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Un religieux d’une congrégation catholique renvoyé de l’état clérical par le pape
Un religieux des Frères de Saint-Jean, Benoît-Emmanuel Peltereau-Villeneuve, qui avait fait l’objet de signalements pour «graves agressions sexuelles», a été renvoyé de l’état clérical par le pape François, a annoncé l’institut catholique dans un communiqué mardi 24 janvier.
«Le pape François a décidé la destitution de l’état clérical de Benoît Peltereau-Villeneuve sans possibilité de faire appel ni de déposer un recours», écrivent les Frères de Saint-Jean, précisant qu’il s’agit d’un décret signé en décembre par le Dicastère pour la doctrine de la foi (CDF) au Vatican.
Fin d’une longue procédure
Les Frères de Saint-Jean «prennent acte de cette décision qui était attendue et qui est venue conclure des années de procédures, longues et douloureuses pour les personnes concernées», ajoutent-ils. La CDF avait déjà prononcé cette peine en 2011, mais le religieux avait fait appel, selon l’institut.
Les faits reprochés, qui remontent «aux années 1990 pour les plus anciens», «sont nombreux et graves» notamment «dans le cadre de l’accompagnement spirituel de soeurs de Saint-Jean et de femmes majeures», affirme l’institut.
Benoît-Emmanuel Peltereau-Villeneuve avait été «prieur (supérieur d’un couvent, NDLR) à Genève pendant 12 ans entre 1988 et 2008 et organisateur d’évènements importants», comme le Festival Agapé, festival international de musique et d’art sacré, selon la même source.
Les contre-attaques de l’accusé
Début 2008, «suite à des plaintes, l’évêque de Genève (l’)avait relevé de son ministère et fait un signalement à la justice suisse», qui a ensuite classé l’affaire pour prescription des faits, indique l’institut.
Selon cette source, le religieux a aussi saisi la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) à l’encontre de la justice suisse et en 2014, la CEDH a condamné la Suisse pour violation de la présomption d’innocence. «Il a également déposé plainte à l’encontre d’un frère, d’une sœur et de plusieurs laïcs, leur reprochant de l’avoir calomnié».
«SOS-abus»
Les frères de Saint-Jean comptent quelque 450 religieux, apostoliques -engagés «dans le monde»- présents sur les cinq continents. Par le passé, plusieurs «petits gris» (appelés ainsi en raison de la couleur de leur habit) ont été jugés pour violences sexuelles.
L’institut a créé en 2015 une commission «SOS-abus», «chargée du traitement des cas d’abus sexuels dont les frères se sont rendus coupables ou pour lesquels ils sont mis en cause».
En 2019, cette commission a compté 27 frères auteurs d’agressions sexuelles sur des adultes et 6 sur des mineurs. Benoît-Emmanuel Peltereau-Villeneuve faisait partie de ces 27, a précisé à l’AFP l’institut religieux.
Avec AFP
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Sénégal : Macky Sall reçoit Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko au palais présidentiel
Le président sortant du Sénégal, Macky Sall, a reçu son successeur élu, le Président Bassirou Diomaye Faye, en compagnie de l’opposant Ousmane Sonko, ce jeudi 28 mars.
Les deux présidents ont tenu des discussions approfondies sur les défis majeurs de l’État ainsi que sur les modalités de la cérémonie de prestation de serment et de passation de pouvoir.
La solennité de cet événement s’est prolongée lors de la visite du palais présidentiel, où les échanges se sont déroulés dans un cadre officiel, soulignant l’importance de cette transition pour le Sénégal.
Le Président @Macky_Sall a reçu son successeur, le Président @DiomayeFaye.
Une rencontre empreinte de courtoisie au cours de laquelle les deux hommes ont discuté des grands dossiers de l’État, ainsi que de la cérémonie de prestation de serment et de passation de service. pic.twitter.com/a6sz37Tzdf
— Présidence Sénégal (@PR_Senegal) March 28, 2024
Bassirou Diomaye Faye, l’opposant ayant remporté une victoire éclatante dès le premier tour de l’élection présidentielle avec 54,28 % des voix selon les résultats finaux provisoires, attend désormais la validation de sa victoire par le Conseil constitutionnel.
Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ont été en opposition avec le régime de Macky Sall pendant trois ans, un affrontement qui a causé des dizaines de morts et les a également conduits en prison pendant plusieurs mois, avant leur libération en plein milieu de la campagne électorale mi-mars.
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La Comédie-Française gagne son procès dans l’affaire du «Tartuffe originel» de Molière
Deux spécialistes, qui par leurs recherches avaient «restitué» la version de 1664 de la pièce, réclamaient des droits d’auteur pour la production inédite de la comédie en trois actes.
La Comédie-Française a gagné le procès intenté contre elle par deux spécialistes de Molière pour violation des droits d’auteur, selon un jugement dont l’AFP a obtenu une copie jeudi. La procédure concerne Le Tartuffe ou l’hypocrite, une reconstitution de la possible première version de la célèbre pièce de Molière par l’universitaire Georges Forestier et la professeure de lettre Isabelle Grellet.
Molière avait signé en 1664 une version en trois actes, représentée à Versailles devant Louis XIV mais rapidement interdite par le roi, qui la trouvait subversive. Puis le manuscrit s’est perdu. La version en cinq actes de 1669, moins mordante, avec plus de personnages, intitulée Le Tartuffe ou l’imposteur, s’est longtemps imposée comme la seule connue et représentée.
Le Tartuffe ou l’hypocrite, dont le texte a été publié en 2021 par les éditions Portaparole, a été l’un des succès de la Comédie-Française en 2022. La mise en scène d’Ivo van Hove a été saluée et des retransmissions dans des cinémas Pathé, puis une tournée à Hambourg, Montpellier, Lyon et Athènes ont été plébiscitées par le public. Le théâtre, héritier de la troupe de Molière, n’a pas versé de droits d’auteur, estimant que l’auteur est Molière.
Quatre vers écrits dans le style de Molière
Saisi dans ce litige fin 2022, le tribunal judiciaire a suivi cette interprétation. Ni Georges Forestier, ni Isabelle Grellet «ne peut prétendre à la protection de la pièce Le Tartuffe ou l’hypocrite par le droit d’auteur», conclut le tribunal dans son jugement rendu mercredi. Quatre vers écrits par Isabelle Grellet dans le style de Molière n’ont même pas convaincu les juges du caractère d’œuvre originale. «C’est un jugement que je trouve très sévère», a déclaré à l’AFP l’avocat des plaignants, Jean-Paul Carminati. «La structure de la pièce a été entièrement changée, sa dramaturgie revue… Et, même si l’on considère qu’il s’agit de recherche scientifique plutôt que de création littéraire, le droit d’auteur protège aussi les écrits scientifiques».
Les plaignants, condamnés à rembourser les frais de justice de leur adversaire, doivent encore décider s’ils font appel. «La Comédie-Française se satisfait naturellement de cette décision mais elle n’entend pas la commenter», a indiqué à l’AFP l’avocat des défendeurs, Julien Guinot-Deléry.
Avec AFP