Actualités
Pérou : des autochtones occupent une plateforme pétrolière en Amazonie
Des militants autochtones dénonçant des dégâts environnementaux causés à leur territoire ont occupé une plateforme pétrolière en Amazonie péruvienne et y retiennent 41 travailleurs, a rapporté vendredi la compagnie pétrolière nationale Petroperu. Ils réclament que Petroperu nettoie leurs terres endommagées depuis une fuite de pétrole il y a deux décennies.
«Petroperu met en oeuvre toutes les mesures possibles pour obtenir la libération des 41 personnes qui restent privées de leurs droits à la station Morona de l’oléoduc Norperuano, saisie par des membres de la communauté Fernando Rosas mercredi dernier», a indiqué l’entreprise dans un communiqué.
Selon elle, les militants «ne permettent pas (aux travailleurs, bloqués sur la plateforme) d’exercer leur droit à la libre circulation». «Petroperu réitère son appel aux dirigeants de cette manifestation (…) afin qu’ils quittent la station de Morona» pour trouver une solution par le dialogue, a exhorté la compagnie pétrolière.
La station Morona de l’oléoduc Norperuano est située dans une zone reculée de la région amazonienne de Loreto, à quelque 1000 km au nord-est de Lima.
Les griefs de la communauté autochtone ont été rassemblés dans une lettre envoyée aux autorités péruviennes. Il y est écrit que la compagnie pétrolière «fait obstruction à l’assainissement» de leur territoire contaminé à chaque pluie depuis une fuite, selon eux, dissimulée il y a 25 ans. Ils assurent que plus «aucune goutte de pétrole ne passera sur leurs terres» tant que celles-ci n’auront pas été nettoyées.
En septembre dernier, des groupes autochtones avaient déjà protesté en bloquant un cours d’eau affecté par le déversement de brut – provoqué par une rupture de l’oléoduc Norperuano – dans la région sauvage de Loreto dans le nord du pays.
Le 27 septembre, le gouvernement avait décrété l’état d’urgence pour 90 jours dans la zone touchée par la fuite de pétrole sur le territoire des communautés Cuninico et Urarinas, où vivent quelque 2500 autochtones.
Norperuano est l’un des plus grands oléoducs du pays. Construit il y a quarante ans, il transporte du pétrole brut de l’Amazonie jusqu’à Piura, sur la côte, sur une distance de quelque 800 km.
Avec AFP
Actualités
États-Unis : Donald Trump appelle l’Europe à se «bouger» sur l’Ukraine
L’ancien président américain Donald Trump, candidat à la Maison-Blanche, a appelé jeudi l’Europe à se «bouger» et à débloquer davantage de fonds pour l’Ukraine, en guerre avec la Russie.
«Comment se fait-il que les Etats-Unis aient engagé plus de 100 milliards de dollars dans la guerre en Ukraine, plus que l’Europe, alors qu’un océan nous sépare!», s’est-il exclamé sur son réseau, Truth Social.
Les États-Unis sont le principal soutien militaire de Kiev et le Congrès examine actuellement une nouvelle enveloppe de 61 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, très contestée par les élus les plus proches de Donald Trump.
«Bougez-vous l’Europe !»
Sans s’opposer directement au texte, l’ancien président a estimé ces derniers jours que les États-Unis devaient «arrêter de donner de l’argent sans espérer être remboursés». «Pourquoi l’Europe ne donne-t-elle pas plus d’argent pour aider l’Ukraine?», a écrit le républicain dans une publication sur son réseau jeudi. Et de lancer, en lettres capitales: «Bougez-vous l’Europe!».
Donald Trump a échangé sur la question avec le président polonais Andrzej Duda et le chef de la diplomatie britannique David Cameron, qui lui ont tous les deux rendu visite ces derniers jours.
Le milliardaire républicain avait déjà semé la panique en Europe lorsqu’il a menacé en février de ne plus garantir la protection des pays de l’Otan face à la Russie si ceux-ci ne payaient pas leur part.
Selon l’institut de recherche allemand Kiel Institute, l’aide européenne totale pour l’Ukraine dépasse l’aide américaine en montants engagés.
Avec AFP
Actualités
Mali : dissolution d’une coordination de partis et d’organisations critique à l’égard de la junte
Les autorités du Mali dominées par les militaires ont annoncé mercredi 17 avril la dissolution d’un mouvement critique à leur égard auquel elles reprochent «des agissements de nature à troubler l’ordre public et attentatoires à l’unité nationale», selon un communiqué du conseil des ministres.
«La coordination des organisations de L’Appel du 20 février pour sauver le Mali» est formée de partis et d’organisations de la société civile comme la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’influent imam Mahmoud Dicko (CMAS), dissoute elle aussi au début de mars.
Elle «s’illustre en permanence par des agissements ostentatoires de nature à troubler l’ordre public, à porter atteinte à la souveraineté de l’Etat et à l’unité nationale» et par conséquent «est dissoute», affirme le gouvernement dans le communiqué du conseil des ministres.
Les textes en vigueur au Mali imposent «des limites» à ne pas franchir, «notamment l’interdiction faite aux partis politiques de former des regroupements sous la forme d’association et aux associations d’adopter des agissements contraires aux principes de souveraineté nationale, de la démocratie, de l’intégrité du territoire national, de l’unité nationale et de la laïcité de l’Etat», souligne-t-il.
Un nouveau tour de vis
Pour Cheick Mohamed Chérif Koné, coordinateur général de L’Appel du 20 février, qui s’est exprimé sur les réseaux sociaux, «l’ordre public digne de respect est le seul ordre républicain, tout sauf le bon vouloir de quelques colonels en arme. C’est cet ordre que nous avons toujours défendu (…). Ces hostilités inédites, de plus en plus accrues contre les partis politiques et les associations, en désespoir de cause, seront vaines face à la détermination de notre peuple de vivre en démocratie et sous la forme républicaine de l’Etat».
La junte au Mali a opéré ces derniers jours un nouveau tour de vis se traduisant par la suspension des activités des partis et associations à caractère politique et l’interdiction faite aux médias de couvrir leurs activités. Ces restrictions surviennent après que les militaires ont manqué à leurs engagements d’organiser une élection présidentielle en février avant de céder la place.
Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation djihadiste et à une grave crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire. Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont opéré une réorientation stratégique, rompant la vieille alliance avec la France et se tournant militairement et politiquement vers la Russie.
Avec AFP