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San Francisco veut autoriser sa police à utiliser des robots capables de tuer
Le Conseil municipal de la ville californienne souhaite que des machines puissent intervenir, uniquement sur ordre d’officiers haut placés, lors d’attaques terroristes ou des tueries de masses.
San Francisco envisage d’autoriser ses policiers à utiliser des robots tueurs, une décision polémique défendue jeudi comme une «solution de dernier recours» par la police de la ville.
Le Conseil municipal de San Francisco s’est montré favorable mardi 30 novembre, par 8 voix contre 3, à l’adoption d’une résolution prévoyant l’usage par les forces de l’ordre de robots capables de tuer dans certains cas extrêmes, comme les attaques terroristes ou les tueries de masses, très fréquentes aux États-Unis.
Cette décision, qui doit encore être définitivement adoptée lors d’un Conseil municipal prévu le 6 décembre, selon le New York Times, nourrit une intense polémique. Ses opposants craignent qu’elle débouche sur une augmentation des violences policières et un futur digne des films Terminator.
«L’usage de robots dans des situations potentiellement meurtrières est une option de dernier recours», a assuré dans un communiqué le chef de la police de San Francisco, William Scott.
«Nous vivons une époque où la violence de masse devient plus fréquente, a-t-il insisté. Nous avons besoin de cette option pour sauver des vies, au cas où ce genre de tragédie se produirait dans notre ville.»
Seuls des officiers haut placés de la police pourraient donner l’ordre d’utiliser un robot pour tuer, selon le communiqué.
La police de San Francisco possède actuellement plusieurs robots, qu’elle peut contrôler à distance et qui sont utilisés «lors d’alertes à la bombe, de matériaux dangereux et d’autre incidents où les policiers doivent garder leurs distances avant de sécuriser les lieux», selon le communiqué.
La nouvelle mesure permettrait d’utiliser ces robots pour placer une «charge explosive» capable de «neutraliser ou désorienter un suspect violent armé ou dangereux qui menace de prendre des vies», selon la police.
«Les robots équipés de cette manière seraient uniquement utilisés pour sauver des vies innocentes», a martelé la police.
«C’est une politique horrible et l’exact opposé de comment la police devrait utiliser les robots», a réagi sur Twitter Paul Scharre, le vice-président du Center for a New American Security, un groupe de réflexion basé à Washington.
«L’avantage des robots est de créer plus de distance entre les forces de l’ordre et une menace, précisément pour qu’elle n’ait pas besoin de recourir à la force létale», a-t-il ajouté, en soulignant que les policiers peuvent utiliser de nombreux moyens pour neutraliser un assaillant sans le tuer – tasers, grenades aveuglantes, gaz lacrymogène, etc.
Pour lui, la décision de San Francico, qui risque d’être suivie par d’autres villes, «est un nouvel exemple de la militarisation de la police américaine», a-t-il dénoncé.
Avec AFP
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Les États-Unis bloquent l’adhésion pleine et entière des Palestiniens aux Nations unies
Les États-Unis ont mis fin jeudi 18 avril à l’infime espoir d’adhésion pleine et entière des Palestiniens aux Nations unies, opposant leur véto lors d’un vote au Conseil de sécurité, en pleine guerre à Gaza.
Depuis plusieurs semaines, les Palestiniens – qui ont depuis 2012 le statut inférieur de «d’État non-membre observateur» – ainsi que les pays arabes, imploraient le Conseil d’accepter qu’un «État palestinien», déjà reconnu par la majorité des capitales, prenne sa place «légitime» au sein de l’ONU.
«Accorder à la Palestine une adhésion pleine et entière aux Nations unies allégerait une partie de l’injustice historique subie par des générations de Palestiniens», avait encore plaidé jeudi devant le Conseil Ziad Abou Amr, haut responsable de l’Autorité palestinienne.
En vain. Les États-Unis, qui ont tout fait pour retarder le vote, n’ont pas hésité à recourir à leur droit de veto, qu’ils utilisent régulièrement pour protéger leur allié israélien. Le projet de résolution présentée par l’Algérie, a recueilli 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions (Royaume-Uni et Suisse).
Une «agression flagrante»
Une décision immédiatement fustigée par l’Autorité palestinienne, qui a dénoncé une «agression flagrante» qui pousse le Moyen-Orient «au bord du gouffre». Ce rejet «ne brisera pas notre volonté, ne stoppera pas notre détermination. Nous n’arrêterons pas nos efforts. L’État de Palestine est inévitable, il est réel», a de son côté lancé en pleurs l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour.
«N’oubliez pas que quand cette session sera ajournée, en Palestine des innocents continueront à payer de leur vie et de la vie de leurs enfants le prix des actions israéliennes, (…), le prix d’un retard de la justice, de la liberté et de la paix», a-t-il déploré lors d’un discours qui a provoqué des larmes dans la salle du Conseil.
«Aujourd’hui est une triste journée», a déploré le nouvel ambassadeur chinois Fu Cong. «Le rêve du peuple palestinien a été anéanti.» Malgré le veto américain, le soutien «écrasant» des membres du Conseil «envoie un message très clair: l’État de Palestine mérite sa place» à l’ONU, a lancé l’ambassadeur algérien Amar Bendjama, promettant au nom du groupe arabe de présenter à nouveau cette requête ultérieurement. «Oui, nous reviendrons, plus forts et plus bruyants!»
«Oui, nous reviendrons, plus forts et plus bruyants!»
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza et au cœur d’une guerre avec Israël, a également condamné vendredi le veto américain.
«Le Hamas condamne le veto américain au Conseil de sécurité au projet de résolution accordant à la Palestine l’adhésion à part entière aux Nations unies, et assure au monde que notre peuple poursuivra sa lutte jusqu’à l’établissement (…) d’un État palestinien indépendant et pleinement souverain avec Jérusalem pour capitale», a indiqué le mouvement islamiste dans un bref communiqué en arabe.
L’admission d’un État à l’ONU doit recevoir une recommandation positive du Conseil (au moins 9 voix sur 15 en faveur, sans véto d’un membre permanent), puis être approuvée par l’Assemblée générale, à la majorité des deux-tiers.
Les États-Unis n’ont cessé de répéter ces dernières semaines que leur position «n’a pas changé» depuis 2011, lorsque la demande d’adhésion présentée par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait tourné court face à l’opposition américaine, avant même d’atteindre l’étape du Conseil.
Ils estiment que l’ONU n’est pas le lieu pour la reconnaissance d’un État palestinien, qui devrait selon eux être issu d’un accord entre Israël et les Palestiniens. Ils soulignent aussi que la législation américaine leur imposerait de couper leur financement à l’ONU en cas d’une adhésion palestinienne en dehors d’un tel accord bilatéral.
«Un État pacifique, quelle blague!»
Les Israéliens dénonçaient également avec virulence l’initiative palestinienne, fustigeant le simple fait que le Conseil examine une requête que leur ambassadeur à l’ONU Gilad Erdan a jugée «immorale». «Un État pacifique, quelle blague!», a-t-il lancé, en référence à la Charte de l’ONU qui stipule qu’une des conditions d’adhésion est d’être un État «pacifique».
Le gouvernement israélien s’oppose à la solution à deux États, défendue par une grande majorité de la communauté internationale, dont les États-Unis. Et la majorité des 193 États membres de l’ONU (137 selon le décompte de l’Autorité palestinienne) reconnaissent de manière unilatérale un État Palestinien.
Avec AFP
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Microsoft va proposer une IA qui transforme des photos en vidéos de «visages qui parlent»
L’essor rapide de l’IA générative suscite de nombreuses inquiétudes, notamment en termes d’exploitation à des fins de fraude et de désinformation.
Des chercheurs de Microsoft ont mis au point une technologie d’intelligence artificielle (IA) qui permettra de transformer une photo de visage et un échantillon de voix en une vidéo ultra-réaliste d’un «visage en train de parler», selon un document publié par le géant informatique cette semaine.
«L’objectif n’est pas de créer un contenu destiné à induire en erreur ou à tromper», précise l’entreprise, mais elle reconnaît qu’à l’instar «d’autres techniques de génération de contenu, elle pourrait être utilisée à mauvais escient pour usurper l’identité d’un être humain».
Nombreuses inquiétudes
L’essor rapide de l’IA générative, qui permet de produire facilement toutes sortes de contenus (textes, images, sons…) de qualité bluffante, suscite en effet de nombreuses inquiétudes, notamment en termes d’exploitation à des fins de fraude et de désinformation.
«Notre recherche se concentre sur (…) des avatars virtuels, en vue d’applications positives», assure Microsoft. «Nous sommes opposés à tout comportement visant à créer des contenus trompeurs ou dommageables de personnes réelles».
La firme informatique, principal investisseur d’OpenAI (ChatGPT), ne prévoit donc pas de rendre le nouvel outil disponible ou de donner des informations techniques «tant que nous ne sommes pas certains que la technologie sera utilisée de manière responsable et conformément aux réglementations en vigueur».
Baptisé VASA-1, le programme informatique prend une simple photo de portrait et un fichier audio et les convertit en une vidéo où le visage s’anime et parle de façon hyperréaliste. Sur les exemples mis en ligne – des aperçus réalisés à partir d’images de personnages virtuels – le mouvement des lèvres est synchronisé, les traits du visage convaincants et les mouvements de la tête, un peu saccadés mais quand même impressionnants.
D’autres entreprises travaillent sur cette technologie, comme Runway, une des spécialistes de l’IA générative pour la vidéo. Des chercheurs de Google ont aussi créé un modèle d’IA, Vlogger, qui peut générer des vidéos réalistes de têtes parlantes.
Selon Microsoft, les avantages à développer cette technologie «tels que le renforcement de l’équité en matière d’éducation, l’amélioration de l’accessibilité pour les personnes ayant des difficultés de communication, le soutien thérapeutique aux personnes qui en ont besoin, entre autres» justifient de mener ces recherches.
De nombreuses autorités réfléchissent à encadrer l’IA générative. L’Union européenne s’est entendue en décembre sur une législation inédite pour réguler l’IA, cherchant à favoriser l’innovation tout en limitant les possibles dérives.
Avec AFP