L’ex-président géorgien Mikheïl Saakachvili, arrêté à son retour d’exil, devra effectuer l’intégralité d’une peine de six ans de prison, a insisté le chef du gouvernement de Géorgie, peu avant une manifestation des partisans de l’ancien dirigeant.
Ces évènements interviennent après près d’un an de crise politique à la suite de législatives remportées de justesse par Rêve géorgien, parti au pouvoir depuis 2012 et fondé par le milliardaire Bidzina Ivanachvili, le grand rival de l’ancien chef de l’État.
«Personne sur Terre n’est en mesure de nous convaincre de libérer Saakachvili», a affirmé tard dimanche 3 octobre au soir le premier ministre Irakli Garibachvili à la télévision géorgienne.
Président de ce pays du Caucase entre 2004 et 2013, Mikheïl Saakachvili, 53 ans, a été arrêté vendredi à son retour d’un exil de huit ans.
Il a été interpellé pour une condamnation par contumace en 2018 à six ans de prison pour «abus de pouvoir», une affaire qu’il dénonce comme politique. Il a annoncé une grève de la faim en détention. Ses partisans appellent à une manifestation à 11H00 GMT lundi devant sa prison.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réclamé que Mikheïl Saakachvili puisse revenir en Ukraine, l’intéressé, qui a perdu sa nationalité géorgienne et possède un passeport ukrainien, occupant des fonctions officielles dans ce pays.
«Saakachvili fera toute sa peine, puis, bien sûr, il pourra retourner en Ukraine», a rétorqué le premier ministre, du parti au pouvoir Rêve géorgien. Mais il a également estimé que Mikheïl Saakachvili pouvait aller au-devant de nouveaux ennuis judiciaires.
«Il a intérêt à bien se tenir (en prison) sinon nous enclencherons de nouvelles poursuites», a indiqué Irakli Garibachvili. L’ancien chef d’État, personnalité charismatique autant adulée que critiquée, est rentré vendredi secrètement en Géorgie, à la veille d’élections municipales.
Le scrutin a finalement été remporté par le parti au pouvoir avec 46.7% des voix, contre 30,6% au Mouvement national uni (MNU) de Mikheïl Saakachvili. Les divers partis d’opposition ont rassemblé ensemble 53% des voix et ont dénoncé des fraudes massives.