Société
Ukraine : un quatrième soldat tué en trois jours dans l’Est
L’Ukraine a annoncé mardi 14 septembre la mort d’un de ses soldats sur le front l’opposant aux séparatistes prorusses, le quatrième en trois jours dans cette zone en proie à une nouvelle flambée de violences.
Selon l’armée ukrainienne, les séparatistes ont fait feu sur ses positions dans les régions de Donetsk et Lougansk (est) à l’artillerie, au mortier, à la mitrailleuse et au lance-grenade. «Un soldat a été tué par les tirs ennemis», a-t-elle indiqué dans un communiqué.
La situation sur le front semble se détériorer depuis la semaine passée. Pendant le weekend, trois militaires ukrainiens ont été tués et au moins 10 autres blessés dans des attaques séparatistes.
Près de la localité de Verkhniotoretské, près de Donetsk, la situation était plus calme mardi, alors que les échanges de tirs s’étaient poursuivis la veille, selon un journaliste de l’AFP sur place.
«Aucune chance»
L’un des soldats tués dimanche dans la zone, Artour Golub, était au volant d’un camion et s’apprêtait à distribuer de la nourriture quand il a été atteint par deux tirs de roquettes antichar, raconte l’un de ses frères d’armes, Oleksandre.
«Il n’a eu aucune chance de s’en sortir», ajoute ce barbu aux yeux fatigués, en casque et tenue de camouflage. Selon Iouri, un autre membre de cette unité de fusilliers marins, les rebelles «tirent souvent».
Lundi, lors du passage de l’AFP dans cette tranchée, les séparatistes ont lancé une attaque à l’aide de mitrailleuses, auxquels les troupes ukrainiennes ont répondu en ouvrant aussi le feu avec une mitrailleuse depuis un abri.
«Avec ces tirs, ils essaient de nous faire sortir de la tranchée car l’herbe empêche de voir» d’où vient l’attaque, explique Oleksandre. «Si on sort, des tireurs d’élite nous tirent dessus. C’est ça leur plan. Mais on ne le fait pas, donc ça va».
54 soldats ukrainiens morts en 2021
Selon un bilan établi à partir de sources officielles, au moins 54 soldats ukrainiens ont péri sur le front depuis le début de l’année, contre un total de 50 sur l’ensemble de 2020. Côté séparatistes, plus de 30 combattants ont été déclarés morts depuis janvier.
Signe de l’aggravation, la mission d’observation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), déployée dans la zone de conflit, a fait état de plus de 400 violations du cessez-le-feu le weekend dernier, contre 210 le weekend précédent. Cette nouvelle flambée de violence se déroule sur fond de grands exercices militaires russo-bélarusses lancés vendredi.
L’Ukraine est en conflit depuis 2014 avec des séparatistes prorusses, soutenus militairement par la Russie selon Kiev et les Occidentaux. Cette guerre, qui avait éclaté peu après l’annexion de la Crimée par Moscou, a fait plus de 13.000 morts à ce jour.
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP
Société
Brésil : 20 migrants haïtiens présumés retrouvés morts sur un bateau
Vingt corps qui seraient ceux de migrants haïtiens ont été retrouvés dans une embarcation sur un fleuve du nord du Brésil, dans un état de décomposition avancée et présentant des signes de déshydratation et de faim, a indiqué samedi la police.
Des pêcheurs ont alerté les autorités après avoir remarqué l’embarcation dérivant près de la ville de Braganca, sur la côte nord du Brésil, dans l’État du Para, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police fédérale, précisant que l’enquête devrait confirmer le nombre exact de victimes et leur identité.
«Selon la police civile et les experts médico-légaux, il y avait 20 corps. Le chef de la police fédérale de Braganca, Alexandre Calvinho, a dit qu’il s’agirait de réfugiés haïtiens», a indiqué la police dans un communiqué. Les victimes «seraient mortes de faim et de déshydratation, mais des analyses complémentaires sont nécessaires», est-il ajouté. Une enquête a été ouverte par le bureau du procureur.
«Ça fait beaucoup de cadavres»
Le site d’information G1 a publié une vidéo attribuée à l’un des pêcheurs, montrant un bateau en bois à la peinture bleu délavée flottant dans des eaux peu profondes et un homme dire: «Ça fait beaucoup de cadavres». Braganca est située à plus de 3500 km d’Haïti, en proie depuis plusieurs mois à une grave crise humanitaire et sécuritaire.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a alerté ce mois-ci que la situation provoquait un large exode. «Pour la plupart des Haïtiens, la perspective d’une migration régulière reste un obstacle insurmontable, laissant la migration irrégulière comme seul semblant d’espoir», a indiqué l’OIM ces derniers jours.
Selon l’OIM, quelques 360’000 haïtiens ont été déplacés à l’intérieur du pays, dont «un grand nombre à plusieurs reprises», et quelque 13’000 migrants illégaux ont été renvoyés de force en mars par les pays voisins.
Avec AFP