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Tunisie : l’UE fait part de ses «appréhensions» quant à la situation politique
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a fait part vendredi 10 septembre de ses «appréhensions» au président tunisien, Kais Saied, qui concentre tous les pouvoirs depuis le 25 juillet, l’appelant à rétablir l’activité parlementaire et garantir «l’ancrage démocratique» du pays.
«J’ai transmis au président les appréhensions européennes par rapport à la préservation de l’acquis démocratique en Tunisie», a déclaré Josep Borrell, après avoir rencontré à Tunis Kais Saied, plusieurs ministres, ainsi que des représentants des partis politiques et de la société civile.
Un «respect» pour la «souveraineté de la Tunisie»
Rappelant que la Tunisie était «un partenaire important» pour l’Union européenne, il a souligné que «le libre exercice du pouvoir législatif et la reprise de l’activité parlementaire faisaient partie de cet acquis (démocratique) et devaient être respectés».
Josep Borrell s’est défendu de toute volonté d’ingérence, en soulignant le «respect» des Européens «pour la souveraineté de la Tunisie».
Il a toutefois rappelé au président Saied «l’attachement de l’Union européenne à l’ancrage démocratique de la Tunisie, ainsi qu’au respect de l’état de droit et des libertés fondamentales».
Il est «important de conduire le pays vers le rétablissement de la stabilité institutionnelle en préservant ses fondamentaux démocratiques», a insisté Josep Borrell.
Élu fin 2019, Kais Saied a invoqué la Constitution, le 25 juillet, pour limoger le chef du gouvernement avec qui il était en conflit, suspendre le Parlement et s’arroger tous les pouvoirs (exécutif, parlementaire et judiciaire).
Depuis ce coup de force, des arrestations, des interdictions de voyage et des assignations à résidence ont visé plusieurs personnalités dans le cadre d’une «purge» anticorruption, faisant craindre un recul des libertés.
Le Haut représentant européen a aussi appelé les autorités tunisiennes à rester «à l’écoute des volontés et des aspirations du peuple tunisien dans le cadre d’un dialogue ouvert et transparent», afin que le pays puisse «repartir sur le chemin de la consolidation démocratique».
L’UE, l’un des principaux soutiens financiers du pays
Depuis 2011, l’UE, l’un des principaux soutiens financiers du pays avec le Fonds monétaire international (FMI), s’est «engagée» aux côtés des autorités tunisiennes «dans leur choix de construire une démocratie durable et efficace, au service du peuple», a rappelé Josep Borrell.
Selon lui, l’UE attend de voir «les actions et mesures concrètes qui seront prises dans les prochaines semaines» pour décider comment «mieux soutenir et accompagner» la Tunisie.
Pour sa part, Kais Saied a souligné lors de l’entretien «le fort attachement de la Tunisie à son partenariat avec l’espace européen et sa ferme adhésion aux valeurs démocratiques, des droits humains et de l’État de droit qu’elle partage avec l’UE», a indiqué la présidence tunisienne dans un communiqué.
Le président a en outre affirmé, selon le communiqué, que les mesures prises le 25 juillet visaient à «sauver l’État et à répondre à une vaste volonté populaire, sans intention aucune de revenir sur les acquis» en matière de démocratie.
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La Comédie-Française gagne son procès dans l’affaire du «Tartuffe originel» de Molière
Deux spécialistes, qui par leurs recherches avaient «restitué» la version de 1664 de la pièce, réclamaient des droits d’auteur pour la production inédite de la comédie en trois actes.
La Comédie-Française a gagné le procès intenté contre elle par deux spécialistes de Molière pour violation des droits d’auteur, selon un jugement dont l’AFP a obtenu une copie jeudi. La procédure concerne Le Tartuffe ou l’hypocrite, une reconstitution de la possible première version de la célèbre pièce de Molière par l’universitaire Georges Forestier et la professeure de lettre Isabelle Grellet.
Molière avait signé en 1664 une version en trois actes, représentée à Versailles devant Louis XIV mais rapidement interdite par le roi, qui la trouvait subversive. Puis le manuscrit s’est perdu. La version en cinq actes de 1669, moins mordante, avec plus de personnages, intitulée Le Tartuffe ou l’imposteur, s’est longtemps imposée comme la seule connue et représentée.
Le Tartuffe ou l’hypocrite, dont le texte a été publié en 2021 par les éditions Portaparole, a été l’un des succès de la Comédie-Française en 2022. La mise en scène d’Ivo van Hove a été saluée et des retransmissions dans des cinémas Pathé, puis une tournée à Hambourg, Montpellier, Lyon et Athènes ont été plébiscitées par le public. Le théâtre, héritier de la troupe de Molière, n’a pas versé de droits d’auteur, estimant que l’auteur est Molière.
Quatre vers écrits dans le style de Molière
Saisi dans ce litige fin 2022, le tribunal judiciaire a suivi cette interprétation. Ni Georges Forestier, ni Isabelle Grellet «ne peut prétendre à la protection de la pièce Le Tartuffe ou l’hypocrite par le droit d’auteur», conclut le tribunal dans son jugement rendu mercredi. Quatre vers écrits par Isabelle Grellet dans le style de Molière n’ont même pas convaincu les juges du caractère d’œuvre originale. «C’est un jugement que je trouve très sévère», a déclaré à l’AFP l’avocat des plaignants, Jean-Paul Carminati. «La structure de la pièce a été entièrement changée, sa dramaturgie revue… Et, même si l’on considère qu’il s’agit de recherche scientifique plutôt que de création littéraire, le droit d’auteur protège aussi les écrits scientifiques».
Les plaignants, condamnés à rembourser les frais de justice de leur adversaire, doivent encore décider s’ils font appel. «La Comédie-Française se satisfait naturellement de cette décision mais elle n’entend pas la commenter», a indiqué à l’AFP l’avocat des défendeurs, Julien Guinot-Deléry.
Avec AFP
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Attentat de Moscou : Poutine n’a pas prévu de rencontrer les familles des victimes, selon le Kremlin
Selon son porte-parole, Vladimir Poutine ne s’est pas non plus rendu au Crocus City Hall afin de ne pas «interférer avec le travail» des secouristes. L’attentat revendiqué par l’État islamique a fait 143 morts.
Le président russe Vladimir Poutine n’a pas prévu dans l’immédiat de rencontrer les familles des victimes de l’attaque du Crocus City Hall de Moscou la semaine dernière, un attentat qui a fait 143 morts, a indiqué le Kremlin jeudi.
«Si des contacts sont nécessaires, nous vous en informerons», a répondu le porte-parole du président, Dmitri Peskov, interrogé par des journalistes pour savoir si Vladimir Poutine prévoyait de rencontrer les proches des victimes.
Vladimir Poutine a admis lundi que cet attentat, le plus meurtrier de ces vingt dernières années en Russie, avait été commis par des «islamistes radicaux», mais les autorités russes ont accusé les services secrets ukrainiens et occidentaux de l’avoir «facilité». L’attentat a été revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique.
Après l’attaque de la salle de concert près de Moscou, qui a eu lieu vendredi soir, le président russe avait attendu le lendemain pour s’exprimer publiquement. Selon Dmitri Peskov, Vladimir Poutine ne s’est pas non plus rendu sur les lieux afin de ne pas «interférer avec le travail» des secouristes. «Quant aux familles et aux proches des victimes, un travail très étroit a été organisé avec eux par tous les services et spécialistes concernés (…) Tout cela a été fait dans les plus brefs délais. Ce travail se poursuit», a encore dit Dmitri Peskov.
Mercredi, Vladimir Poutine s’est rendu dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou, pour visiter un musée historique et rencontrer des employés du secteur de la culture. Jeudi, il doit participer à une réunion consacrée au tourisme.
Avec AFP