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Touadéra : le président centrafricain décrète un «cessez-le-feu unilatéral»
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a décrété vendredi un «cessez-le-feu unilatéral» de l’armée nationale et ses alliés dans leur guerre contre les rebelles pour favoriser l’ouverture prochaine d’un dialogue national, assurant que l’ennemi a fait de même à l’exception de deux importants groupes armés.
«Je viens vous annoncer ce soir la fin des opérations militaires sur l’ensemble du territoire national, à compter de ce jour à minuit», a-t-il annoncé à la radio d’Etat, ajoutant: «le cessez-le-feu unilatéral immédiat est la démonstration (…) de ma ferme volonté de privilégier la voie du dialogue».
La Centrafrique est le théâtre d’une guerre civile depuis 2013, qui a cependant considérablement baissé d’intensité depuis trois ans.
En décembre 2020, une partie des groupes armés qui occupaient alors plus des deux-tiers du pays, regroupés au sein de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), ont lancé une offensive pour empêcher la réélection de M. Touadéra.
Celui-ci a alors sollicité Moscou et Kigali, qui ont dépêché des centaines de paramilitaires russes et de soldats rwandais à la rescousse d’une armée centrafricaine démunie.
Grâce essentiellement au soutien des Russes et des Rwandais, elle a, depuis, reconquis toutes les grandes villes et repoussé les rebelles dans les forêts. Mais ces derniers multiplient les attaques furtives ces dernières semaines, loin de la capitale Bangui. Malgré quelque 12.000 Casques bleus d’une force de maintien de la paix de l’ONU (Minusca), déployée dans le pays depuis 2014.
«Mercenaires» russes
Bangui et les groupes armés ont déjà paraphé plusieurs accords de cessez-le-feu et même de paix, mais aucun n’a tenu.
«Les forces armées centrafricaines, appuyées par les forces alliées russes et rwandaises, ont pu repousser les assauts de la CPC et reconquérir une bonne partie du territoire national», a affirmé M. Touadéra vendredi.
L’ONU a accusé en août les paramilitaires russes, combattant selon elle par centaines, et les soldats centrafricains, de se livrer –tout comme les rebelles– à des exactions contre les civils, dont certaines relevant de «possibles crimes de guerres».
Les Nations unies, comme la France et les ONG internationales, considèrent que ce sont des «mercenaires» de la société privée de sécurité russe Wagner, Moscou ne reconnaissant la présence que de 1.135 «instructeurs non armés».
M. Touadéra a justifié ce cessez-le-feu par la recherche de l’«apaisement» pour favoriser l’ouverture d’un «dialogue républicain», promis après sa réélection il y a dix mois, mais qui n’a toujours pas vu le jour. Un «comité d’organisation (…) travaille d’arrache-pied pour nous proposer la date de la tenue du dialogue républicain», a-t-il promis vendredi.
«Les principaux leaders de la CPC, à l’exception de Nourredine Adam et Ali Darassa (…) ont signé l’engagement de cesser toute action armée sur le territoire national», a affirmé M. Touadéra.
Crimes contre l’Humanité
Adam et Darassa sont respectivement les chefs du Front Populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC) et de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), deux des principaux groupes armés du pays. L’UPC a cependant quitté la CPC en avril.
«Nous respectons le cessez-le-feu mais (…) restons sur des positions défensives, si on nous attaque, nous nous défendrons», a annoncé par téléphone à l’AFP Abakar Sabone, porte-parole militaire de la CPC.
«Si Touadéra considère que nous ne faisons pas partie du cessez-le-feu, c’est pas grave. On va continuer nos actions jusqu’à ce que nous trouvions une solution», a commenté auprès de l’AFP Ousmanou Bi Mohamadou, porte-parole de l’UPC.
Une nouvelle guerre civile avait éclaté en 2013 après un coup d’Etat contre le président François Bozizé. Des combats sanglants avaient suivi entre la coalition de groupes armés l’ayant renversé, la Séléka, à majorité musulmane, et des milices rassemblées par le chef de l’Etat déchu, les anti-balakas, dominées par les chrétiens et les animistes.
Ce conflit a culminé entre 2014 et 2015 avec des milliers de morts, et Séléka et anti-balakas –qui forment encore la plupart des groupes armés actuels– ont été accusés de crimes contre l’Humanité par l’ONU.
M. Bozizé est aujourd’hui à la tête de la CPC. Le cessez-le-feu «ne fait pas obstacle (…) au maintien de l’ordre public et la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire», a averti M. Touadéra vendredi.
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Kenya : après la mort du chef des armées, Nairobi entame trois jours de deuil national
Le Kenya a entamé vendredi trois jours de deuil national après la mort dans un accident d’hélicoptère de son chef des armées et de neuf hauts responsables militaires.
«Dernier hommage», titrait en première page le quotidien Daily Nation. Âgé de 61 ans, Francis Omondi Ogolla avait été nommé à la tête des armées le 29 avril 2023 par le président William Ruto. Le bilan tragique de cet accident avait été annoncé jeudi soir par le président à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité kényan qu’il avait convoqué en urgence. Deux militaires ont survécu au crash.
«Un éminent général quatre étoiles est tombé dans l’exercice de ses fonctions et au service du pays», avait poursuivi William Ruto. L’hélicoptère s’est écrasé jeudi en début d’après-midi dans la région reculée de Sindar, dans le comté d’Elgeyo Marakwet, à environ 400 km de Nairobi.
L’armée de l’air a dépêché une équipe d’enquêteurs pour établir les causes de l’accident. Selon le président Ruto, les hauts gradés étaient à bord d’un hélicoptère Bell UH-1B, surnommé «Huey», un appareil développé dans les années 1950 et largement utilisé par l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam.
Une perte pour «toute la région»
Des médias kényans ont indiqué qu’il s’agissait du cinquième accident d’hélicoptère militaire en 12 mois, les appareils étant souvent vieux et mal entretenus. En juin 2021, au moins 10 soldats avaient été tués lorsque leur hélicoptère s’était écrasé au cours d’un exercice d’entraînement au sud de Nairobi.
Des messages de condoléances ont été envoyés, entre autres, par l’Union africaine, le groupement régional d’Afrique de l’Est (IGAD) et les ambassades des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne au Kenya. «Cette perte n’est pas seulement ressentie par le Kenya, mais aussi par toute la région», a déclaré le secrétaire général de l’IGAD, Workneh Gebeyehu, sur X.
Passé par l’Ecole militaire de Paris et le National Defence College of Kenya, le général Ogolla avait commencé sa carrière en avril 1984 dans l’armée de l’air, selon le site du ministère kényan de la Défense.
Avec AFP
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Chine : Apple contraint de retirer les applications WhatsApp et Threads à la demande des autorités
Apple a retiré WhatsApp et Threads de sa boutique d’applications en Chine à la demande des autorités, rapporte vendredi l’agence Bloomberg qui cite le groupe américain Meta, propriétaire des deux programmes visés.
La Chine surveille étroitement ses médias et son internet, soumis à une stricte réglementation et une censure des contenus qui présentent la politique de l’Etat sous un mauvais jour ou sont de nature à créer de l’agitation.
De nombreux sites (Google, Youtube…), applications et réseaux sociaux étrangers (X, Instagram, Facebook…) sont ainsi inaccessibles sans outils informatiques comme des réseaux privés virtuels (VPN) permettant de contourner les blocages.
«L’administration chinoise du Cyberespace (CAC) a ordonné le retrait de ces applications en raison de préoccupations en matière de sécurité nationale», a indiqué Apple dans un communiqué, cité par l’agence d’information financière Bloomberg.
«Nous sommes tenus de respecter les lois des pays dans lesquels nous sommes présents, même si nous ne sommes pas d’accord», a précisé Apple dans un communiqué, toujours selon Bloomberg.
Apple n’avait pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire. WhatsApp est une populaire application de messagerie instantanée, tandis que le réseau social Threads est un concurrent de X (ex-Twitter).
Pas de réponse
Toutes deux appartiennent au groupe américain Meta, qui a renvoyé l’AFP vers Apple pour un commentaire. Sollicités, ni le régulateur chinois de l’Internet (CAC) ni le ministère de l’Industrie et des Technologies, qui supervise également en Chine l’internet, n’ont répondu dans l’immédiat.
Vendredi, WhatsApp et Threads étaient indisponibles sur la version chinoise de l’App Store, la boutique virtuelle d’Apple où se téléchargent les applications. Elles restent cependant téléchargeables sur des App Store situés hors de Chine continentale.
WhatsApp est largement supplanté en Chine par WeChat (messagerie, paiement en ligne, réseau social, achats et réservations). L’application, présente sur la quasi-totalité des téléphones dans le pays, sert quotidiennement de moyen de paiement à des centaines de millions de Chinois.
Quant à Threads, qui permet de publier publiquement et pour ses abonnés des contenus texte, photo et vidéo, il a un équivalent depuis 2009: Weibo. Les produits Apple, de l’iPhone à l’iPad, sont immensément populaires en Chine, l’un des principaux marchés du groupe américain hors des Etats-Unis.
La marque à la pomme s’est toujours abstenue de prendre position sur des sujets sensibles ou de froisser le pouvoir chinois. Son PDG a été plusieurs fois reçu par de hauts responsables, tel un chef d’Etat.
Avec AFP