Nucléaire : l’Iran continue de «mentir au monde», accuse le premier ministre israélien

Le premier ministre israélien Naftali Bennett a accusé vendredi 10 septembre l’Iran de continuer à «mentir au monde» concernant son programme nucléaire, quelques jours après la publication d’un rapport de l’Agence internationale de l’Énergie atomique (AIEA) dénonçant un manque de coopération de Téhéran.
«Israël considère avec une extrême gravité l’image reflétée dans le rapport (de l’AIEA, NDLR), qui prouve que l’Iran continue de mentir au monde et de promouvoir un programme de développement d’armes nucléaires, en contrevenant à ses obligations internationales», a déclaré Naftali Bennett dans un communiqué.
L’AIEA avait estimé mardi dans son rapport que l’Iran avait «sérieusement entravé» depuis février 2021 ses «activités de vérification et de surveillance» en décidant de restreindre les inspections de l’organisation.
Des pourparlers au point mort
Naftali Bennett a ainsi enjoint la communauté internationale à «agir» car, affirme-t-il «l’attente naïve selon laquelle l’Iran sera prêt à changer de cap par le biais de négociations s’est révélée infondée».
«Seule une position ferme de la communauté internationale, appuyée par des décisions et des actions, peut entraîner un changement de cap du régime de Téhéran, qui a perdu toute retenue», a-t-il ajouté.
Comme son prédécesseur Benyamin Netanyahou, Naftali Bennett accuse l’Iran de chercher à se doter de la bombe atomique en secret – ce que la République islamique a toujours démenti – et est opposé à l’accord international sur le nucléaire iranien.
Ce pacte, conclu en 2015 à Vienne entre Téhéran et la communauté internationale, offre à l’Iran un allègement des sanctions internationales à son encontre en échange de son engagement à ne jamais se doter de l’arme atomique, et d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous un strict contrôle de l’ONU.
En riposte au retrait unilatéral des États-Unis de l’accord en 2018 et à la réimposition de sanctions sévères, Téhéran a progressivement abandonné à partir de mai 2019 la plupart des limites à ses activités nucléaires prévues par l’accord.
Le président américain Joe Biden, qui a succédé à Donald Trump, dit vouloir faire revenir Washington dans le giron de l’accord. Mais, réagissant mercredi au rapport de l’AIEA, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a averti que les États-Unis étaient «proches» d’abandonner leurs efforts pour relancer l’accord.
Les pourparlers commencés en avril à Vienne entre l’Iran et les cinq autres États encore parties à l’accord (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) pour tenter de permettre le retour des États-Unis, en échange d’un allégement des sanctions américaines, sont aujourd’hui au point mort.