Société
À la Cour suprême américaine, Twitter accusé d’«aveuglement» au terrorisme
Le réseau social n’aurait pas retiré les tweets du groupe djihadiste l’État islamique, ni cessé de les recommander.
Twitter a été accusé mercredi de fermer les yeux sur les agissements en ligne du groupe djihadiste État islamique (EI), lors d’une audience à la Cour suprême des États-Unis, chargée de décider si le réseau social pourrait être poursuivi en justice pour complicité en cas d’actes de terrorisme.
«Il y a ici une accusation d’aveuglement délibéré… Vous saviez que l’EI utilisait votre plateforme», a noté la juge Sonia Sotomayor, s’adressant à l’avocat représentant le réseau social.
Les neuf juges de l’instance se sont saisis d’une plainte déposée par les proches d’une victime d’une attaque de l’EI dans une discothèque d’Istanbul en 2017.
Selon la famille, Twitter est complice de cet acte de terrorisme pour n’avoir pas retiré des tweets du groupe ni cessé de recommander ces tweets (via des algorithmes automatisés).
La plateforme, soutenue par ses rivales (Google, Facebook, etc), assure de son côté qu’être un service utilisé par des dizaines de millions de personnes dans le monde ne prouve pas qu’elle «aide en connaissance de cause» des groupes terroristes.
YouTube également accusé
Mardi, une audience sur une question similaire a eu lieu: la famille d’une victime des attentats terroristes de 2015 à Paris accuse YouTube (filiale de Google) d’avoir soutenu la croissance de l’EI en suggérant des vidéos du groupe à certains utilisateurs.
Au cœur des deux plaintes se trouve la «Section 230», une loi de 1996 qui confère une immunité judiciaire aux entreprises numériques pour les contenus mis en ligne par les internautes sur leurs plateformes.
Les grandes entreprises du secteur défendent bec et ongles ce statut d’hébergeurs – et non d’éditeurs – qui a selon elles permis l’avènement d’internet tel qu’il a pris forme.
Les juges de la Cour suprême ont exprimé mardi leurs doutes sur la pertinence de la Section 230 aujourd’hui, mais aussi leur réticence à influencer le sort d’une loi devenue fondamentale pour l’économie numérique.
Mercredi, ils ont formulé de nombreuses hypothèses pour déterminer comment les plateformes pourraient être tenues complices d’actes de terrorisme.
En 1997, «CNN a réalisé une interview d’Oussama Ben Laden, une interview très célèbre… Suivant votre théorie, est-ce que CNN aurait pu être poursuivi pour complicité avec les attaques du 11-septembre ?», a par exemple demandé le juge Brett Kavanaugh.
Au Congrès américain, de nombreuses voix réclament une refonte de la Section 230. Mais étant donné les perspectives très différentes à gauche et à droite, les efforts législatifs pour amender le texte n’ont jamais abouti.
Avec AFP
Société
Iran : un footballeur suspendu et condamné pour avoir fait un câlin à une supportrice
Le gardien international Hossein Hosseini a été suspendu un match par la Fédération iranienne de football pour avoir enlacé une supportrice lors d’un match de championnat, a annoncé lundi un média sportif local.
L’incident s’est produit le 12 avril lorsqu’une supportrice de l’Esteghlal de Téhéran avait interrompu le match entre son club et Aluminium Arak en entrant sur le terrain.
Hossein Hosseini avait pris brièvement la jeune fille dans ses bras après son arrestation par les agents de sécurité du stade.
La fédération a condamné le joueur à une amende de 300 millions de tomans (4.400 euros) et une suspension d’un match pour «mauvais comportement envers les agents de sécurité du match», a indiqué le quotidien Khabar Varzeshi.
Les femmes autorisées dans les stades depuis 2022
La République islamique interdit à un homme de toucher une femme hors du cercle familial et la présence des femmes dans un stade en Iran a longtemps été interdite.
En janvier 2022, elles avaient ainsi été autorisées à assister à un match international pour la première fois en près de trois ans. Agé de 31 ans, Hossein Hosseini a passé la quasi-totalité de sa carrière à l’Esteghlal, l’un des clubs les plus populaires d’Iran.
Remplaçant dans l’équipe nationale, il a joué un match du premier tour du Mondial 2022 au Qatar, contre l’Angleterre. L’Esteghlal, surnommé les «Bleus de la capitale», est en tête du championnat iranien à six journées de la fin de la saison.
Avec AFP
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP