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Antony Blinken au Niger, alors que le soutien occidental s’érode en Afrique de l’Ouest

Après une première étape en Éthiopie, le secrétaire d’État Antony Blinken se rend jeudi 16 mars au Niger, salué par les Occidentaux comme un succès démocratique dans une Afrique de l’Ouest où ils entendent contrer l’influence russe croissante.
Antony Blinken sera le premier haut diplomate américain à se rendre dans l’ancienne colonie française, base militaire clé pour les forces occidentales dans leur lutte contre les djihadistes au Sahel.
Le secrétaire d’État, attendu à la mi-journée à Niamey, devrait annoncer davantage de soutien américain au Niger, pays enclavé qui est l’un des plus pauvres de la planète.
Durant sa visite mercredi en Éthiopie, Antony Blinken a déclaré que ses déplacements dans les deux pays étaient partie intégrante de l’engagement du président Joe Biden à être «à fond pour l’Afrique avec l’Afrique».
«Cela signifie que les États-Unis sont attachés à des partenariats profonds, réactifs et authentiques sur le continent», a déclaré Antony Blinken à des journalistes.
L’administration Biden souhaite s’engager davantage sur le continent pour contrer les influences croissantes sur le continent de la Chine et plus récemment de la Russie.
Le Mali, pays frontalier à l’ouest du Niger, s’est rapproché de la Russie, avec notamment la présence de mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner, et Bamako a rompu l’alliance militaire avec la France et ses partenaires.
En février, le Mali était l’un des six pays à avoir rejoint la Russie en votant contre une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies exhortant Moscou à se retirer de l’Ukraine à l’occasion de l’anniversaire de l’invasion.
Pourparlers à Addis-Abeba
Le Niger est depuis devenu un allié essentiel des efforts militaires français en Afrique de l’Ouest, avec 1000 soldats qui y sont stationnés. Les États-Unis ont également construit et exploité la Air Base 201 au centre de ce pays désertique, utilisée pour piloter des drones destinés à attaquer et surveiller des djihadistes.
Après une succession de coups d’État, le Niger est redevenu depuis 2011 une démocratie, et l’administration américaine espère consolider ces acquis.
L’action du président Mohamed Bazoum a été saluée à Washington, notamment lors d’un sommet des dirigeants africains organisé par Joe Biden à dans la capitale américaine en décembre.
Antony Blinken a entamé jeudi des pourparlers à Addis-Abeba, capitale éthiopienne, avec les dirigeants de l’Union africaine (UA), dans le cadre des efforts de l’administration Biden pour faire preuve de déférence envers la région et éviter les perceptions d’un rôle autoritaire des États-Unis.
L’UA a négocié l’accord de paix signé à Pretoria en novembre 2022 qui a mis fin à deux ans de conflit meurtrier au Tigré, dans le nord de l’Éthiopie. Et les États-Unis ont joué un rôle crucial auprès des belligérants, soulignent des sources diplomatiques.
«Dialogue national inclusif»
Antony Blinken, après des entretiens mercredi avec le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et Getachew Reda, un haut dirigeant du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), mouvement rebelle qui contestait son pouvoir, a déclaré que l’accord de paix tenait largement avec une «baisse très significative» des abus.
Mais il a également appelé à établir les responsabilités dans les atrocités durant la guerre. Le bilan exact est difficile à évaluer mais les États-Unis estiment que quelque 500.000 personnes ont péri durant ce conflit, plus qu’en Ukraine depuis l’invasion russe.
Autrefois considéré par Washington comme un symbole d’une nouvelle génération de dirigeants africains progressistes, le premier ministre éthiopien, prix Nobel de la paix en 2019 pour avoir mis fin à 20 ans de guerre ouverte ou larvée avec l’Érythrée voisine, est passé au stade de quasi-paria.
Les États-Unis ont également depuis janvier 2022 exclu Addis-Abeba de l’Agoa, initiative américaine permettant à des pays africains d’être exemptés de taxes sur certaines exportations.
Antony Blinken a par ailleurs annoncé mercredi une aide humanitaire de 331 millions de dollars pour aider les populations touchées par les violences et la sécheresse.
Le ministre des Finances éthiopien Ahmed Shide a déclaré que le gouvernement souhaitait un «dialogue national inclusif» pour répondre aux griefs.
«Des mécanismes de justice transitionnelle sont également mis en place pour garantir la justice et la responsabilité afin de mettre fin aux actes de violence perpétuels et de promouvoir l’impunité», a-t-il déclaré.
Avec AFP

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Retraites : les députés MoDem, membres de la majorité, favorables à la médiation proposée par Laurent Berger

Cette solution de médiation, demandée par le leader de la CFDT, a pour l’heure été refusée par le gouvernement alors que la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites aura valeur de test.
Les députés MoDem, membres de la majorité présidentielle, sont favorables à la mise en place d’une médiation autour de la réforme des retraites, comme le propose le leader de la CFDT Laurent Berger, ont-ils annoncé mardi, à rebours du gouvernement.
«C’est bien d’avoir une ou deux personnes pour essayer de retrouver le dialogue et avoir un certain recul», a souligné le président de groupe centriste Jean-Paul Mattei, lors d’un point presse à l’Assemblée.
«Un médiateur ne s’immisce pas dans le fond, il est là pour retrouver du liant et arriver à se parler, c’est ça qui est important. Il faut quelqu’un qui ne soit pas impliqué» directement sur la réforme, a insisté ce proche de François Bayrou.
Recentrer le texte
«Nous appelons de nos vœux et encourageons une médiation, si elle est possible», a ajouté son collègue Philippe Vigier, qui veut insister sur la «clause de revoyure» de la réforme en 2027 permettant de faire un point d’étape.
Opposé à la réforme des retraites, le numéro un de la CFDT Laurent Berger a appelé mardi l’exécutif à mettre en place une «médiation» pour «trouver une voie de sortie» à la crise sociale, une demande qui fera l’objet d’un courrier de l’intersyndicale au président de la République. Mais l’exécutif a opposé une fin de non-recevoir.
«Nous saisissons la proposition de Laurent Berger de se parler, mais directement. Nul besoin de médiation», a répondu le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, durant le compte rendu du Conseil des ministres organisé lors de la 10e journée d’actions contre la réforme, à l’appel des syndicats.
Dans la majorité présidentielle également, le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli lui «ne voit pas l’intérêt de désigner une tierce personne pour organiser ce dialogue».
Au MoDem, au-delà de cette question de la médiation, Jean-Paul Mattei «espère que cette législature ne va pas s’arrêter avec cette réforme des retraites. Nous souhaitons rebondir et nous recentrer sur des textes importants pour notre société», a-t-il réclamé.
«Ca peut être sur le bien vieillir, le partage de la valeur, le logement, l’environnement et l’industrie verte», a-t-il énuméré, en voulant «apporter notre pierre à une forme de rebond qui me semble nécessaire à la vie du Parlement».
Avec AFP
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Hong Kong : l’ONU demande la libération d’un éminent défenseur des droits

L’ONU a appelé mardi les autorités hongkongaises à libérer l’un des plus éminents défenseurs des droits humains de la ville, Albert Ho, arrêté la semaine dernière et dont l’état de santé est «critique».
«Nous suivons avec beaucoup d’inquiétude les affaires en cours relatives en lien avec la loi sur la sécurité nationale» à Hong Kong, a indiqué le Bureau des droits de l’Homme de l’ONU dans un tweet.
«Incitation à la subversion»
«Il y a une semaine, Albert Ho a été remis en détention en vertu de cette loi, malgré son état de santé critique. Nous demandons instamment aux autorités de libérer Ho, afin qu’il puisse continuer à recevoir des soins médicaux urgents», a-t-il ajouté.
Albert Ho a été arrêté le 21 mars par la police de la ville pour subornation présumée de témoins. Il risque déjà jusqu’à dix ans de prison pour «incitation à la subversion» en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong en 2020 après des manifestations pro-démocratie parfois violentes dans la ville.
Il est cette fois accusé d’avoir «interféré avec des témoins» alors qu’il se trouvait en liberté sous caution, selon une source policière, qui a requis l’anonymat en raison de la sensibilité de l’affaire.
Son procès pour incitation à la subversion est en cours, et Albert Ho avait été relâché sous caution en août après avoir passé presque un an en prison.
Les conditions de cette remise en liberté comprennent notamment l’interdiction de tenir des propos représentant une menace pour la sécurité nationale.
L’avocat de 71 ans a par le passé dirigé l’Alliance de Hong Kong, un groupe depuis dissout qui a organisé pendant plus de 30 ans des veillées annuelles pour commémorer la répression meurtrière de la place Tiananmen en 1989.
Avec AFP