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Pandora Papers : le Kremlin rejette les accusations contre des proches présumés de Poutine
Des «allégations infondées» : le Kremlin a balayé lundi 4 octobre d’un revers de la main une vaste enquête journalistique affirmant que plusieurs proches présumés du président Vladimir Poutine possédaient des richesses dissimulées par des montages offshore.
«On ne comprend pas en quoi ces informations peuvent être considérées comme fiables», a commenté Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, lors d’une conférence de presse.
«Nous avons simplement affaire à un ensemble d’allégations tout à fait infondées (…) Quand il y aura des publications sérieuses, fondées sur des choses ou faisant référence à des choses sérieuses, alors nous en prendrons connaissance avec intérêt», a-t-il poursuivi.
Cette enquête, publiée dimanche par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ, selon l’acronyme anglais) et intitulée Pandora Papers, en référence à la légende de la boîte de Pandore, a mobilisé environ 600 journalistes.
Selon l’ICIJ, Svetlana Krivonogikh, présentée par des médias russes comme une ex-maîtresse de Vladimir Poutine, a acquis en 2003 un appartement pour quatre millions de dollars à Monaco via des comptes offshore.
En novembre 2020, le site russe d’investigations Proekt avait affirmé que cette femme avait entretenu une liaison avec Vladimir Poutine dans les années 1990 et au début des années 2000.
Elle aurait au cours de ces années accumulé une fortune colossale. Selon cette publication, le couple aurait même eu une fille, née en 2003 et baptisée Elizaveta.
Le Kremlin avait déjà démenti auparavant les allégations de Proekt, Dmitri Peskov les qualifiant en novembre 2020 de «provocations» et de journalisme bas de gamme.
En juillet dernier, le média d’investigation a été déclaré «indésirable» par le ministère russe de la Justice, interdisant ses activités sous peine de sanctions pénales.
Ces derniers mois, plusieurs médias d’investigations russes ayant enquêté sur les proches de Vladimir Poutine, un sujet hautement sensible en Russie, ont été interdits ou classés «agents de l’étranger», un statut qui complique grandement leur fonctionnement.
Des proches de Poutine mis en cause
Selon l’enquête de l’ICIJ, un ami d’enfance présumé du président, Piotr Kolbine, est lié à un juteux montage offshore impliquant l’oligarque Guennadi Timtchenko, lui aussi un proche du chef de l’État russe. Les détracteurs de Vladimir Poutine voient en ces personnalités des prête-noms potentiels pour le président russe.
L’ICIJ affirme par ailleurs que Konstantin Ernst, PDG de la première chaîne de télévision russe, a acquis de manière douteuse un immense terrain à Moscou via une société offshore.
Ce responsable est considéré comme l’un des cerveaux ayant forgé l’image médiatique du président russe, le mettant en scène lors de grandes cérémonies télévisées ou des défilés militaires.
Il est aussi celui qui a organisé la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques dans la ville russe de Sotchi, en février 2014. L’intéressé a confirmé au média russe d’investigation Vajnié Istori avoir un lien avec la société offshore Moscow Dvorik, mais a dit ne l’avoir jamais caché.
L’enquête de l’ICIJ s’appuie sur près de 11,9 millions de documents qui proviennent de 14 sociétés de services financiers et a mis au jour plus de 29.000 sociétés offshores. De nombreux dirigeants politiques à travers le monde mais aussi des personnalités y sont mis en cause.
L’enquête a également identifié un quatrième État américain, le Dakota du Sud, profitant de zones défiscalisées opaques, en plus du Delaware, du Nevada ou du Wyoming.
Pour Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, cette investigation n’a qu’un mérite: «ce qui saute aux yeux, c’est que le gouvernement qui est le plus grand paradis offshore au monde, ce sont bien sûr les États-Unis».
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États-Unis : Donald Trump appelle l’Europe à se «bouger» sur l’Ukraine
L’ancien président américain Donald Trump, candidat à la Maison-Blanche, a appelé jeudi l’Europe à se «bouger» et à débloquer davantage de fonds pour l’Ukraine, en guerre avec la Russie.
«Comment se fait-il que les Etats-Unis aient engagé plus de 100 milliards de dollars dans la guerre en Ukraine, plus que l’Europe, alors qu’un océan nous sépare!», s’est-il exclamé sur son réseau, Truth Social.
Les États-Unis sont le principal soutien militaire de Kiev et le Congrès examine actuellement une nouvelle enveloppe de 61 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, très contestée par les élus les plus proches de Donald Trump.
«Bougez-vous l’Europe !»
Sans s’opposer directement au texte, l’ancien président a estimé ces derniers jours que les États-Unis devaient «arrêter de donner de l’argent sans espérer être remboursés». «Pourquoi l’Europe ne donne-t-elle pas plus d’argent pour aider l’Ukraine?», a écrit le républicain dans une publication sur son réseau jeudi. Et de lancer, en lettres capitales: «Bougez-vous l’Europe!».
Donald Trump a échangé sur la question avec le président polonais Andrzej Duda et le chef de la diplomatie britannique David Cameron, qui lui ont tous les deux rendu visite ces derniers jours.
Le milliardaire républicain avait déjà semé la panique en Europe lorsqu’il a menacé en février de ne plus garantir la protection des pays de l’Otan face à la Russie si ceux-ci ne payaient pas leur part.
Selon l’institut de recherche allemand Kiel Institute, l’aide européenne totale pour l’Ukraine dépasse l’aide américaine en montants engagés.
Avec AFP
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Mali : dissolution d’une coordination de partis et d’organisations critique à l’égard de la junte
Les autorités du Mali dominées par les militaires ont annoncé mercredi 17 avril la dissolution d’un mouvement critique à leur égard auquel elles reprochent «des agissements de nature à troubler l’ordre public et attentatoires à l’unité nationale», selon un communiqué du conseil des ministres.
«La coordination des organisations de L’Appel du 20 février pour sauver le Mali» est formée de partis et d’organisations de la société civile comme la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’influent imam Mahmoud Dicko (CMAS), dissoute elle aussi au début de mars.
Elle «s’illustre en permanence par des agissements ostentatoires de nature à troubler l’ordre public, à porter atteinte à la souveraineté de l’Etat et à l’unité nationale» et par conséquent «est dissoute», affirme le gouvernement dans le communiqué du conseil des ministres.
Les textes en vigueur au Mali imposent «des limites» à ne pas franchir, «notamment l’interdiction faite aux partis politiques de former des regroupements sous la forme d’association et aux associations d’adopter des agissements contraires aux principes de souveraineté nationale, de la démocratie, de l’intégrité du territoire national, de l’unité nationale et de la laïcité de l’Etat», souligne-t-il.
Un nouveau tour de vis
Pour Cheick Mohamed Chérif Koné, coordinateur général de L’Appel du 20 février, qui s’est exprimé sur les réseaux sociaux, «l’ordre public digne de respect est le seul ordre républicain, tout sauf le bon vouloir de quelques colonels en arme. C’est cet ordre que nous avons toujours défendu (…). Ces hostilités inédites, de plus en plus accrues contre les partis politiques et les associations, en désespoir de cause, seront vaines face à la détermination de notre peuple de vivre en démocratie et sous la forme républicaine de l’Etat».
La junte au Mali a opéré ces derniers jours un nouveau tour de vis se traduisant par la suspension des activités des partis et associations à caractère politique et l’interdiction faite aux médias de couvrir leurs activités. Ces restrictions surviennent après que les militaires ont manqué à leurs engagements d’organiser une élection présidentielle en février avant de céder la place.
Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation djihadiste et à une grave crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire. Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont opéré une réorientation stratégique, rompant la vieille alliance avec la France et se tournant militairement et politiquement vers la Russie.
Avec AFP