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Plus de 450 prêtres pédocriminels recensés dans l’État américain de l’Illinois depuis 1950
Quelque 451 membres du clergé ont commis des actes pédocriminels sur près de 2000 mineurs dans l’Illinois depuis les années 1950, bien plus que ce que l’Église admettait jusque-là, a révélé mardi le procureur général de cet État du nord américain.
Ses services avaient ouvert une enquête sur les prêtres prédateurs en 2018, après la publication d’un rapport sur l’Église de Pennsylvanie qui avait suscité une onde de choc aux États-Unis, et ont rendu mardi leurs conclusions dans un document de près de 700 pages.
Volonté de transparence et d’apaisement
«Avant cette enquête, les diocèses catholiques de l’Illinois avaient rendu publique une liste de 130 pédophiles avérés. Par comparaison, ce rapport révèle les noms et des informations détaillés sur 451 prêtres et frères qui ont abusé d’au moins 1.997 enfants», écrit le procureur Kwame Raoul en préambule.
Ces agresseurs, dont un grand nombre sont morts, «ne rendront peut-être jamais de compte dans un tribunal mais en les nommant, nous voulons apporter de la transparence et un peu d’apaisement aux victimes qui ont longtemps souffert en silence», ajoute-t-il.
Dans un rapport préliminaire, sa prédécesseure Lisa Madigan avait déjà indiqué avoir été avisée «d’accusations contre au moins 500 prêtres» qui ne figuraient pas sur la liste publiée par les six diocèses de l’État. Le travail de son successeur a affiné le décompte.
Son rapport contient de nombreux témoignages terrifiants, notamment d’une femme qui, lorsqu’elle avait dix ans, a été violée à de multiples reprises par un prêtre employé comme professeur de mathématiques dans une école catholique; ou encore d’hommes, agressés dans leur enfance, qui se sont ensuite débattus pendant des années avec des pensées suicidaires et des conduites addictives.
Il insiste également sur la responsabilité de la hiérarchie qui, pendant longtemps, s’est contentée de transférer dans d’autres diocèses les prêtres accusés de pédocriminalité, sans les dénoncer.
L’Église catholique américaine a été ébranlée par une série d’articles du Boston Globe en 2002 sur les abus commis par le clergé dans cette ville de l’est du pays. Ces révélations, popularisées dans le film Spotlight, ont libéré la parole des victimes dans tout le pays. Depuis, de nombreux prêtres ont été exclus du clergé et poursuivis en justice. L’Église a aussi versé des sommes importantes pour dédommager les victimes.
En 2018, les services du procureur de Pennsylvanie avaient porté un nouveau coup dur à l’Église en détaillant les agressions sexuelles perpétrées par plus de 300 prêtres sur un millier d’enfants au cours de plusieurs décennies.
Dans la foulée, plusieurs États ont mené des enquêtes comparables. En avril, le Maryland avait ainsi publié une liste de 150 prêtres prédateurs, coupables d’actes pédocriminels «horribles et répétés» sur au moins 600 enfants des années 1940 à 2002.
Avec AFP
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Arabie saoudite : le roi Salmane hospitalisé pour des «examens de routine»
Le roi Salmane d’Arabie saoudite, âgé de 88 ans, a été admis à l’hôpital pour des «examens de routine», a annoncé mercredi la Cour royale, dans une rare déclaration publique sur son état de santé.
Les examens se déroulent à l’hôpital spécialisé King Faisal dans la ville côtière de Jeddah, sur la mer Rouge, et devraient durer «quelques heures», a-t-elle précisé, selon l’agence de presse officielle saoudienne (SPA).
Le roi Salmane Ben Abdel Aziz est à la tête du royaume du Golfe depuis 2015, même si le pays est dirigé au quotidien par son fils de 38 ans, Mohammed ben Salmane, nommé prince héritier en 2017. Les médias d’État ont montré mardi des images du monarque participant à un Conseil des ministres.
Rares apparitions publiques
Sa dernière hospitalisation date de mai 2022. Admis pour des examens médicaux, notamment une coloscopie, il avait passé une semaine à l’hôpital «pour se reposer», avait rapporté SPA à l’époque.
Ces dernières années, le roi Salmane s’est fait de plus en plus rare en public, alimentant les rumeurs sur son état de santé. Il a subi une opération de la vésicule biliaire en juillet 2020, et a été hospitalisé en mars 2022 pour des «tests médicaux» et pour remplacer la batterie de son stimulateur cardiaque.
Avant d’accéder au trône, le roi Salmane a été gouverneur de Ryad pendant des décennies et ministre de la Défense. Son règne a été marqué par d’importantes réformes sociales et économiques, visant à diversifier l’économie du premier exportateur de brut au monde, et portées surtout par son fils. L’ambitieux prince Mohammed a mené une vaste campagne de répression, qui l’a aidé à consolider son pouvoir, selon les analystes.
Avec AFP
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L’Argentine demande au Pakistan et au Sri Lanka d’arrêter un ministre iranien
Le gouvernement argentin a demandé mardi 23 avril au Pakistan et au Sri Lanka d’arrêter le ministre iranien de l’Intérieur Ahmad Vahidi, recherché pour l’attentat contre la mutuelle juive Amia à Buenos Aires en 1994, et qui effectue actuellement une tournée dans ces deux pays, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
«L’Argentine demande l’arrestation internationale des responsables de l’attentat à la bombe de 1994 contre l’Amia, qui a causé la mort de 85 personnes, et qui continuent à leurs postes de pouvoir en toute impunité», a écrit le ministère dans un communiqué, a écrit le ministère argentin des Affaires étrangères dans un communiqué.
«L’un d’entre eux est Ahmad Vahidi, réclamé par la justice argentine comme étant l’un des responsables de l’attentat contre l’Amia. Cet individu est actuellement ministre de l’Intérieur de la République islamique d’Iran et fait partie d’une délégation gouvernementale qui se rend ces jours-ci au Pakistan et au Sri Lanka», poursuit le texte.
«L’Argentine a demandé son arrestation aux gouvernements du Pakistan et du Sri Lanka conformément aux mécanismes prévus par Interpol», ajoute-t-il.
La plus grande communauté juive d’Amérique latine
Le général Vahidi est ministre de l’Intérieur depuis 2021, après avoir auparavant été ministre de la Défense. Au moment de l’attentat de Buenos Aires, il dirigeait la Force al-Qods, l’unité chargée des opérations secrètes au sein des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime iranien.
L’attentat de l’Amia, le 18 juillet 1994, a été attribué par la justice argentine et par Israël au régime iranien et au mouvement chiite libanais Hezbollah. L’Iran a nié toute implication et a toujours refusé que les huit anciens responsables inculpés par la justice argentine, dont le général Vahidi et l’ex-président Ali Rasfanjani, soient interrogés.
L’Argentine compte la plus grande communauté juive d’Amérique latine, avec quelque 300.000 membres. Avant l’Amia, l’ambassade d’Israël à Buenos Aires avait été la cible en 1992 d’un attentat qui avait fait 29 morts et 200 blessés, également attribué à l’Iran par la justice argentine et qui reste lui aussi impuni.
En 2013, la présidente argentine de l’époque, Cristina Kirchner, avait signé un protocole d’accord avec l’Iran pour créer une «commission de la vérité» destinée à enquêter sur l’attentat, et permettre aux procureurs argentins de se rendre à l’étranger pour interroger les inculpés.
Cet accord a été ratifié par le Congrès argentin, mais jamais par le Parlement iranien. Il avait été fustigé par les dirigeants de la communauté juive en Argentine, qui ont accusé Cristina Kirchner de couvrir les auteurs de l’attentat. Une enquête judiciaire ouverte à ce sujet en 2015 s’est toutefois conclue par un non-lieu en 2021.
Avec AFP