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Premier sommet virtuel entre Joe Biden et Xi Jinping
Les deux chefs d’État ont eu lundi un long échange par écrans interposés, alors que les contentieux s’accumulent entre les deux superpuissances : Taïwan, commerce et droits humains.
Joe Biden et Xi Jinping ont entamé lundi 15 novembre un sommet virtuel très attendu, le président américain soulignant le besoin de «garde-fous» pour éviter «un conflit» entre les deux pays et le président chinois plaidant pour une meilleure «communication».
Joe Biden a assuré que «la compétition entre les deux pays ne devait pas se transformer en un conflit, qu’il soit intentionnel ou non», lors de cet échange qui intervient alors que les contentieux s’accumulent entre Washington et Pékin, à propos de Taïwan, mais aussi des échanges commerciaux ou encore des droits humains.
«La Chine et les États-Unis doivent améliorer leur communication et leur coopération», a affirmé de son côté Xi Jinping, qui s’est dit heureux de voir «son vieil ami», pour la première fois par écrans interposés, alors que leurs deux précédents échanges s’étaient faits au téléphone. «Je suis prêt à travailler avec vous», a poursuivi le président chinois.
La conversation entre les deux leaders, qui a débuté à 19 heures 45 de Washington (01 heure 45 de Paris mardi) pourrait durer «quelques heures», avait précisé la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki plus tôt dans la journée.
Mais à Washington comme à Pékin, on tempère les attentes sur cette discussion, qui ne devrait pas déboucher sur «des résultats concrets», a averti la Maison Blanche.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian a dit lundi que les deux dirigeants «auront un échange de vues franc, profond et complet» sur leurs relations bilatérales, qui se trouvent à «un carrefour critique».
Taïwan au centre des crispations
Joe Biden voudrait voir en chair et en os le président chinois, qu’il se vante d’avoir déjà abondamment fréquenté quand il était vice-président de Barack Obama.
Mais il lui faut se contenter d’une rencontre virtuelle avec Xi Jinping, qui ne quitte plus la Chine depuis près de deux ans, évoquant des raisons sanitaires.
Si après l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, le ton a changé par rapport aux emportements de l’ère Trump, la relation entre Washington et Pékin reste extrêmement tendue. Le sort de Taïwan concentre actuellement les crispations.
Le quotidien étatique chinois Global Times a souligné dans un éditorial lundi: «Afin de réduire le risque d’une collision stratégique entre la Chine et les États-Unis, ces derniers doivent prendre du recul face à la question de Taïwan et montrer de la retenue.»
Un haut responsable de la Maison Blanche a lui dénoncé le «comportement coercitif et provocateur» de la Chine envers Taïwan au nombre des sujets de contentieux, et souligné que Joe Biden ne manquerait pas d’aborder ce thème de manière «directe et franche».
Tout comme il évoquera, selon cette source, des pratiques économiques jugées déloyales de la Chine, et les violations des droits humains dont les États-Unis accusent Pékin.
Washington souligne toutefois que les deux grandes puissances pourraient coopérer dans certains domaines, comme la lutte contre le changement climatique. Cette rencontre virtuelle se tient au moment où Xi Jinping ne cesse de renforcer son emprise sur le régime.
Le Parti communiste chinois a adopté la semaine dernière un texte appelant «le Parti, l’armée et le peuple tout entiers à s’unir plus étroitement autour du Comité central dont Xi Jinping forme le cœur».
Jen Psaki a elle estimé que Joe Biden, malgré sa cote de popularité en chute libre, arrivait «en position de force» à sa réunion avec Xi Jinping, parce que les États-Unis vont rénover leur économie et ont entrepris de renforcer leurs alliances internationales.
Le président américain, confronté à un paysage politique extrêmement divisé, et à une pandémie qu’il peine à éradiquer, a mentionné la Chine lundi en promulguant un gigantesque plan d’infrastructures, censé permettre à l’Amérique de «gagner la compétition» du XXIe siècle.
À la fin de son discours, le président américain a répété l’une de ses phrases favorites: «Ce n’est jamais, jamais une bonne idée de parier contre le peuple américain.»
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Togo : la Cedeao envoie une délégation dans un contexte de tensions politiques
Une délégation diplomatique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se rend au Togo à partir de lundi, alors que le pays connaît de fortes tensions politiques, après l’adoption d’une nouvelle Constitution fin mars par les députés, a annoncé l’organisation ouest-africaine.
Cette mission vise à «interagir avec les principales parties prenantes sur les derniers développements dans le pays avant les élections législatives et régionales du 29 avril 2024», a indiqué la Cedeao dans un communiqué lundi.
«La mission exploratoire, composée de sept membres, est dirigée par Maman Sambo Sidikou, ancien chef de la mission de l’Union africaine au Mali et au Sahel, en partie en réponse à une invitation du gouvernement togolais. Elle séjournera dans le pays du 15 au 20 avril», a-t-elle ajouté.
Le projet de nouvelle Constitution, qui ferait passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, agite le pays depuis son adoption en première lecture par les députés fin mars. L’opposition togolaise y voit un moyen pour le président Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible.
Choisi «sans débat»
En vertu du nouveau texte, le président sera désormais choisi «sans débat» par le Parlement réuni en congrès «pour un mandat unique de six ans». Il introduit également un poste de «président du Conseil des ministres» en charge des fonctions régaliennes du pays.
Récemment, deux journées de manifestations prévues par l’opposition et des groupes de la société civile vendredi et samedi pour protester contre cette nouvelle Constitution n’ont pu avoir lieu, ayant été interdites par les autorités.
Vendredi, les forces de l’ordre ont empêché le regroupement des membres de l’opposition. Les manifestations sur la voie publique sont interdites dans le pays depuis 2022, après une attaque dans un marché de Lomé dans laquelle un gendarme avait perdu la vie.
L’opposition compte désormais sur les élections législatives et régionales, initialement prévues le 20 avril puis reportées au 29 avril, pour crier son mécontentement face aux dernières grandes décisions politiques et législatives au Togo.
L’Assemblée nationale est actuellement dominée par le parti au pouvoir l’Union pour la République (l’UNIR), les principaux partis d’opposition ayant boycotté les dernières élections législatives de 2018.
Le président Faure Gnassingbé est arrivé à la tête de l’Etat en 2005, succédant à son père resté au pouvoir pendant près de 38 ans, puis a été réélu dans des scrutins toujours contestés par l’opposition.
Avec AFP
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Tchad : Mahamat Idriss Déby lance une campagne présidentielle sans grand risque
Le général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé président par l’armée il y a trois ans, a lancé dimanche 14 avril la campagne d’une élection présidentielle qu’il est quasiment assuré de remporter le 6 mai après que sa junte a évincé de la course ses principaux rivaux.
Dès le premier jour de la campagne officielle, la capitale du Tchad, N’Djamena, était quasi totalement pavoisée aux seules couleurs de sa coalition de partis et de portraits géants de ce général de 40 ans, rapporte un journaliste de l’Agence France-Presse.
C’est à peine si quelques affichettes arboraient les visages de certains des neuf autres candidats çà et là, à l’exception, dans son quartier, de Succès Masra, ancien opposant farouche qui s’est rallié en janvier à la junte et a été nommé premier ministre par Mahamat Déby.
L’opposition, muselée et sévèrement réprimée depuis trois ans, accuse M. Masra de l’avoir trahie et de concourir pour leur ravir des voix avec l’idée d’assurer une majorité au général et conserver son poste de chef du gouvernement.
Certains des huit autres candidats, que l’opposition évincée accuse d’être des faire-valoir acceptés ou promus par la junte pour donner «un vernis démocratique» à un «scrutin joué d’avance», ont également fait campagne à N’Djamena, mais devant de bien plus petites assemblées.
Opposition muselée, adversaire assassiné
De grosses cylindrées et de nombreux autocars transportant des milliers de sympathisants au premier meeting de campagne du général Déby ont parcouru la ville couverte de photos de leur champion et de son slogan : «Avec MIDI pour un Tchad uni» (MIDI étant le sigle de son nom).
«Je suis un soldat et un homme de terrain», «Après trois ans à la tête du pays, j’ai de l’expérience… Qu’est-ce qu’ils ont les autres ?», a lancé le petit homme au visage juvénile derrière de fines lunettes, devant des milliers de partisans rassemblés sous un soleil de plomb sur la grande place de la Nation, à un jet de pierre du palais présidentiel.
Le tout sous la surveillance de nombreux soldats de la toute-puissante garde présidentielle qu’il dirigeait avant de prendre de pouvoir, lourdement armés et juchés sur leurs blindés.
Dans son quartier, M. Masra, 40 ans aussi, a également tenu meeting devant quelques milliers de partisans. Avec son slogan «Lalekou» («bonjour» en arabe tchadien), il veut mener une «campagne de porte-à-porte».
Mahamat Déby a été proclamé par l’armée président de la transition le 20 avril 2021, à la tête d’une junte de quinze généraux, à la mort de son père Idriss Déby Itno, lequel régnait d’une main de fer sur le Tchad depuis trente ans.
Avec AFP