Société
Violences sexuelles : l’ex-mannequin Carre Otis lance un appel à victimes contre un ancien patron d’Elite, Gérald Marie
«Rejoignez-nous!» L’ex-mannequin Carre Otis a lancé mardi 7 septembre à Paris un appel à victimes contre l’ancien patron d’Elite Europe Gérald Marie qu’elle et une quinzaine d’autres femmes accusent de «viols», des faits susceptibles d’être prescrits.
L’ancienne top-modèle et actrice américaine a été entendue mardi matin par les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs dans l’enquête préliminaire ouverte en septembre 2020 après une plainte d’une ex-journaliste de la BBC Lisa Brinkworth visant Gérald Marie pour «viols» et «agressions sexuelles», notamment sur mineurs.
Une quinzaine de femmes concernées
Visiblement émue, Carre Otis s’est exprimée dans l’après-midi lors d’une conférence de presse aux côtés de cinq autres mannequins qui formulent les mêmes accusations et se rencontraient pour la première fois: Ebba Karlsson, Shawna Lee, Lesa Amoore, Jill Dodd et Emily Mott.
Deux autres (EJ Moran et Laurie Marsden) suivaient en ligne, de l’étranger, la conférence de presse. «Etre ici en France et témoigner auprès de la police française est si significatif pour moi. Il est l’heure que cet homme rende des comptes pour ses crimes», a lancé Carre Otis.
Dans un signalement à la justice française, l’ex-mannequin avait dénoncé «d’innombrables viols» perpétrés par Gérald Marie à partir d’avril 1986, alors qu’elle était mannequin pour l’agence Elite et âgée de 17 ans.
«J’étais jeune, seule et dans un pays étranger, sans famille ni réseau pour me soutenir. Je dépendais de M. Marie pour ma nourriture, mon logement et mon travail. Je savais que j’avais à supporter ces abus pour pouvoir continuer à travailler. J’ai été profondément traumatisée», a relaté Carre Otis, en larmes.
À ce stade, une quinzaine de femmes ont pris la parole publiquement ou se sont signalées aux enquêteurs de la BPM. Toutes ces accusations reposent sur des faits susceptibles d’être prescrits aux yeux de la justice française, rendant peu probable un éventuel procès.
Une procédure civile lancée aux Etats-Unis
«On espère attirer des victimes plus récentes, ne serait-ce qu’une victime», pour pouvoir déclencher des poursuites, a indiqué l’avocate de plusieurs d’entre elles, Me Anne-Claire Lejeune. D’après elle, «plusieurs témoins, et notamment anciens dirigeants d’Elite, ont été entendus et ont corroboré les faits décrits par les victimes».
Les mannequins, soutenus par l’ONG Model alliance, ont tous mis en cause l’industrie de la mode, «hors de toute règle» selon Lesa Amoore, mais aussi les délais de prescription jugés trop courts. «Cela protège seulement les agresseurs», a déclaré la fondatrice de Model alliance, Sara Ziff.
Carre Otis a de son côté lancé aux États-Unis une procédure civile contre Gérald Marie en août, grâce à une loi de l’Etat de New York qui a temporairement permis à des victimes présumées d’abus sexuels pendant leur enfance de lancer une telle procédure, quel que soit leur âge désormais. «Il y a une chance» que cette procédure ait plus de succès, a concédé Carre Otis, âgée de 52 ans aujourd’hui.
Sollicitée par l’AFP, Me Céline Bekerman, l’avocate de Gérald Marie, a indiqué que son client «dément avec consternation ces allégations mensongères et diffamatoires». «Il réserve ses éventuelles déclarations aux autorités compétentes», a-t-elle ajouté.
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP
Société
Brésil : 20 migrants haïtiens présumés retrouvés morts sur un bateau
Vingt corps qui seraient ceux de migrants haïtiens ont été retrouvés dans une embarcation sur un fleuve du nord du Brésil, dans un état de décomposition avancée et présentant des signes de déshydratation et de faim, a indiqué samedi la police.
Des pêcheurs ont alerté les autorités après avoir remarqué l’embarcation dérivant près de la ville de Braganca, sur la côte nord du Brésil, dans l’État du Para, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police fédérale, précisant que l’enquête devrait confirmer le nombre exact de victimes et leur identité.
«Selon la police civile et les experts médico-légaux, il y avait 20 corps. Le chef de la police fédérale de Braganca, Alexandre Calvinho, a dit qu’il s’agirait de réfugiés haïtiens», a indiqué la police dans un communiqué. Les victimes «seraient mortes de faim et de déshydratation, mais des analyses complémentaires sont nécessaires», est-il ajouté. Une enquête a été ouverte par le bureau du procureur.
«Ça fait beaucoup de cadavres»
Le site d’information G1 a publié une vidéo attribuée à l’un des pêcheurs, montrant un bateau en bois à la peinture bleu délavée flottant dans des eaux peu profondes et un homme dire: «Ça fait beaucoup de cadavres». Braganca est située à plus de 3500 km d’Haïti, en proie depuis plusieurs mois à une grave crise humanitaire et sécuritaire.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a alerté ce mois-ci que la situation provoquait un large exode. «Pour la plupart des Haïtiens, la perspective d’une migration régulière reste un obstacle insurmontable, laissant la migration irrégulière comme seul semblant d’espoir», a indiqué l’OIM ces derniers jours.
Selon l’OIM, quelques 360’000 haïtiens ont été déplacés à l’intérieur du pays, dont «un grand nombre à plusieurs reprises», et quelque 13’000 migrants illégaux ont été renvoyés de force en mars par les pays voisins.
Avec AFP