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Camion charnier en Angleterre : au procès, la défense plaide un simple rôle passif
Dans la nuit du 22 au 23 octobre 2019, 39 Vietnamiens avaient été retrouvés morts d’asphyxie et d’hyperthermie dans la remorque d’un camion à l’est de Londres.
Un simple «exécutant». Au procès de la tragédie du camion charnier dans lequel 39 migrants étaient morts en Angleterre en 2019, plusieurs avocats de la défense ont affirmé jeudi 9 novembre que leurs clients n’avaient qu’un rôle passif dans un réseau d’immigration clandestine entre le Vietnam et l’Europe.
«Mon client était impliqué dans une industrie qui profitait des gens. S’il n’avait pas été là, les choses se seraient passées de la même manière», a assuré dans sa plaidoirie Gaspard Lindon, conseil de «Tony», un des huit Vietnamiens soupçonnés d’être responsables de l’organisation du transport et de l’hébergement des migrants.
«Se faire de l’argent sur le dos de personnes en situation de vulnérabilité»
Depuis plus de trois semaines, 19 prévenus comparaissent à Paris pour aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d’un étranger en France, commise en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs. Des délits passibles de dix ans d’emprisonnement.
Seuls quatre Vietnamiens – «Tony», «Hoang», «Long» et «Thang» – étaient jugés aussi pour homicides involontaires, ceux des 31 hommes et huit femmes âgés de 15 à 44 ans retrouvés morts d’asphyxie et d’hyperthermie dans la remorque d’un camion à l’est de Londres dans la nuit du 22 au 23 octobre 2019. Les procureurs ont requis contre eux neuf à dix ans d’emprisonnement ferme.
«Ce qu’on reproche à ces gens-là, c’est de s’être fait de l’argent sur le dos des personnes en situation de vulnérabilité. Pour mon client, on est loin de la tête de réseau qui brasse des billets dans sa chambre. Il dit qu’il a été amené à gérer ce lieu car lui-même voulait passer outre-manche à moindres frais», a assuré jeudi Guillemette Des Boscs, qui défend «Thang».
Mercredi, l’avocat de «Hoang» est revenu sur le parcours de vie de son client afin de mieux comprendre comment «on en arrive à organiser, louer, structurer».
Le Vietnamien de 31 ans a grandi «près des rivières», mettant tout en hypothèque là-bas pour réunir 17.000 livres sterling, «l’investissement d’une vie» pour rejoindre l’Europe, «au péril de sa vie», a insisté Me Dylan Slama.
«Il n’y a pas de lien de cause à effet entre tout ce qu’il a fait et le drame, mais il y a un engrenage lorsqu’il arrive en France. On lui redemande la même somme et pour s’assurer qu’il reste bien discipliné, on lui prend son passeport.» Mais «était-il libre à ce moment-là ?», interroge l’avocat, affirmant que son client était un simple «exécutant» du réseau.
«Des poulets»
À l’encontre des quatre autres prévenus vietnamiens – dont deux absents à l’audience, considérés en fuite – les peines requises vont de sept à dix ans d’emprisonnement. «Mon client est un mauvais exécutant qui avait juste pour ambition de faire la traversée», a résumé jeudi Me Antoine Ory qui défend «Tuan».
Pour tous les autres prévenus – de nationalités française, algérienne, marocaine ou chinoise – le ministère public a requis la relaxe pour l’association de malfaiteurs mais a demandé la condamnation pour l’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irrégulier d’un étranger en France, commise en bande organisée.
«Le rôle passif de mon client montre qu’il n’est pas dans l’organisation, ça doit vous amener à le relaxer sur l’association de malfaiteurs», a demandé mercredi Juliette Chapelle, qui défend l’un des chauffeurs de taxi.
Les peines requises contre les huit chauffeurs de taxi vont de 12 mois d’emprisonnement avec sursis à trois ans d’emprisonnement dont deux avec sursis. «Mon client a été abusé par des gens qui ont utilisé son appartement pour commettre des délits.
C’est une victime civile. Il faut le relaxer au bénéfice du doute», a plaidé mercredi Me Stéphane Goldenstein, qui défend l’un des bailleurs. Le ministère public a demandé 18 mois d’emprisonnement avec sursis contre les trois propriétaires.
Les parties civiles, qui plaidaient mardi, ont regretté la «déshumanisation permanente des victimes», quasi absentes du procès si ce n’est lors d’une audience consacrée aux évènements de la nuit du drame.
«C’est important pour nous de personnifier ces victimes dans ce dossier où elles ne sont que des numéros, désignées comme des “poulets” ou des choses qu’on assigne dans des lieux de stockage» a argué mardi Me Claire Fohet. Le jugement est attendu vendredi.
Avec AFP
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Bénin : gagnez un demi-million avec le FInAB Révélation en danse tradi-moderne
Le Festival International des Arts du Bénin (FInAB) revient du 23 au 28 avril 2024 pour une semaine vibrante célébrant la créativité et la diversité artistique. Cette année, le FInAB met un accent particulier sur la relève de la danse tradi-moderne avec le lancement du challenge «FInAB Révélation».
Le «FInAB Révélation» est une opportunité unique pour les groupes de danseurs tradi-moderne en herbe de percer sur la scène artistique nationale. Les participants sont invités à présenter une chorégraphie originale en vidéo, associant tradition et modernité dans une performance captivante de 90 secondes.
Les groupes doivent être constitués d’un minimum de 4 danseurs et devront soumettre leur vidéo d’inscription avant le 10 avril 2024 via WhatsApp au +229 91 43 63 63. Le jury du FInAB sélectionnera ensuite les meilleures performances pour concourir pour une cagnotte exceptionnelle de 500 000 FCFA et un trophée prestigieux.
Le «FInAB Révélation» s’inscrit dans le cadre du festival FInAB, un événement incontournable regroupant une large palette d’expressions artistiques. Les participants au challenge auront ainsi l’opportunité d’assister à des concerts, spectacles de danse et de théâtre, expositions, ateliers de formation, conférences et projections de films.
Le FInAB invite tous les groupes de danse tradi-moderne passionnés et ambitieux à relever le défi du «FInAB Révélation». C’est l’occasion idéale de démontrer votre talent, de gagner en visibilité et de participer à la célébration de la richesse culturelle du Bénin.
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États-Unis : le chef du Pentagone sort de l’hôpital après une polémique sur sa santé
Le ministre américain de la Défense est sorti lundi de l’hôpital après y avoir passé deux semaines, a annoncé le Pentagone, alors qu’il avait créé la polémique pour avoir tu pendant plusieurs jours cette hospitalisation, y compris auprès de la Maison Blanche.
«Alors que je continue de me rétablir et de remplir mes fonctions depuis mon domicile, j’ai hâte de me remettre pleinement et de retourner aussi vite que possible au Pentagone», a déclaré dans un communiqué Lloyd Austin, qui avait reçu le soutien du président Joe Biden malgré son silence.
L’ex-général de 70 ans avait appris début décembre qu’il souffrait d’un cancer de la prostate. Il avait été opéré le 22 décembre, rentrant chez lui le lendemain, puis a été hospitalisé à nouveau à partir du 1er janvier en raison de complications, dont des nausées et fortes douleurs. La Maison Blanche n’a été informée que le 4 janvier de son hospitalisation, rendue publique le 5.
La situation a provoqué un tollé dans la presse et chez ses adversaires républicains, en pleine année électorale et au moment où la première puissance militaire mondiale est impliquée dans plusieurs conflits majeurs, de l’Ukraine au Proche-Orient.
Malaise face à la situation
Soutenant Kiev contre la Russie et Israël face au Hamas palestinien, Washington, dont les forces sont régulièrement la cible d’attaques en Irak et en Syrie, mobilise ses partenaires internationaux contre les rebelles Houthis du Yémen qui menacent le transport maritime en mer Rouge.
La Maison Blanche avait concédé que ces hospitalisations secrètes n’étaient pas «idéales» et certains élus démocrates ont exprimé leur malaise face à la situation. Si le président a maintenu sa «confiance» à l’égard de son ministre, selon sa porte-parole, la Maison Blanche a ordonné un examen des règles applicables en cas d’incapacité de hauts responsables.
Avec AFP