Société
Un ancien chef de milice inculpé de crimes contre l’humanité en Centrafrique
Un important ancien chef d’une des milices qui s’affrontaient au plus fort de la guerre civile en Centrafrique a été inculpé vendredi 10 septembre de crimes contre l’humanité par des juges d’une cour spéciale à Bangui, cinq jours après son arrestation, a annoncé ce tribunal.
L’ex-capitaine Eugène Barret Ngaïkosset est un ancien cadre de la garde rapprochée de l’ancien président François Bozizé, renversé en 2013 par une coalition de groupes armés à majorité musulmane, la Séléka.
Il a ensuite été un chef important des milices anti-balaka, à majorité chrétienne et animiste, fondées par François Bozizé pour lutter contre la Séléka.
Ces deux groupes ont plongé le pays dans une sanglante guerre civile et ont été accusés en 2015 par l’ONU de «crimes de guerre» et «crimes contre l’humanité» durant les années 2014 et 2015, au paroxysme du conflit.
Probable saisie de la CPI
Eugène Barret Ngaïkosset, arrêté le 4 septembre dans la périphérie de Bangui, «a été inculpé de crimes contre l’humanité» vendredi par deux juges d’instruction de la Cour Pénale Spéciale (CPS), a annoncé cette dernière dans un communiqué.
Cette juridiction hybride, composée de magistrats centrafricains et internationaux, est chargée de juger les violations graves -depuis 2003- des droits humains dans ce pays d’Afrique centrale en guerre civile depuis 2013.
Le parquet de la CPS devra décider si Ngaïkosset sera placé en détention provisoire en attendant un éventuel procès, précise le communiqué. La Cour pénale internationale (CPI) de la Haye pourrait également se saisir du cas de l’ex-capitaine.
«Le boucher de Paoua»
Eugène Barre Ngaïkosset est surnommé par la presse centrafricaine «le boucher de Paoua» en référence à des massacres commis dans cette ville du nord-ouest par l’armée, de 2005 à 2007, lorsqu’il était un des commandants de la redoutable garde présidentielle de François Bozizé.
Selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW) de 2009, «des diplomates» avaient alors demandé à François Bozizé qu’il engage des poursuites contre Ngaïkosset, «commandant d’une unité de la garde présidentielle impliquée dans des atrocités généralisées commises dans le nord-ouest».
L’ex-capitaine avait créé une faction des milices anti-balaka après la chute de M. Bozizé en 2013. Et un rapport de l’ONU, qui a gelé ses avoirs à l’étranger et émis un avis d’interdiction de voyager, l’a accusé en 2015 de «s’être livré ou avoir apporté un appui à des actes (…) contraires au droit international des droits de l’Homme».
La guerre civile a considérablement baissé d’intensité depuis 2018 mais des groupes armés, issus ou non de l’ex-Séléka et des anti-balaka, occupaient encore fin 2020 plus des deux tiers de la Centrafrique.
Certains ont lancé en décembre une rébellion contre le pouvoir du président Touadéra. Ce dernier a été finalement réélu le 27 décembre et son armée, grâce à l’appui de centaines de paramilitaires russes et de soldats rwandais, a aujourd’hui largement reconquis le territoire.
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP
Société
Brésil : 20 migrants haïtiens présumés retrouvés morts sur un bateau
Vingt corps qui seraient ceux de migrants haïtiens ont été retrouvés dans une embarcation sur un fleuve du nord du Brésil, dans un état de décomposition avancée et présentant des signes de déshydratation et de faim, a indiqué samedi la police.
Des pêcheurs ont alerté les autorités après avoir remarqué l’embarcation dérivant près de la ville de Braganca, sur la côte nord du Brésil, dans l’État du Para, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police fédérale, précisant que l’enquête devrait confirmer le nombre exact de victimes et leur identité.
«Selon la police civile et les experts médico-légaux, il y avait 20 corps. Le chef de la police fédérale de Braganca, Alexandre Calvinho, a dit qu’il s’agirait de réfugiés haïtiens», a indiqué la police dans un communiqué. Les victimes «seraient mortes de faim et de déshydratation, mais des analyses complémentaires sont nécessaires», est-il ajouté. Une enquête a été ouverte par le bureau du procureur.
«Ça fait beaucoup de cadavres»
Le site d’information G1 a publié une vidéo attribuée à l’un des pêcheurs, montrant un bateau en bois à la peinture bleu délavée flottant dans des eaux peu profondes et un homme dire: «Ça fait beaucoup de cadavres». Braganca est située à plus de 3500 km d’Haïti, en proie depuis plusieurs mois à une grave crise humanitaire et sécuritaire.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a alerté ce mois-ci que la situation provoquait un large exode. «Pour la plupart des Haïtiens, la perspective d’une migration régulière reste un obstacle insurmontable, laissant la migration irrégulière comme seul semblant d’espoir», a indiqué l’OIM ces derniers jours.
Selon l’OIM, quelques 360’000 haïtiens ont été déplacés à l’intérieur du pays, dont «un grand nombre à plusieurs reprises», et quelque 13’000 migrants illégaux ont été renvoyés de force en mars par les pays voisins.
Avec AFP