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Adoptions frauduleuses au Mali : une information judiciaire ouverte à Paris

Sept Français avaient déposé une plainte avec constitution de partie civile contre l’association qui a organisé leur adoption au Mali.
Une juge d’instruction parisienne enquête depuis mi-avril 2023 sur la plainte de sept Français dénonçant leur adoption au Mali, organisée selon eux frauduleusement par une association habilitée, a appris ce vendredi 26 mai l’AFP de source proche du dossier.
Cette plainte avec constitution de partie civile, après une première plainte simple classée par le parquet de Paris, vise l’association Le Rayon de soleil de l’enfant étranger (RSEE), et une ancienne responsable locale, Danielle B., pour des faits qui se seraient produits entre 1989 et 1996, concernant des enfants nés au Mali entre 1984 et 1993.
Des liens de filiation bouleversés
Les plaignants accusent l’association et son ancienne responsable d’avoir «dupé les parents biologiques maliens (…) et les parents adoptifs français».
Après de longs démêlés procéduraux, une magistrate parisienne a estimé le 17 avril qu’une partie des faits reprochés était prescrite, mais accepté d’enquêter sur l’infraction de recel d’escroquerie.
«Aucun élément ne permet de déterminer si cette infraction est prescrite dans la mesure où l’association RSEE est toujours active et qu’il n’est pas établi que l’association ait cessé de détenir les fonds versés par les parents adoptifs français ou que ces fonds aient été réemployés au profit de tiers de bonne foi», souligne la juge, selon une ordonnance dont l’AFP a eu connaissance.
Les plaignants, des enfants adoptés, «ont subi un préjudice en voyant leurs liens de filiation bouleversés et en ayant été déracinés de leurs pays d’origine», note la juge.
«L’ouverture de cette information constitue un soulagement pour les victimes : après des années d’errements, la justice française semble enfin prendre la mesure des conséquences humaines et sociales du laisser-aller de l’adoption internationale», ont déclaré à l’AFP les avocats des plaignants, Mes Noémie Saidi-Cottier et Joseph Breham.
Selon eux, le système mis en place par RSEE permettait en France une adoption plénière mais qui n’était que temporaire côté malien, conformément à une disposition prévue dans la loi de ce pays sous le nom «d’adoption-protection».
Les parents biologiques pensaient donc que ces adoptions ne dureraient que le temps des études de leurs enfants et que ceux-ci reviendraient au Mali par la suite.
Dans d’autres cas, l’enfant était directement présenté comme abandonné à la justice malienne, qui prononçait leur adoption pleine, confirmée ensuite par la justice française.
Des soupçons autour de cette association, d’une autre de ses antennes locales et d’anciens collaborateurs de Danielle B. avaient déjà été relayés par des médias maliens en 1993.
Le ministère des Affaires étrangères a récemment retiré son habilitation à RSEE «en raison de ses activités passées». L’association a confirmé sur son site qu’elle «cessera ses activités Adoption Internationale le 27 décembre 2023», et qu’elle contestait cette décision.
Avec AFP

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Quatre suspects écroués en France pour le hold-up d’une bijouterie à Gstaadt

Quatre hommes soupçonnés d’avoir participé en février au vol à main armé d’une bijouterie de Gstaad, station de ski huppée des Alpes suisses, ont été mis en examen et écroués, a annoncé ce vendredi le parquet de Marseille.
Le 9 février, des individus «s’emparaient, sous la menace de deux armes de poing, de bijoux (bagues, colliers, etc) pour un montant évalué à 40 millions de francs suisses», soit plus de 41 millions d’euros, explique le parquet dans un communiqué. Ils ont ensuite quitté les lieux à bord d’un véhicule volé à Annemasse (Haute-Savoie), près de la frontière.
Perquisitions
«Les résultats des premières investigations diligentées par la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée, NDLR) de Lyon conduisaient la JIRS de Marseille à se saisir des faits», ajoute le parquet. Une équipe de malfaiteurs niçois était soupçonnée, a précisé une source proche de l’enquête à l’AFP.
Les investigations ont conduit à l’arrestation, ces derniers jours, de 11 personnes dans les Alpes-Maritimes, notamment à Nice, Vallauris et Mandelieu avec l’aide des unités d’intervention, le Raid et la BRI.
Lors des perquisitions, environ 4500 euros, un traceur GPS, un brouilleur ou des talkiewalkies ont été saisis mais aucune trace des bijoux. «Le butin n’a pas été retrouvé, ce ne sont pas des pièces gigantesques mais très chères», a expliqué la source proche de l’enquête.
Connus pour des faits de banditisme
En fin de compte, quatre hommes âgés de 27 à 32 ans ont été mis en examen et placés en détention provisoire. Deux sont poursuivis pour «vol avec arme en bande organisée, participation à une association de malfaiteurs en vue de crimes en bande organisée et vols en bande organisée», et les deux autres sont mis en examen uniquement pour participation à une association de malfaiteurs, détaille le parquet.
Ils sont tous connus pour des faits de banditisme, selon la source proche de l’enquête. Des membre de leurs entourages, arrêtés avec eux, sont ressortis libre et sans poursuite. «Souvent les faits de banditisme commis en Suisse émanent d’équipes en France, mais d’habitude plutôt en région lyonnaise», a encore commenté la source proche de l’enquête.
Avec AFP
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Biélorussie : peine de prison confirmée pour un journaliste et militant de la minorité polonaise

La Cour suprême de Biélorussie a annoncé ce vendredi 26 mai avoir rejeté l’appel d’un journaliste biélorusse, Andrzej Poczobut, membre de la minorité polonaise de cette ancienne république soviétique, qui avait été condamné en février à huit ans de prison.
«Le verdict (…) a été laissé inchangé, l’appel ayant été rejeté», a indiqué la Cour suprême dans un communiqué. Par conséquent, «le verdict est entré en vigueur», a-t-elle ajouté.
Une «vengeance personnelle»
Correspondant en Biélorussie pour le média polonais Gazeta Wyborcza et militant pour les droits de la minorité polonaise, Andrzej Poczobut, 50 ans, avait été reconnu coupable en février d’«appels publics à des actions visant à nuire à la sécurité nationale» du pays et d’«incitation à la haine».
Le journaliste, dont le procès s’est déroulé à huis clos au tribunal régional de Grodno (ouest), ville où vit une importante communauté d’origine polonaise, a été condamné à huit ans de camp pénitentiaire à régime sévère.
La Pologne avait dénoncé un verdict «injuste» prononcé par un «pays autoritaire» contre ce journaliste, qui était notamment poursuivi pour avoir appelé à des sanctions internationales contre la Biélorussie.
Pour sa part, la cheffe de l’opposition biélorusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, avait dénoncé une «vengeance personnelle» de l’autoritaire dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko contre Andrzej Poczobut, incarcéré depuis son arrestation en mars 2021.
Le régime d’Alexandre Loukachenko mène une répression implacable contre toutes les voix critiques, en particulier depuis un mouvement de contestation sans précédent en 2020.
Avec AFP