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Tunisie : nouvelle enquête contre le chef d’Ennahdha

Le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, bête noire du président tunisien Kais Saied, a annoncé lundi 20 février que son chef Rached Ghannouchi était visé par une nouvelle enquête de police, dans la foulée d’une série d’arrestations dans les milieux politiques.
Rached Ghannouchi, 81 ans, a été convoqué pour se présenter mardi au poste de police de l’Aouina, en banlieue nord de Tunis, a indiqué à la presse le porte-parole d’Ennahdha Imed Khemiri. «Il s’agit d’une nouvelle tentative de cibler les dirigeants politiques dans le pays», a-t-il déploré.
Motifs inconnu
Le parti «ne connaît pas clairement les motivations de cette nouvelle convocation mais elle fait suite à une enquête ouverte après une plainte déposée par une personne inconnue», a-t-il ajouté.
«On ne sait pas si cette fois il s’agira de complot contre la sûreté de l’État, ou corruption financière ou encore de terrorisme», a pour sa part ironisé Zeineb Brahmi, responsable juridique d’Ennahdha.
Un cadre du parti, parlant sous couvert de l’anonymat, a affirmé à l’AFP que la plainte en question avait été déposée par «un membre d’un syndicat de la police prétendant avoir un enregistrement téléphonique de M. Ghannouchi».
Rached Ghannouchi, qui dirigeait le Parlement dissous en juillet 2021 par Kais Saied, avait déjà été entendu en novembre 2022 par un juge du pôle judiciaire antiterroriste pour une affaire en lien avec l’envoi présumé de djihadistes en Syrie et en Irak.
Il avait aussi été interrogé en juillet pour des soupçons de corruption et blanchiment d’argent liés à des transferts depuis l’étranger vers une organisation caritative affiliée à Ennahdha.
Convocations «faciles»
La convocation des politiciens «est devenue très facile puisqu’il suffit qu’une plainte soit déposée pour que la police ouvre des enquêtes sans la moindre vérification du contenu», a estimé Imed Khemiri, dénonçant un «harcèlement» et «une politique de vengeance» à l’encontre de Rached Ghannouchi et des opposants politiques de Kais Saied.
Au moins dix personnalités, pour la plupart des opposants appartenant au mouvement Ennahdha et ses alliés, mais aussi le directeur d’une grande radio privée et un très influent homme d’affaires ont été arrêtés depuis début février lors d’un coup de filet.
Ces arrestations ont été dénoncées par la centrale syndicale UGTT et plusieurs ONG locales et internationales.
Kais Saied concentre tous les pouvoirs depuis 18 mois et a révisé la Constitution pour instaurer un système ultra-présidentialiste aux dépens du Parlement qui ne dispose plus de réels pouvoirs.
Avec AFP

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Retraites : les députés MoDem, membres de la majorité, favorables à la médiation proposée par Laurent Berger

Cette solution de médiation, demandée par le leader de la CFDT, a pour l’heure été refusée par le gouvernement alors que la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites aura valeur de test.
Les députés MoDem, membres de la majorité présidentielle, sont favorables à la mise en place d’une médiation autour de la réforme des retraites, comme le propose le leader de la CFDT Laurent Berger, ont-ils annoncé mardi, à rebours du gouvernement.
«C’est bien d’avoir une ou deux personnes pour essayer de retrouver le dialogue et avoir un certain recul», a souligné le président de groupe centriste Jean-Paul Mattei, lors d’un point presse à l’Assemblée.
«Un médiateur ne s’immisce pas dans le fond, il est là pour retrouver du liant et arriver à se parler, c’est ça qui est important. Il faut quelqu’un qui ne soit pas impliqué» directement sur la réforme, a insisté ce proche de François Bayrou.
Recentrer le texte
«Nous appelons de nos vœux et encourageons une médiation, si elle est possible», a ajouté son collègue Philippe Vigier, qui veut insister sur la «clause de revoyure» de la réforme en 2027 permettant de faire un point d’étape.
Opposé à la réforme des retraites, le numéro un de la CFDT Laurent Berger a appelé mardi l’exécutif à mettre en place une «médiation» pour «trouver une voie de sortie» à la crise sociale, une demande qui fera l’objet d’un courrier de l’intersyndicale au président de la République. Mais l’exécutif a opposé une fin de non-recevoir.
«Nous saisissons la proposition de Laurent Berger de se parler, mais directement. Nul besoin de médiation», a répondu le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, durant le compte rendu du Conseil des ministres organisé lors de la 10e journée d’actions contre la réforme, à l’appel des syndicats.
Dans la majorité présidentielle également, le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli lui «ne voit pas l’intérêt de désigner une tierce personne pour organiser ce dialogue».
Au MoDem, au-delà de cette question de la médiation, Jean-Paul Mattei «espère que cette législature ne va pas s’arrêter avec cette réforme des retraites. Nous souhaitons rebondir et nous recentrer sur des textes importants pour notre société», a-t-il réclamé.
«Ca peut être sur le bien vieillir, le partage de la valeur, le logement, l’environnement et l’industrie verte», a-t-il énuméré, en voulant «apporter notre pierre à une forme de rebond qui me semble nécessaire à la vie du Parlement».
Avec AFP
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Hong Kong : l’ONU demande la libération d’un éminent défenseur des droits

L’ONU a appelé mardi les autorités hongkongaises à libérer l’un des plus éminents défenseurs des droits humains de la ville, Albert Ho, arrêté la semaine dernière et dont l’état de santé est «critique».
«Nous suivons avec beaucoup d’inquiétude les affaires en cours relatives en lien avec la loi sur la sécurité nationale» à Hong Kong, a indiqué le Bureau des droits de l’Homme de l’ONU dans un tweet.
«Incitation à la subversion»
«Il y a une semaine, Albert Ho a été remis en détention en vertu de cette loi, malgré son état de santé critique. Nous demandons instamment aux autorités de libérer Ho, afin qu’il puisse continuer à recevoir des soins médicaux urgents», a-t-il ajouté.
Albert Ho a été arrêté le 21 mars par la police de la ville pour subornation présumée de témoins. Il risque déjà jusqu’à dix ans de prison pour «incitation à la subversion» en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong en 2020 après des manifestations pro-démocratie parfois violentes dans la ville.
Il est cette fois accusé d’avoir «interféré avec des témoins» alors qu’il se trouvait en liberté sous caution, selon une source policière, qui a requis l’anonymat en raison de la sensibilité de l’affaire.
Son procès pour incitation à la subversion est en cours, et Albert Ho avait été relâché sous caution en août après avoir passé presque un an en prison.
Les conditions de cette remise en liberté comprennent notamment l’interdiction de tenir des propos représentant une menace pour la sécurité nationale.
L’avocat de 71 ans a par le passé dirigé l’Alliance de Hong Kong, un groupe depuis dissout qui a organisé pendant plus de 30 ans des veillées annuelles pour commémorer la répression meurtrière de la place Tiananmen en 1989.
Avec AFP