Société
Lyon : trois ans dont un ferme contre un naturopathe pour agressions sexuelles
Un naturopathe septuagénaire jugé pour les agressions sexuelles aggravées au préjudice de neuf victimes a été condamné mardi 7 décembre par le tribunal correctionnel de Lyon à trois ans d’emprisonnement, dont un an avec sursis.
Le tribunal a prononcé un mandat de dépôt et l’interdiction de toute activité en lien avec le soin à la personne pendant cinq ans. Le parquet avait requis trois ans d’emprisonnement, dont un an avec sursis et mise à l’épreuve, pour agressions sexuelles commises avec «abus d’autorité», en lien avec sa pratique de «massages à visée thérapeutiques».
«On n’ose pas bouger, on est paralysée»
Selon les récits des victimes, l’homme se livrait à des gestes à caractères sexuels à l’occasion de drainages lymphatiques. Les faits dénoncés se sont déroulés entre 2014 et 2017.
À l’audience, le prévenu, 71 ans, a accusé les victimes de «mensonges». «Il n’y avait aucune arrière-pensée dans ma tête», a-t-il assuré, décrivant avec de grands gestes les vertus du drainage lymphatique.
«Le nombre des victimes et ses dénégations suscitent l’inquiétude», a souligné la procureure Céline Cuny, à propos de cet homme qui a tenu une boutique d’herboristerie durant plus de vingt ans à Lyon.
Plusieurs jeunes femmes ont décrit aux policiers des scènes similaires : mains sur les seins, près du sexe, discours scientifique entrecoupé de compliments, prix attractifs pour susciter de nouveaux rendez-vous.
Venues chercher de l’aide pour des problèmes de sommeil ou d’équilibre personnel, le naturopathe leur proposait des massages et les isolait dans une pièce tapissée de ses diplômes obtenus en Turquie, puis leur demandait de se dévêtir.
Mais «pour le drainage humoral, les patients ne sont jamais nus ou exposés, ni en sous-vêtements, les gestes ne passent pas près du sexe», selon une naturopathe entendue dans le dossier.
«On n’ose pas bouger, on est paralysée», a décrit une victime à la barre. «Vous êtes jeunes, belles et vous avez une fragilité», a résumé Bénédicte Del Vecchio, avocate constituée partie civile.
L’avocat du prévenu, Jean-Jacques Rinck, a mis en avant de «très nombreux témoignages» et «des pétitions» reconnaissant ses qualités. Il a aussi dénoncé «le lynchage médiatique des personnes suspectées d’agressions sexuelles».
Mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans cette affaire, le prévenu est suspecté d’avoir commis d’autres faits, alors qu’il venait d’obtenir la levée de son interdiction professionnelle. Il a comparu détenu, mis en examen pour «viol» dans le cadre d’une autre instruction judiciaire en cours.
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP
Société
Brésil : 20 migrants haïtiens présumés retrouvés morts sur un bateau
Vingt corps qui seraient ceux de migrants haïtiens ont été retrouvés dans une embarcation sur un fleuve du nord du Brésil, dans un état de décomposition avancée et présentant des signes de déshydratation et de faim, a indiqué samedi la police.
Des pêcheurs ont alerté les autorités après avoir remarqué l’embarcation dérivant près de la ville de Braganca, sur la côte nord du Brésil, dans l’État du Para, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police fédérale, précisant que l’enquête devrait confirmer le nombre exact de victimes et leur identité.
«Selon la police civile et les experts médico-légaux, il y avait 20 corps. Le chef de la police fédérale de Braganca, Alexandre Calvinho, a dit qu’il s’agirait de réfugiés haïtiens», a indiqué la police dans un communiqué. Les victimes «seraient mortes de faim et de déshydratation, mais des analyses complémentaires sont nécessaires», est-il ajouté. Une enquête a été ouverte par le bureau du procureur.
«Ça fait beaucoup de cadavres»
Le site d’information G1 a publié une vidéo attribuée à l’un des pêcheurs, montrant un bateau en bois à la peinture bleu délavée flottant dans des eaux peu profondes et un homme dire: «Ça fait beaucoup de cadavres». Braganca est située à plus de 3500 km d’Haïti, en proie depuis plusieurs mois à une grave crise humanitaire et sécuritaire.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a alerté ce mois-ci que la situation provoquait un large exode. «Pour la plupart des Haïtiens, la perspective d’une migration régulière reste un obstacle insurmontable, laissant la migration irrégulière comme seul semblant d’espoir», a indiqué l’OIM ces derniers jours.
Selon l’OIM, quelques 360’000 haïtiens ont été déplacés à l’intérieur du pays, dont «un grand nombre à plusieurs reprises», et quelque 13’000 migrants illégaux ont été renvoyés de force en mars par les pays voisins.
Avec AFP