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Macron reçoit ce lundi des industriels européens dans l’espoir d’endiguer des délocalisations
Alors que l’inflation et la crise énergétique pèsent sur la compétitivité de l’Hexagone, l’exécutif compte bien convaincre les dirigeants de choisir la France pour leurs activités.
Emmanuel Macron doit recevoir lundi soir à dîner de grands industriels européens pour les inciter à rester en Europe et surtout en France face aux craintes d’un regain de délocalisations, a indiqué l’Élysée.
Selon la présidence, le chef de l’État français reçoit des représentants de la European Round Table for Industry (ERT), qui revendique parmi ses adhérents une soixantaine de grandes entreprises du continent.
Parmi eux, des dirigeants des groupes Engie, Orange, Ericsson, Unilever, AstraZeneca, Volvo, BMW, Air Liquide ou encore Solvay.
Objectif: leur dire de reste en Europe et de choisir la France, explique-t-on de même source. L’exécutif, qui a fait de la réindustrialisation une de ses priorités économiques, redoute en effet que l’inflation énergétique puisse pousser certaines entreprises à réfléchir à réaliser leurs futurs investissements hors d’Europe.
Qui plus est, il s’inquiète des effets du plan massif d’investissements aux États-Unis promulgué cet été par le président Joe Biden pour lutter notamment contre le changement climatique.
Cet «Inflation Reduction Act» est accusé par une partie des Européens, et notamment la France, de provoquer une distorsion de concurrence avec son crédit d’impôt pour l’achat d’une voiture électrique construite dans une usine américaine avec une batterie fabriquée localement.
«Le président de la République est mobilisé pour maintenir une dynamique de réindustrialisation sur notre sol», assure-t-on à l’Élysée.
Dans cette optique, Emmanuel Macron avait déjà proposé début novembre aux industriels les plus émetteurs de CO2 en France de doubler l’aide publique pour accompagner leur décarbonation, à condition qu’ils redoublent également leur effort en la matière.
Avec AFP
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Mali : dissolution d’une coordination de partis et d’organisations critique à l’égard de la junte
Les autorités du Mali dominées par les militaires ont annoncé mercredi 17 avril la dissolution d’un mouvement critique à leur égard auquel elles reprochent «des agissements de nature à troubler l’ordre public et attentatoires à l’unité nationale», selon un communiqué du conseil des ministres.
«La coordination des organisations de L’Appel du 20 février pour sauver le Mali» est formée de partis et d’organisations de la société civile comme la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’influent imam Mahmoud Dicko (CMAS), dissoute elle aussi au début de mars.
Elle «s’illustre en permanence par des agissements ostentatoires de nature à troubler l’ordre public, à porter atteinte à la souveraineté de l’Etat et à l’unité nationale» et par conséquent «est dissoute», affirme le gouvernement dans le communiqué du conseil des ministres.
Les textes en vigueur au Mali imposent «des limites» à ne pas franchir, «notamment l’interdiction faite aux partis politiques de former des regroupements sous la forme d’association et aux associations d’adopter des agissements contraires aux principes de souveraineté nationale, de la démocratie, de l’intégrité du territoire national, de l’unité nationale et de la laïcité de l’Etat», souligne-t-il.
Un nouveau tour de vis
Pour Cheick Mohamed Chérif Koné, coordinateur général de L’Appel du 20 février, qui s’est exprimé sur les réseaux sociaux, «l’ordre public digne de respect est le seul ordre républicain, tout sauf le bon vouloir de quelques colonels en arme. C’est cet ordre que nous avons toujours défendu (…). Ces hostilités inédites, de plus en plus accrues contre les partis politiques et les associations, en désespoir de cause, seront vaines face à la détermination de notre peuple de vivre en démocratie et sous la forme républicaine de l’Etat».
La junte au Mali a opéré ces derniers jours un nouveau tour de vis se traduisant par la suspension des activités des partis et associations à caractère politique et l’interdiction faite aux médias de couvrir leurs activités. Ces restrictions surviennent après que les militaires ont manqué à leurs engagements d’organiser une élection présidentielle en février avant de céder la place.
Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation djihadiste et à une grave crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire. Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont opéré une réorientation stratégique, rompant la vieille alliance avec la France et se tournant militairement et politiquement vers la Russie.
Avec AFP
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Burkina Faso : trois diplomates français expulsés pour «activités subversives»
Les trois diplomates ont été déclarés «persona non grata» et priés de quitter le territoire sous 48 heures. Une décision qui ne repose «sur aucun fondement légitime», a réagi le Quai d’Orsay.
Trois diplomates français, dont deux conseillers politiques à l’ambassade de France à Ouagadougou, ont été déclarés «persona non grata» pour «activités subversives» et priés de quitter le Burkina Faso, nouveau signe de la vive tension existant entre ce pays et la France.
Ces trois diplomates «sont déclarés persona non grata sur le territoire du Burkina Faso, pour activités subversives», écrit le ministère burkinabè des Affaires étrangères dans une note adressée à l’ambassade de France à Ouagadougou dont l’AFP a obtenu copie jeudi. Ils «sont priés de quitter le territoire du Burkina Faso dans les prochaines 48 heures», précise la note datée de mardi.
«La décision des autorités burkinabè ne repose sur aucun fondement légitime. Nous ne pouvons que la déplorer», a déclaré jeudi à Paris Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, qui a également jugé «infondées» les accusations portées à l’encontre des Français.
Le 1er décembre dernier, quatre fonctionnaires français – des agents du renseignement selon les autorités burkinabè, des techniciens de maintenance informatique selon une source diplomatique française – avaient été arrêtés à Ouagadougou, puis mis en examen deux semaines plus tard et incarcérés, selon la source française.
Ils se trouvent aujourd’hui en résidence surveillée, selon des sources sécuritaires du Burkina. Un an auparavant, en décembre 2022, le gouvernement burkinabè avait expulsé deux Français qui travaillaient pour une société burkinabè, soupçonnés par les autorités d’être des espions.
Relations dégradées
Les relations entre la France et le Burkina n’ont fait que se dégrader depuis l’arrivée au pouvoir en septembre 2022 par un coup d’État – le deuxième en huit mois – du capitaine Ibrahim Traoré.
Quelques mois après son arrivée au pouvoir, Ouagadougou avait dénoncé en mars 2023 un accord militaire de 1961 avec la France, après avoir obtenu le retrait des forces françaises.
L’ambassadeur de France à Ouagadougou, rappelé après le coup d’État, n’a pas été remplacé depuis. Le Burkina Faso a également suspendu plusieurs médias français dont Le Monde, Radio France internationale, France 24, Jeune Afrique, et LCI.
Dans sa volonté de diversifier ses partenariats, le Burkina Faso s’est notamment rapproché de la Russie. Outre le renforcement des relations sécuritaires, la Russie a également promis de construire une centrale nucléaire au Burkina.
Le régime militaire burkinabè s’est également rapproché de ses deux voisins, le Mali et le Niger, eux aussi gouvernés par des militaires issus de coups d’État en 2020 et 2023 et qui ont également décidé de couper leurs liens avec l’ex-puissance coloniale française et de diversifier leurs partenariats, en particulier avec Moscou.
Les trois pays font face depuis plusieurs années à des attaques jihadistes récurrentes de groupes liés à Al-Qaïda et l’État islamique. Au Burkina seul, elles ont fait quelque 20.000 morts civils et militaires et environ deux millions de déplacés depuis 2015.
Ces pays se sont regroupés au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), qui a fait part de son intention de créer une force armée conjointe pour combattre les groupes jihadistes. Ils ont également quitté la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), accusée d’être inféodée à la France et de ne pas les avoir soutenus dans la lutte anti-jihadiste.
Avec AFP