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Uhuru Kenyatta, 1er chef d’État africain reçu par Joe Biden à la Maison Blanche
Joe Biden reçoit jeudi à Washington son homologue kenyan, Uhuru Kenyatta, premier chef d’Etat africain à être invité à la Maison Blanche par le président démocrate.
Les deux dirigeants aborderont «la solide relation bilatérale» entre les deux pays, ainsi que «le besoin de transparence et de responsabilité dans les systèmes financiers nationaux et internationaux», a fait savoir la Maison Blanche avant la rencontre.
Cet ordre du jour est rendu public peu après les révélations des «Pandora Papers» : cette vaste enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) affirme notamment que M. Kenyatta — qui affirme vouloir combattre la corruption — possède secrètement avec six membres de sa famille un réseau de onze compagnies offshore, dont l’une possède des actifs évalués à 30 millions de dollars.
Interrogée sur ces informations et leur impact sur la rencontre, la porte-parole de la Maison Blanche a dit mercredi que «le président (Biden) a(vait) souvent dénoncé les inégalités dans le système financier international».
«Cela ne veut pas dire que nous ne rencontrons pas les personnes avec lesquelles nous avons des différends», a ajouté Jen Psaki.
«Nous avons un certain nombre de sujets sur lesquels nous avons un intérêt à travailler avec le Kenya (…) et ce sera l’objet principal» de la réunion, a-t-elle conclu.
Les deux présidents discuteront aussi «des efforts pour défendre la démocratie et les droits humains, de la promotion de la paix et de la sécurité, de comment doper la croissance économique et s’attaquer au changement climatique», a précisé la Maison Blanche. Autre sujet qui pourrait être évoqué: le commerce.
L’administration Trump avait entamé avec le Kenya des discussions sur un accord de libre-échange mais l’équipe de Joe Biden n’a, selon Nairobi, pas repris pour l’heure les négociations.
Lors de la signature à New York lundi de contrats avec des acteurs économiques privés, M. Kenyatta n’a d’ailleurs pas fait mystère de sa frustration à ce sujet.
«Je voudrais dire à nos amis américains qu’il n’est pas possible de commencer puis d’interrompre la discussion avec leurs partenaires sur la base d’un changement d’administration», a-t-il déclaré, selon un communiqué de ses services.
Le Kenya s’inquiète de voir approcher la date d’expiration, en 2025, d’un accord qui dispense très largement ses exportations vers les Etats-Unis de droits de douanes.
Washington voit de son côté d’un mauvais oeil l’influence économique croissante de la Chine, grande rivale, en Afrique.
Mais là où son prédécesseur Donald Trump ne jurait que par les négociations commerciales bilatérales, Joe Biden affiche jusqu’ici plutôt une grande retenue en la matière.
Il n’a par exemple donné aucun gage au Royaume-Uni, lui aussi avide de signer un accord de libre-échange avec les Etats-Unis après le Brexit.
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États-Unis : Donald Trump appelle l’Europe à se «bouger» sur l’Ukraine
L’ancien président américain Donald Trump, candidat à la Maison-Blanche, a appelé jeudi l’Europe à se «bouger» et à débloquer davantage de fonds pour l’Ukraine, en guerre avec la Russie.
«Comment se fait-il que les Etats-Unis aient engagé plus de 100 milliards de dollars dans la guerre en Ukraine, plus que l’Europe, alors qu’un océan nous sépare!», s’est-il exclamé sur son réseau, Truth Social.
Les États-Unis sont le principal soutien militaire de Kiev et le Congrès examine actuellement une nouvelle enveloppe de 61 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, très contestée par les élus les plus proches de Donald Trump.
«Bougez-vous l’Europe !»
Sans s’opposer directement au texte, l’ancien président a estimé ces derniers jours que les États-Unis devaient «arrêter de donner de l’argent sans espérer être remboursés». «Pourquoi l’Europe ne donne-t-elle pas plus d’argent pour aider l’Ukraine?», a écrit le républicain dans une publication sur son réseau jeudi. Et de lancer, en lettres capitales: «Bougez-vous l’Europe!».
Donald Trump a échangé sur la question avec le président polonais Andrzej Duda et le chef de la diplomatie britannique David Cameron, qui lui ont tous les deux rendu visite ces derniers jours.
Le milliardaire républicain avait déjà semé la panique en Europe lorsqu’il a menacé en février de ne plus garantir la protection des pays de l’Otan face à la Russie si ceux-ci ne payaient pas leur part.
Selon l’institut de recherche allemand Kiel Institute, l’aide européenne totale pour l’Ukraine dépasse l’aide américaine en montants engagés.
Avec AFP
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Mali : dissolution d’une coordination de partis et d’organisations critique à l’égard de la junte
Les autorités du Mali dominées par les militaires ont annoncé mercredi 17 avril la dissolution d’un mouvement critique à leur égard auquel elles reprochent «des agissements de nature à troubler l’ordre public et attentatoires à l’unité nationale», selon un communiqué du conseil des ministres.
«La coordination des organisations de L’Appel du 20 février pour sauver le Mali» est formée de partis et d’organisations de la société civile comme la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’influent imam Mahmoud Dicko (CMAS), dissoute elle aussi au début de mars.
Elle «s’illustre en permanence par des agissements ostentatoires de nature à troubler l’ordre public, à porter atteinte à la souveraineté de l’Etat et à l’unité nationale» et par conséquent «est dissoute», affirme le gouvernement dans le communiqué du conseil des ministres.
Les textes en vigueur au Mali imposent «des limites» à ne pas franchir, «notamment l’interdiction faite aux partis politiques de former des regroupements sous la forme d’association et aux associations d’adopter des agissements contraires aux principes de souveraineté nationale, de la démocratie, de l’intégrité du territoire national, de l’unité nationale et de la laïcité de l’Etat», souligne-t-il.
Un nouveau tour de vis
Pour Cheick Mohamed Chérif Koné, coordinateur général de L’Appel du 20 février, qui s’est exprimé sur les réseaux sociaux, «l’ordre public digne de respect est le seul ordre républicain, tout sauf le bon vouloir de quelques colonels en arme. C’est cet ordre que nous avons toujours défendu (…). Ces hostilités inédites, de plus en plus accrues contre les partis politiques et les associations, en désespoir de cause, seront vaines face à la détermination de notre peuple de vivre en démocratie et sous la forme républicaine de l’Etat».
La junte au Mali a opéré ces derniers jours un nouveau tour de vis se traduisant par la suspension des activités des partis et associations à caractère politique et l’interdiction faite aux médias de couvrir leurs activités. Ces restrictions surviennent après que les militaires ont manqué à leurs engagements d’organiser une élection présidentielle en février avant de céder la place.
Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation djihadiste et à une grave crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire. Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont opéré une réorientation stratégique, rompant la vieille alliance avec la France et se tournant militairement et politiquement vers la Russie.
Avec AFP