Société
Toulouse : relaxe d’un imam jugé pour «incitation à la haine raciale»
«L’infraction n’est pas caractérisée» : le tribunal correctionnel de Toulouse a relaxé mardi un imam qui était jugé pour «incitation à la haine raciale» après un prêche en arabe diffusé sur les réseaux sociaux en 2017.
Le ministère public avait requis fin juin six mois d’emprisonnement avec sursis, considérant que l’allocution de Mohamed Tataïat, l’imam de la Grande Mosquée de Toulouse, comportait «des stéréotypes antisémites».
«Le tribunal ne retrouve pas dans les propos tenus par Mohammed Tataïat de volonté de provoquer à la haine ou à la discrimination», a indiqué le président du tribunal. «Les propos ont pu être tenus imprudemment mais pas dans une volonté de discriminer», a-t-il insisté.
L’avocat se félicite de la décision du tribunal
L’un des avocats de l’imam, Jean Iglesis, s’est félicité que le tribunal ait retenu «la personnalité de M. Tataïat, un imam de paix et modéré, exerçant à Toulouse depuis 30 ans, et qui a toujours entretenu des liens étroits et d’amitié à l’égard de l’ensemble des communautés».
«Nous saluons l’indépendance d’esprit du tribunal qui a résisté à une tentative inédite de voir criminaliser le commentaire parfaitement licite d’un hadith (recueil des actes et paroles du prophète Mahomet, NDLR) par un imam respecté depuis des années», ont réagi ses deux autres avocats, William Bourdon et Vincent Brenghart.
«Le débat public que souhaitent instaurer les autorités sur la responsabilisation des imams ne saurait conduire à leur ingérence dans le fait religieux s’agissant d’une expression publique qui, si elle peut faire débat, n’avait strictement rien de délictuel», ont-ils ajouté.
L’imam avait été signalé en 2018
Le parquet de Toulouse avait ouvert une enquête préliminaire en 2018 après avoir reçu un signalement visant une vidéo dans laquelle on voit l’imam Tataïat prêcher devant des fidèles en langue arabe.
Selon le texte traduit lors de l’enquête, l’imam cite un hadith proclamant: «le jour du jugement ne parviendra que quand les musulmans combattront les juifs, le juif se cachera derrière l’arbre et la pierre, et l’arbre et la pierre diront «oh musulman, oh serviteur de Dieu, il y a un juif derrière moi, viens et tue-le»».
Près d’une dizaine d’associations s’étaient portées partie civile. Lors du procès, Me Michaël Bendavid pour la Licra avait soutenu que Tataïat avait «fait un choix lorsqu’il a construit son prêche», déplorant notamment l’évocation du «martyr» Ahmed Yassine.
«C’est le choix de citer une personne à la fondation d’un mouvement terroriste, le Hamas, sans aucune distance critique», avait-il affirmé.
Cet imam a été détaché en France par le ministère des Affaires religieuses algérien qui le rémunère, d’abord à la Grande Mosquée de Paris de 1985 à 1986, puis à Toulouse en 1987.
Société
Iran : un footballeur suspendu et condamné pour avoir fait un câlin à une supportrice
Le gardien international Hossein Hosseini a été suspendu un match par la Fédération iranienne de football pour avoir enlacé une supportrice lors d’un match de championnat, a annoncé lundi un média sportif local.
L’incident s’est produit le 12 avril lorsqu’une supportrice de l’Esteghlal de Téhéran avait interrompu le match entre son club et Aluminium Arak en entrant sur le terrain.
Hossein Hosseini avait pris brièvement la jeune fille dans ses bras après son arrestation par les agents de sécurité du stade.
La fédération a condamné le joueur à une amende de 300 millions de tomans (4.400 euros) et une suspension d’un match pour «mauvais comportement envers les agents de sécurité du match», a indiqué le quotidien Khabar Varzeshi.
Les femmes autorisées dans les stades depuis 2022
La République islamique interdit à un homme de toucher une femme hors du cercle familial et la présence des femmes dans un stade en Iran a longtemps été interdite.
En janvier 2022, elles avaient ainsi été autorisées à assister à un match international pour la première fois en près de trois ans. Agé de 31 ans, Hossein Hosseini a passé la quasi-totalité de sa carrière à l’Esteghlal, l’un des clubs les plus populaires d’Iran.
Remplaçant dans l’équipe nationale, il a joué un match du premier tour du Mondial 2022 au Qatar, contre l’Angleterre. L’Esteghlal, surnommé les «Bleus de la capitale», est en tête du championnat iranien à six journées de la fin de la saison.
Avec AFP
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP