Société
Affaire Jubillar : le mari clame son innocence et espère une remise en liberté
Cédric Jubillar, incarcéré depuis le 18 juin après sa mise en examen pour homicide volontaire, avait dès juillet demandé sa remise en liberté auprès du juge des libertés et de la détention (JLD).
«Je suis innocent», a lancé mardi Cédric Jubillar aux magistrats devant statuer sur sa demande de remise en liberté, cinq mois après avoir été écroué, soupçonné du meurtre de sa femme, Delphine.
L’audience devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse s’est déroulée à huis clos, à la demande du parquet général, contre l’avis des avocats de la défense.
À peine entré dans la salle et avant que le huis clos ne soit décrété, Cédric Jubillar, masque sur le visage, crâne rasé, pull noir et jean, a lancé aux nombreux journalistes présents: «Je suis innocent, je n’ai pas tué Delphine», avant que la présidente de la chambre de l’instruction ne fasse évacuer la salle.
«On portera le dossier devant la cour de cassation, on ne répond pas au critère judiciaire du huis clos», a dénoncé Alexandre Martin, l’un des avocats de la défense, déplorant que son client n’ait eu «que quelques secondes pour s’exprimer auprès de (la presse)».
Une fois de plus, la défense a plaidé pour la remise en liberté du mari de l’infirmière disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. L’avocate générale Chantal Firmigier-Michel a pour sa part requis le maintien en détention.
Cédric Jubillar, incarcéré depuis le 18 juin après sa mise en examen pour homicide volontaire, avait dès juillet demandé sa remise en liberté auprès du juge des libertés et de la détention (JLD). Il a ensuite saisi la chambre de l’instruction de la cour d’appel.
Jusqu’ici ses recours ont été rejetés, la justice estimant que les éléments à charge étaient suffisants pour justifier son maintien en détention, à la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse.
Pour Me Martin, l’enquête s’enlise, des expertises tardent à être versées au dossier. «Cet homme n’a pas encore été entendu sur le fond du dossier», a déclaré l’avocat en évoquant l’interrogatoire de Cédric Jubillar le 15 octobre devant les deux juges d’instruction, qui doit se poursuivre le 3 décembre.
«L’idée de départ des gendarmes, c’est que le coupable ça ne peut être que lui», a-t-il ajouté. De leur côté, les parties civiles défendent un maintien en détention «pour la nécessité de l’enquête», a plaidé l’avocat Laurent de Caunes.
«Présomption d’innocence bafouée»
«Il y a eu un temps pour la collecte des données et un temps pour l’analyse en profondeur», souligne un autre, Laurent Boguet, se félicitant «du recours à un logiciel d’analyse criminelle» qu’il juge «impressionnant» par les «éléments objectifs» qu’il a permis de dégager et de confronter à Cédric Jubillar.
Pour la défense, cet outil n’apporte pas grand-chose. «On commence à faire la justice avec des algorithmes… ça permet juste de faire un tableau de synthèse», a estimé Me Martin.
Les avocats du peintre-plaquiste de 34 ans, placé en isolement, dénoncent une détention provisoire «abusive» et estiment que la «présomption d’innocence est bafouée». «Cet homme est détenu dans des conditions d’isolement insupportables», a encore dénoncé la défense.
Sur le fond du dossier, si la justice met en avant «un faisceau d’indices graves et concordants» à l’encontre de son client, l’avocate Emmanuelle Franck les qualifie d’«insuffisants».
«Il n’y a ni preuves, ni corps, ni scène du crime», estime-t-elle, et «on ne sait absolument pas ce qui s’est passé» avant que Cédric Jubillar signale aux gendarmes que son épouse avait disparu du domicile familial, dans le village de Cagnac-les-Mines, près d’Albi.
Les deux jeunes enfants du couple ont depuis été placés chez la sœur de Delphine Jubillar. De nombreuses recherches ont été entreprises par les gendarmes aux environs du village. Régulièrement, des amies de l’infirmière se rassemblent et arpentent champs et bois autour de Cagnac-les-Mines en espérant trouver un indice.
Lundi soir, date de son 34e anniversaire, des proches de Delphine Jubillar et des habitants du village se sont recueillis devant la maison inhabitée du couple, où des bougies éclairaient un portrait de la disparue. La décision de la chambre de l’instruction a été mise en délibéré au 22 décembre.
Société
Iran : un footballeur suspendu et condamné pour avoir fait un câlin à une supportrice
Le gardien international Hossein Hosseini a été suspendu un match par la Fédération iranienne de football pour avoir enlacé une supportrice lors d’un match de championnat, a annoncé lundi un média sportif local.
L’incident s’est produit le 12 avril lorsqu’une supportrice de l’Esteghlal de Téhéran avait interrompu le match entre son club et Aluminium Arak en entrant sur le terrain.
Hossein Hosseini avait pris brièvement la jeune fille dans ses bras après son arrestation par les agents de sécurité du stade.
La fédération a condamné le joueur à une amende de 300 millions de tomans (4.400 euros) et une suspension d’un match pour «mauvais comportement envers les agents de sécurité du match», a indiqué le quotidien Khabar Varzeshi.
Les femmes autorisées dans les stades depuis 2022
La République islamique interdit à un homme de toucher une femme hors du cercle familial et la présence des femmes dans un stade en Iran a longtemps été interdite.
En janvier 2022, elles avaient ainsi été autorisées à assister à un match international pour la première fois en près de trois ans. Agé de 31 ans, Hossein Hosseini a passé la quasi-totalité de sa carrière à l’Esteghlal, l’un des clubs les plus populaires d’Iran.
Remplaçant dans l’équipe nationale, il a joué un match du premier tour du Mondial 2022 au Qatar, contre l’Angleterre. L’Esteghlal, surnommé les «Bleus de la capitale», est en tête du championnat iranien à six journées de la fin de la saison.
Avec AFP
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP