Société
Santé mentale : des Assises et des annonces pour un secteur en détresse
Promises de longue date par Emmanuel Macron, les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie se tiendront lundi et mardi. Un «moment historique» selon le ministère de la Santé.
Après un an et demi de crise sanitaire, le secteur de la santé mentale et de la psychiatrie, «au bord de l’implosion», guette avec anxiété les annonces du chef de l’État qui seront faites lundi et mardi, lors des Assises promises de longue date par Emmanuel Macron.
Les professionnels s’attendent à ce que le président annonce en clôture des débats le remboursement des consultations chez les psychologues, les syndicats redoutant toutefois l’annonce d’un tarif «indécent». Ils espèrent aussi, sans grande conviction, qu’un plan d’urgence viendra au secours d’une psychiatrie publique sinistrée.
L’épidémie de Covid-19 a mis un coup de projecteur sur les troubles psychiques, dont souffrent actuellement plus de 12 millions de Français. L’isolement, les angoisses, les violences intrafamiliales dans l’intimité des confinements ont aussi été les détonateurs de nouvelles souffrances.
«En 2021, on est passé d’une personne sur cinq touchée par ces troubles à une personne sur quatre», alerte Rachel Bocher, chef du service psychiatrie du CHU de Nantes. La crise a aussi jeté une lumière crue sur l’état de délabrement du secteur. «Dix ans pourtant que les rapports se succèdent avec le même constat: la psychiatrie est au bord de l’implosion», déplore-t-elle.
Emmanuel Macron avait donc fait de ces assises une promesse, le ministère des Solidarités et de la santé évoquant même un «moment historique». Le report de l’évènement de juin à septembre n’a fait qu’accroître les attentes.
«C’est important de faire sortir les troubles psychiatriques des murs de l’hôpital», se réjouit Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Union nationale des familles de personnes malades (Unafam), qui y voit un moyen de briser enfin le tabou qui entoure ce sujet en France.
«Il nous faut des milliards»
La présidente de l’Unafam regrette, cependant, une orientation très «sanitaire», et l’absence de nombreuses associations du secteur médico-social.
Dans une tribune publiée samedi soir par Le Parisien, 187 signataires dont 90 psychiatres regrettent en outre que «certains thèmes majeurs» ne soient pas abordés, comme «l’inflation des contentions physiques (l’équivalent des camisoles de jadis) et des isolements psychiatriques», une «honte».
«Attacher et isoler redouble et aggrave les isolements psychiques et sociaux des personnes déjà fragilisées par leurs troubles psychiques», soulignent les pétitionnaires, qui estiment «urgent qu’un débat national s’ouvre sur la question».
Pour les professionnels, les attentes sont aussi hautes que les craintes d’être déçus. «C’est simple: il faut tout restaurer, et il nous faut pour ça un grand plan avec des milliards», résume Norbert Skurnik, président de l’Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp).
Avec des lits «fermés par dizaines de milliers» ces dernières décennies et un sous-financement chronique, impossible d’absorber la hausse de 40% des patients suivis en dix ans.
«Il faut résorber les inégalités d’accès, faciliter le parcours de soins, créer une culture de la prévention», égrène Rachel Bocher. Et redorer, aussi, l’image de la psychiatrie hospitalière, qui n’arrive pas à recruter chez les jeunes médecins pour combler les nombreux postes vacants.
A l’aube des assises, le Syndicat national des psychologues (SNP) redoute l’annonce d’une offre de remboursement autour de 30 euros, «soumise à prescription et contrôle médicaux», qui serait «catastrophique pour la profession», selon son secrétaire général, Patrick Ange Raoult.
Avec d’autres organisations dont la CGT et SUD, les psychologues appellent à un rassemblement mardi après-midi devant le ministère de la Santé, juste avant les probables annonces du chef de l’État.
Société
Iran : un footballeur suspendu et condamné pour avoir fait un câlin à une supportrice
Le gardien international Hossein Hosseini a été suspendu un match par la Fédération iranienne de football pour avoir enlacé une supportrice lors d’un match de championnat, a annoncé lundi un média sportif local.
L’incident s’est produit le 12 avril lorsqu’une supportrice de l’Esteghlal de Téhéran avait interrompu le match entre son club et Aluminium Arak en entrant sur le terrain.
Hossein Hosseini avait pris brièvement la jeune fille dans ses bras après son arrestation par les agents de sécurité du stade.
La fédération a condamné le joueur à une amende de 300 millions de tomans (4.400 euros) et une suspension d’un match pour «mauvais comportement envers les agents de sécurité du match», a indiqué le quotidien Khabar Varzeshi.
Les femmes autorisées dans les stades depuis 2022
La République islamique interdit à un homme de toucher une femme hors du cercle familial et la présence des femmes dans un stade en Iran a longtemps été interdite.
En janvier 2022, elles avaient ainsi été autorisées à assister à un match international pour la première fois en près de trois ans. Agé de 31 ans, Hossein Hosseini a passé la quasi-totalité de sa carrière à l’Esteghlal, l’un des clubs les plus populaires d’Iran.
Remplaçant dans l’équipe nationale, il a joué un match du premier tour du Mondial 2022 au Qatar, contre l’Angleterre. L’Esteghlal, surnommé les «Bleus de la capitale», est en tête du championnat iranien à six journées de la fin de la saison.
Avec AFP
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP