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Colombie : le narcotrafiquant le plus puissant du pays arrêté
Le gouvernement colombien a annoncé samedi l’arrestation de Dairo Antonio Usuga, alias «Otoniel», le narcotrafiquant le plus recherché du pays, pour lequel les États-Unis avaient offert 5 millions de dollars de récompense.
«C’est le coup le plus dur qui ait été porté au trafic de drogue au cours de ce siècle dans notre pays (…) seulement comparable à la chute de Pablo Escobar», s’est félicité le président Ivan Duque, dans un message diffusé sur les réseaux sociaux.
Pablo Escobar, chef du cartel de Medellín (nord-ouest) qui a contrôlé jusqu’à 80% du commerce mondial de cocaïne, avait été abattu par la police colombienne en 1993. Des images diffusées par le gouvernement colombien montrent Otoniel, étrangement souriant, vêtu de noir, menotté et entouré de militaires colombiens armés.
Le narcotrafiquant a été capturé à Necocli dans le nord-ouest du pays, près de la frontière avec le Panama. Il s’agissait de «l’expédition dans la jungle la plus importante jamais vue dans l’histoire militaire de notre pays», selon Ivan Duque.
La police colombienne a mené «une importante opération satellitaire avec des agences des États-Unis et du Royaume-Uni», a expliqué en conférence de presse le directeur de la police, le général Jorge Vargas.
L’opération, pendant laquelle un policier a été tué, a mobilisé quelque 500 membres des forces de sécurité, appuyés par 22 hélicoptères, a-t-il précisé.
«Otoniel» a ensuite été transféré en fin de journée samedi vers Bogotá par avion, où il a été emmené dans les locaux de la police sous forte escorte, selon des images de la police.
Prochaine extradition?
Le Clan del Golfo est le plus puissant gang de narcotrafiquants de Colombie et l’arrestation de son chef représente le plus gros coup porté par le gouvernement colombien au crime organisé dans le pays.
«Reconnaissance spéciale aux forces de sécurité (…) pour la capture à Necocli de Dairo Antonio Usuga, alias +Otoniel+, haut dirigeant du Clan del Golfo», a déclaré sur Twitter Emilio Archila, conseiller du président Ivan Duque.
Les États-Unis avaient offert une récompense de 5 millions de dollars pour sa capture. Otoniel, qui a été inculpé par la justice américaine en 2009, fait notamment l’objet d’une procédure d’extradition devant le tribunal du district sud de New York.
«Il existe des ordres d’extradition pour ce criminel et nous allons travailler avec les autorités pour atteindre cet objectif également», a commenté à ce propos le président Duque.
La chute d’«Otoniel» représente le principal succès du gouvernement du président conservateur dans la lutte contre le crime organisé, ceci dans le plus grand pays exportateur de cocaïne au monde.
Le narcotrafiquant, âgé de 50 ans, était à la tête du Clan del Golfo, formé d’anciens membres de groupes paramilitaires qui ont mené une lutte acharnée contre les guérillas de gauche jusqu’aux années 2010.
Le cartel, financé principalement grâce au trafic de drogue, à l’exploitation minière illégale et à l’extorsion, est présent dans près de 300 municipalités du pays, selon le groupe de réflexion indépendant Indepaz.
Caché dans la jungle
Le gouvernement colombien accuse le Clan del Golfo d’être l’un des responsables de la pire vague de violence qui secoue le pays depuis la signature de l’accord de paix en 2016 avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxiste).
En 2017, Otoniel avait annoncé son intention de parvenir à un accord pour se rendre à la justice. Le gouvernement avait répondu en déployant pas moins de 1000 soldats pour le pourchasser.
Selon la police, le narcotrafiquant se cachait dans la jungle, dans la région d’Uraba, dont il est originaire, et n’utilisait pas de téléphone, s’appuyant sur des coursiers pour communiquer.
Harcelé par les autorités, il y «dormait sous la pluie, sans jamais s’approcher des zones habitées», a assuré le général Vargas. «Il se déplaçait avec huit cercles de sécurité» autour de lui, a-t-il précisé. Otoniel était devenu le chef du Clan del Golfo après la mort de son frère Juan de Dios, «Giovanni», lors d’affrontements avec la police en 2012.
Il avait pris les armes à l’âge de 18 ans comme guérillero dans l’Armée de libération populaire (EPL), une guérilla marxiste démobilisée en 1991. Après avoir déposé les armes, il était retourné combattre dans les groupes paramilitaires d’extrême droite.
Nombre de ces groupes avaient été démobilisés en 2006 à l’initiative du gouvernement de l’ex-président de droite Alvaro Uribe (2002-2010). Mais Otoniel avait décidé de rester dans l’illégalité.
Malgré quatre décennies de lutte contre le trafic de drogue, la Colombie reste le premier producteur mondial de cocaïne, dont les États-Unis sont le premier consommateur.
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Arabie saoudite : le roi Salmane hospitalisé pour des «examens de routine»
Le roi Salmane d’Arabie saoudite, âgé de 88 ans, a été admis à l’hôpital pour des «examens de routine», a annoncé mercredi la Cour royale, dans une rare déclaration publique sur son état de santé.
Les examens se déroulent à l’hôpital spécialisé King Faisal dans la ville côtière de Jeddah, sur la mer Rouge, et devraient durer «quelques heures», a-t-elle précisé, selon l’agence de presse officielle saoudienne (SPA).
Le roi Salmane Ben Abdel Aziz est à la tête du royaume du Golfe depuis 2015, même si le pays est dirigé au quotidien par son fils de 38 ans, Mohammed ben Salmane, nommé prince héritier en 2017. Les médias d’État ont montré mardi des images du monarque participant à un Conseil des ministres.
Rares apparitions publiques
Sa dernière hospitalisation date de mai 2022. Admis pour des examens médicaux, notamment une coloscopie, il avait passé une semaine à l’hôpital «pour se reposer», avait rapporté SPA à l’époque.
Ces dernières années, le roi Salmane s’est fait de plus en plus rare en public, alimentant les rumeurs sur son état de santé. Il a subi une opération de la vésicule biliaire en juillet 2020, et a été hospitalisé en mars 2022 pour des «tests médicaux» et pour remplacer la batterie de son stimulateur cardiaque.
Avant d’accéder au trône, le roi Salmane a été gouverneur de Ryad pendant des décennies et ministre de la Défense. Son règne a été marqué par d’importantes réformes sociales et économiques, visant à diversifier l’économie du premier exportateur de brut au monde, et portées surtout par son fils. L’ambitieux prince Mohammed a mené une vaste campagne de répression, qui l’a aidé à consolider son pouvoir, selon les analystes.
Avec AFP
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L’Argentine demande au Pakistan et au Sri Lanka d’arrêter un ministre iranien
Le gouvernement argentin a demandé mardi 23 avril au Pakistan et au Sri Lanka d’arrêter le ministre iranien de l’Intérieur Ahmad Vahidi, recherché pour l’attentat contre la mutuelle juive Amia à Buenos Aires en 1994, et qui effectue actuellement une tournée dans ces deux pays, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
«L’Argentine demande l’arrestation internationale des responsables de l’attentat à la bombe de 1994 contre l’Amia, qui a causé la mort de 85 personnes, et qui continuent à leurs postes de pouvoir en toute impunité», a écrit le ministère dans un communiqué, a écrit le ministère argentin des Affaires étrangères dans un communiqué.
«L’un d’entre eux est Ahmad Vahidi, réclamé par la justice argentine comme étant l’un des responsables de l’attentat contre l’Amia. Cet individu est actuellement ministre de l’Intérieur de la République islamique d’Iran et fait partie d’une délégation gouvernementale qui se rend ces jours-ci au Pakistan et au Sri Lanka», poursuit le texte.
«L’Argentine a demandé son arrestation aux gouvernements du Pakistan et du Sri Lanka conformément aux mécanismes prévus par Interpol», ajoute-t-il.
La plus grande communauté juive d’Amérique latine
Le général Vahidi est ministre de l’Intérieur depuis 2021, après avoir auparavant été ministre de la Défense. Au moment de l’attentat de Buenos Aires, il dirigeait la Force al-Qods, l’unité chargée des opérations secrètes au sein des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime iranien.
L’attentat de l’Amia, le 18 juillet 1994, a été attribué par la justice argentine et par Israël au régime iranien et au mouvement chiite libanais Hezbollah. L’Iran a nié toute implication et a toujours refusé que les huit anciens responsables inculpés par la justice argentine, dont le général Vahidi et l’ex-président Ali Rasfanjani, soient interrogés.
L’Argentine compte la plus grande communauté juive d’Amérique latine, avec quelque 300.000 membres. Avant l’Amia, l’ambassade d’Israël à Buenos Aires avait été la cible en 1992 d’un attentat qui avait fait 29 morts et 200 blessés, également attribué à l’Iran par la justice argentine et qui reste lui aussi impuni.
En 2013, la présidente argentine de l’époque, Cristina Kirchner, avait signé un protocole d’accord avec l’Iran pour créer une «commission de la vérité» destinée à enquêter sur l’attentat, et permettre aux procureurs argentins de se rendre à l’étranger pour interroger les inculpés.
Cet accord a été ratifié par le Congrès argentin, mais jamais par le Parlement iranien. Il avait été fustigé par les dirigeants de la communauté juive en Argentine, qui ont accusé Cristina Kirchner de couvrir les auteurs de l’attentat. Une enquête judiciaire ouverte à ce sujet en 2015 s’est toutefois conclue par un non-lieu en 2021.
Avec AFP