la cité voisine de Khan Younès et Gaza-Ville dans le nord, selon des témoins. Les frappes ont fait au moins 72 morts en 24 heures, d’après le ministère de la Santé du Hamas .«Dans aucune guerre au monde, une population n’a été privée de nourriture, de médicaments, d’électricité et d’eau. Ce que fait Israël est sans précédent», a déploré Bassel Yassin, un déplacé à Rafah.
Face à la catastrophe humanitaire, des pays arabes et occidentaux parachutent chaque jour depuis plus d’une semaine des aides et ont mis en place avec l’Union européenne un couloir maritime vers le territoire palestinien dévasté et assiégé par Israël depuis le 9 octobre. Mais avec la grande majorité des 2,4 millions d’habitants de Gaza menacés par la famine, l’ONU répète que cette assistance ne peut se substituer à la voie terrestre, contrôlée par les autorités israéliennes et qui n’entre qu’au compte-gouttes.
200 tonnes de vivres doivent arriver
Malgré les pressions internationales, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est déterminé à «détruire» le Hamas après l’attaque menée le 7 octobre par des commandos de ce mouvement infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël. Au moins 1.160 personnes ont été tuées, la plupart des civils, selon un décompte établi par l’AFP à partir de sources officielles israéliennes.
Le bateau remorque une barge chargée de 200 tonnes de vivres qui doivent être distribués à Gaza par l’organisation américaine World Central Kitchen, dont les équipes sur place ont commencé à construire une jetée pour débarquer la cargaison. Chypre, pays de l’UE le plus proche de Gaza, a annoncé préparer un deuxième chargement, «bien plus grand».
Avec AFP