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Somalie : attaque islamiste en cours dans un hôtel, au moins quatre morts
Au moins quatre personnes ont été tuées dimanche dans une attaque revendiquée par les islamistes radicaux shebab et toujours en cours dans l’après-midi dans un hôtel de la ville de Kismayo, dans le sud de la Somalie.
Cette grande ville portuaire est la dernière frappée par le regain de violence des shebab ces derniers mois, qui a notamment ensanglanté la capitale Mogadiscio et le centre du pays.
L’attaque, débutée vers 12H45 locale (09H45 GMT), s’est achevée vers 19H00 après que les trois assaillants ont été abattus par les forces de sécurité de l’Etat du Jubaland.
«La situation est revenue à la normale, les trois assaillants sont morts maintenant. Nous menons des recherches sur le nombre total de victimes», a déclaré Mohamed Hassan, un officier de police local.
En fin d’après-midi, un bilan provisoire faisait état de quatre civils tués. «Le bâtiment est sécurisé maintenant, il n’y a pas de coups de feu. Le mouvement revient progressivement dans la zone, mais il y a toujours des membres des forces de sécurité qui limitent la circulation», a affirmé Abdirashid Adan, un habitant du quartier.
Les shebab ont revendiqué cette attaque, affirmant avoir visé un hôtel où étaient réunis des membres de l’administration de l’Etat fédéré du Jubaland. Ce groupe islamiste lié a Al-Qaïda combat depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale. Il a été chassé des principales villes du pays, dont la capitale Mogadiscio en 2011, mais reste solidement implanté dans de vastes zones rurales.
Éliminer ces «enfants de l’enfer»
Fin août, un commando avait mené un spectaculaire assaut d’une trentaine d’heures dans un hôtel de la capitale Mogadiscio, faisant au moins 21 morts et 117 blessés.
Le président Hassan Cheikh Mohamoud, élu mi-mai, avait alors promis une «guerre totale» pour éliminer ces «enfants de l’enfer», puis appelé la population à se «tenir à l’écart» des zones contrôlées par les islamistes qui allaient être visées par de prochaines offensives.
Les forces de sécurité et des milices claniques locales ont notamment lancé des opérations militaires dans le centre du pays. L’armée américaine mène également des frappes aériennes contre les positions shebab.
L’une d’entre elles a tué début octobre Abdullahi Yare, un des plus hauts dirigeants et cofondateur du mouvement, dans le sud du pays. Quelques heures après l’annonce de sa mort par le gouvernement somalien, un triple attentat à la bombe contre un bâtiment gouvernemental dans la ville de Beledweyne (centre) avait tué au moins 30 personnes morts et blessé 58 autres.
Outre l’insurrection shebab, la Somalie est également menacée par une famine imminente, provoquée par la plus grave sécheresse observée depuis plus de 40 ans.
À travers le pays, 7,8 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, sont affectées par la sécheresse, dont 213.000 sont en grand danger de famine, selon l’ONU.
Sans une mobilisation urgente, l’état de famine pourrait être déclaré avant la fin de l’année. Selon de nombreuses organisations humanitaire, la situation actuelle est pire que lors de la dernière famine de 2011 qui avait fait 260.000 morts, dont plus de la moitié d’enfants de moins de cinq ans.
Avec AFP
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Sénégal : Emmanuel Macron félicite Bassirou Diomaye Faye et se «réjouit de travailler avec lui»
Le président français, Emmanuel Macron, a félicité lundi 25 mars au soir Bassirou Diomaye Faye, candidat antisystème et vainqueur de l’élection présidentielle au Sénégal, et s’est réjoui de «travailler avec lui», dans un message sur le réseau social X.
«Félicitations à Bassirou Diomaye Faye pour son élection comme président de la République du Sénégal. Je lui adresse tous mes vœux de réussite et me réjouis de travailler avec lui», a écrit Emmanuel Macron.
Large vainqueur du scrutin tenu dimanche, Bassirou Diomaye Faye a assuré lundi que son pays resterait «l’allié sûr et fiable» de tous les partenaires étrangers «respectueux», lors de sa première apparition publique depuis l’annonce de son élection historique.
M. Faye, qui a eu 44 ans lundi, libéré de prison il y a dix jours seulement, s’est présenté comme le «choix de la rupture». Il va devenir le cinquième et plus jeune président de ce pays ouest-africain de 18 millions d’habitants après la reconnaissance lundi par son principal adversaire de son succès dès le premier tour de la présidentielle, qui s’apparente à un séisme politique.
La France, ancienne puissance coloniale du Sénégal et son premier partenaire politique et économique, espère maintenir avec lui des relations solides, alors qu’elle vient d’essuyer plusieurs revers dans la région. Elle a dû notamment rompre toute coopération militaire avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Avec AFP
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Gabon : sept mois après le coup d’Etat, un dialogue national diversement apprécié
Sept mois après le coup d’Etat ayant mis fin à cinquante-cinq ans de «dynastie Bongo» au Gabon, le président de transition Brice Oligui Nguema tiendra promesse mardi 2 avril avec un dialogue national inclusif (DNI) d’un mois, censé préparer des élections en 2025.
Le respect jusqu’ici du calendrier d’une transition de deux ans est salué par la communauté internationale et une grande majorité de Gabonais, pour qui le général est un «héros» qui les a sauvés d’un régime «corrompu», mais des voix s’élèvent pour fustiger un dialogue «entre soi», qui pavera une voie royale au général Oligui vers la présidentielle.
Les appels à reporter et réorganiser cette «consultation de toutes les forces vives de la nation» sont quotidiens dans la frange de l’ancienne opposition qui n’a pas rallié le pouvoir militaire et dans la presse indépendante.
En cause, d’abord, une organisation «unilatérale» et la part belle, parmi les 580 participants, faite aux militaires et aux institutions nommées par le président depuis le coup d’Etat du 30 août 2023 : gouvernement, députés, sénateurs, «délégations spéciales» ayant remplacé conseils municipaux et départementaux, etc.
Les 580 participants ont été nommés par M. Oligui, dont 104 militaires. Et 199 des sièges «sont d’ores et déjà acquis» à l’autorité militaire, et «bien plus avec les délégations spéciales» – soit potentiellement près de 300 au total –, rappelait le média indépendant GabonReview.com dans un éditorial du 21 mars intitulé «DNI : une partie de bonneteau».
D’autant que l’opposition fustige le maintien, au sommet des institutions, de très nombreux caciques des régimes d’Omar Bongo, président pendant quarante et un ans, et de son fils Ali (plus de quatorze ans).
«Les mêmes qui ont souillé le pays hier»
Au cœur du PK 10, un quartier défavorisé de la capitale, Libreville, les commentaires sont enthousiastes ou désabusés. «Chacun va donner son avis, on a attendu ça longtemps», se réjouit Firmin, retraité de la gendarmerie. «On se demande si ça ne va pas faire chou blanc», dit en souriant Tristan Gelaz, 50 ans, pour qui «les acteurs de la transition sont les mêmes qui ont souillé le pays hier».
Pour le reste des 580 participants, le chef de l’Etat en a choisi un parmi quatre proposés par chacun des 104 partis légalement reconnus, dont une grande majorité a fait allégeance au général depuis le putsch.
«Ce n’est pas respectueux de la démocratie interne des partis», s’insurge Anges Kevin Nzigou, du Parti pour le changement (PLC), pour qui le pouvoir militaire «démontre sa volonté de contrôler de bout en bout le débat». «Il faut revoir les critères de participation, ils ne sont pas inclusifs», renchérit Lionel Giovanni Boulingui, du parti d’opposition Réagir.
«Organiser un dialogue et choisir qui vient, c’est un peu comme avoir défini ce qui va être dit», analyse Guy Pambo Mihindou, chercheur en sciences politiques à l’université de Libreville. M. Oligui a également nommé les 217 représentants de la société civile (patronat, syndicats, retraités, jeunes, ONG, cultes…).
«Dans l’opacité la plus totale»
Par ailleurs, l’absence d’informations sur la préparation et le déroulé des travaux inquiète l’opposition. «L’organisation du DNI se fait dans l’opacité la plus totale», dénonce Joachim Mbatchi Pambou, du Forum pour la défense de la République (FDR). Il en va ainsi de l’appel à contribution lancé en octobre 2023 jusqu’aux villages les plus reculés.
Le président a voulu que «tous les Gabonais» puissent s’exprimer, s’enorgueillit sa ministre de la réforme des institutions, Murielle Minkoué, qui revendique 38 000 doléances recueillies dans des guichets ou sur une plate-forme en ligne, parmi les 2 millions d’habitants de ce petit pays d’Afrique centrale riche en pétrole. Elles devaient être synthétisées pour servir de base aux travaux du DNI, mais, à quatre jours de son ouverture, aucune synthèse n’a été publiée.
Le dialogue national n’étant pas «souverain», ses résolutions ne seront pas contraignantes, estiment aussi ses détracteurs, notamment pour la nouvelle Constitution, promise à référendum à la fin de 2024.
Enfin, les griefs de l’opposition se concentrent sur l’avenir du chef de l’Etat : la charte de transition édictée par les militaires après le putsch interdit la présidentielle de 2025 à tous les cadres des institutions de transition, à l’exception… du président Oligui.
Pour l’opposition, cette disposition ne sera pas remise en cause par un DNI «phagocyté» par les thuriféraires du général, dont elle dénonce un début de «culte de la personnalité» et un boulevard tracé pour le scrutin de 2025.
Avec AFP