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Moldavie : colère de Moscou après des appels à «démilitariser» la région séparatiste de Transnistrie

Le gouvernement moldave a appelé à démilitariser la Transnistrie, territoire sur lequel sont stationnées des troupes russes. Il demande également des sanctions européennes contre des oligarques moldaves accusés d’aider la Russie à déstabiliser le pays.
Le Kremlin a accusé lundi la Moldavie d’«hystérie antirusse» après des déclarations du premier ministre appelant à démilitariser la région séparatiste prorusse de Transnistrie, au cœur de tensions ravivées par le conflit en Ukraine.
Jeudi, lors d’une session au Parlement moldave, le nouveau premier ministre Dorin Recean a affirmé qu’il était «important de continuer nos efforts pour que les troupes russes se retirent» de Transnistrie.
Relations «très tendues»
«La zone transnistrienne doit être démilitarisée», a-t-il insisté. Samedi, le nouveau porte-parole du gouvernement moldave, Daniel Voda, a lui précisé que cette démilitarisation était «fondamentale» pour assurer une «réintégration pacifique» du pays.
Interrogé sur ces déclarations, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a souligné lundi que les relations entre Moscou et Chisinau étaient «très, très tendues».
«Le gouvernement moldave, d’une certaine manière, insiste sur tout ce qui est antirusse et tombe aussi dans une hystérie antirusse», a ajouté Dmitri Peskov, lors de sa conférence de presse quotidienne.
«Évidemment, je recommanderais à nos homologues moldaves d’être extrêmement prudents» au sujet de leurs déclarations, a mis en garde Dmitri Peskov.
La tension est forte entre Moscou et les autorités moldaves pro-européennes, qui ont accusé la semaine dernière la Russie de vouloir fomenter un coup d’État en Moldavie, des accusations démenties par la diplomatie russe.
Ex-république soviétique de 2,6 millions d’habitants située entre la Roumanie et l’Ukraine, la Moldavie, qui compte une importante minorité russe, a pris ces dernières années un virage pro-occidental, suscitant la colère de Moscou.
La Transnistrie, région industrielle située à la frontière avec l’Ukraine, s’est détachée de facto de la Moldavie en 1992 après une courte guerre. Depuis, des soldats russes sont déployés sur place et ce territoire dispose d’importants stocks d’armes.
Après l’attaque massive russe contre Kiev, en février 2022, le Kremlin a été accusé d’agiter la menace de nouveaux affrontements en Transnistrie, pour déstabiliser l’Ukraine et la Moldavie.
Sanctionner les oligarques russes
Signe que les tensions sont vives, la Moldavie a demandé lundi à l’UE d’imposer des sanctions aux oligarques moldaves accusés d’aider la Russie à déstabiliser le pays.
«Ce n’est pas la première fois que la Moldavie est confrontée à de telles situations depuis l’année dernière», a souligné le ministre des Affaires étrangères moldave Nicu Popescu, lors d’une rencontre à Bruxelles avec les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne.
Nicu Popescu a appelé ses homologues à placer «les oligarques et les politiciens corrompus qui, avec la Russie, tentent de déstabiliser la Moldavie» sur une liste noire des personnes interdites de voyager dans l’UE et dont les avoirs sont gelés par les Vingt-Sept.
«Nous devons inscrire ces oligarques, qui sont des mandataires de la Russie, sur la liste des sanctions de l’UE et nous devons apporter un soutien accru à l’Ukraine en matière de sécurité par le biais de la facilité de paix européenne», lui a répondu le ministre estonien Urmas Reinsalu.
Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères doivent décider ce lundi du soutien à accorder à la Moldavie, qui va accueillir en juin la seconde réunion de la Communauté européenne pour la paix.
La Moldavie et l’Ukraine ont obtenu l’année dernière le statut de candidat à l’adhésion à l’UE, mais le processus va prendre plusieurs années.
Avec AFP

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Retraites : les députés MoDem, membres de la majorité, favorables à la médiation proposée par Laurent Berger

Cette solution de médiation, demandée par le leader de la CFDT, a pour l’heure été refusée par le gouvernement alors que la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites aura valeur de test.
Les députés MoDem, membres de la majorité présidentielle, sont favorables à la mise en place d’une médiation autour de la réforme des retraites, comme le propose le leader de la CFDT Laurent Berger, ont-ils annoncé mardi, à rebours du gouvernement.
«C’est bien d’avoir une ou deux personnes pour essayer de retrouver le dialogue et avoir un certain recul», a souligné le président de groupe centriste Jean-Paul Mattei, lors d’un point presse à l’Assemblée.
«Un médiateur ne s’immisce pas dans le fond, il est là pour retrouver du liant et arriver à se parler, c’est ça qui est important. Il faut quelqu’un qui ne soit pas impliqué» directement sur la réforme, a insisté ce proche de François Bayrou.
Recentrer le texte
«Nous appelons de nos vœux et encourageons une médiation, si elle est possible», a ajouté son collègue Philippe Vigier, qui veut insister sur la «clause de revoyure» de la réforme en 2027 permettant de faire un point d’étape.
Opposé à la réforme des retraites, le numéro un de la CFDT Laurent Berger a appelé mardi l’exécutif à mettre en place une «médiation» pour «trouver une voie de sortie» à la crise sociale, une demande qui fera l’objet d’un courrier de l’intersyndicale au président de la République. Mais l’exécutif a opposé une fin de non-recevoir.
«Nous saisissons la proposition de Laurent Berger de se parler, mais directement. Nul besoin de médiation», a répondu le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, durant le compte rendu du Conseil des ministres organisé lors de la 10e journée d’actions contre la réforme, à l’appel des syndicats.
Dans la majorité présidentielle également, le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli lui «ne voit pas l’intérêt de désigner une tierce personne pour organiser ce dialogue».
Au MoDem, au-delà de cette question de la médiation, Jean-Paul Mattei «espère que cette législature ne va pas s’arrêter avec cette réforme des retraites. Nous souhaitons rebondir et nous recentrer sur des textes importants pour notre société», a-t-il réclamé.
«Ca peut être sur le bien vieillir, le partage de la valeur, le logement, l’environnement et l’industrie verte», a-t-il énuméré, en voulant «apporter notre pierre à une forme de rebond qui me semble nécessaire à la vie du Parlement».
Avec AFP
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Hong Kong : l’ONU demande la libération d’un éminent défenseur des droits

L’ONU a appelé mardi les autorités hongkongaises à libérer l’un des plus éminents défenseurs des droits humains de la ville, Albert Ho, arrêté la semaine dernière et dont l’état de santé est «critique».
«Nous suivons avec beaucoup d’inquiétude les affaires en cours relatives en lien avec la loi sur la sécurité nationale» à Hong Kong, a indiqué le Bureau des droits de l’Homme de l’ONU dans un tweet.
«Incitation à la subversion»
«Il y a une semaine, Albert Ho a été remis en détention en vertu de cette loi, malgré son état de santé critique. Nous demandons instamment aux autorités de libérer Ho, afin qu’il puisse continuer à recevoir des soins médicaux urgents», a-t-il ajouté.
Albert Ho a été arrêté le 21 mars par la police de la ville pour subornation présumée de témoins. Il risque déjà jusqu’à dix ans de prison pour «incitation à la subversion» en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong en 2020 après des manifestations pro-démocratie parfois violentes dans la ville.
Il est cette fois accusé d’avoir «interféré avec des témoins» alors qu’il se trouvait en liberté sous caution, selon une source policière, qui a requis l’anonymat en raison de la sensibilité de l’affaire.
Son procès pour incitation à la subversion est en cours, et Albert Ho avait été relâché sous caution en août après avoir passé presque un an en prison.
Les conditions de cette remise en liberté comprennent notamment l’interdiction de tenir des propos représentant une menace pour la sécurité nationale.
L’avocat de 71 ans a par le passé dirigé l’Alliance de Hong Kong, un groupe depuis dissout qui a organisé pendant plus de 30 ans des veillées annuelles pour commémorer la répression meurtrière de la place Tiananmen en 1989.
Avec AFP