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Liban : polémiques et tensions autour du changement d’heure

Le gouvernement avait décidé de reporter d’un mois le passage à l’heure d’été pour «alléger (la journée) de jeûne du mois de ramadan». Le président du Conseil par intérim vient de faire machine arrière.
Le Liban va finalement passer à l’heure d’été jeudi, a annoncé lundi 27 mars le gouvernement, revenant sur sa décision de reporter le changement d’heure d’un mois qui avait plongé la population dans la confusion, une partie du pays refusant de s’y conformer.
«Le gouvernement a décidé de maintenir ses décisions précédentes concernant le passage à l’heure d’été (…)» qui «prendra effet dans la nuit de mercredi à jeudi», a annoncé ce lundi le premier ministre Najib Mikati, à l’issue d’une réunion du cabinet.
La décision du report, annoncée deux jours avant le passage prévu à l’heure d’été dans la nuit de samedi à dimanche, avait provoqué la colère des dirigeants politiques et religieux chrétiens et accentué la fracture communautaire dans ce pays multiconfessionnel.
«Cette décision avait pour but d’alléger (la journée) de jeûne du mois de ramadan», qui s’étend du lever au coucher du soleil, a expliqué Najib Mikati, déplorant «des réactions communautaires odieuses».
Un réveil avec deux horaires
À l’appel notamment du patriarcat maronite, la communauté chrétienne la plus puissante au Liban, une partie du pays a refusé de se conformer au report annoncé la semaine dernière.
Ainsi, le pays, plongé dans une profonde crise politique et économique, s’est réveillé sous deux fuseaux horaires, qui ont provoqué des perturbations dans les vols internationaux ou des institutions liées à l’étranger, de nombreux pays étant passés à l’heure d’été dimanche.
Les deux principaux partis chrétiens, les Forces Libanaises et le Courant National Libre, s’étaient également élevés contre la décision du premier ministre.
Najib Mikati, un musulman sunnite à la tête d’un cabinet démissionnaire, dirige de facto le pays depuis que le mandat du président de la République, un chrétien maronite, a expiré il y a près de cinq mois.
«Soyons clairs. Le problème n’est pas l’heure d’hiver ou d’été (…) le problème est la vacance de la présidence de la République», a souligné Najib Mikati, appelant les députés à assumer leurs responsabilités et à élire un président. Profondément divisé, le Parlement s’est déjà réuni à 11 reprises sans pouvoir s’entendre sur l’élection d’un président.
Avec AFP
