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L’ONU évoque des crimes contre l’humanité en Biélorussie
L’ONU a évoqué ce vendredi de possibles crimes contre l’humanité commis par les autorités biélorusses contre les opposants au président Alexandre Loukachenko.
Les violations des droits humains «semblent avoir fait partie d’une campagne de violence et de répression dirigée intentionnellement contre ceux qui s’opposaient – ou perçus comme tels – au gouvernement ou avaient exprimé des opinions critiques», indique le rapport du Haut-Commissariat des droits de l’homme, publié ce vendredi.
Le Haut-Commissariat considère «que certaines de ces violations peuvent constituer des crimes contre l’humanité», poursuit le document.
Privations de liberté
Le rapport -qui porte sur la période allant du 1er mai au 31 décembre 2022 – s’appuie sur des entretiens avec 207 victimes et témoins et sur une analyse de plus de 2500 éléments de preuve, notamment des photographies, des vidéos, des dossiers médicaux et judiciaires.
Il documente «des violations généralisées et systématiques du droit international des droits de l’homme, y compris la privation illégale de la vie et de nombreux cas de privation arbitraire de liberté, de torture et de mauvais traitements, ainsi que des violences sexuelles et sexistes, des violations des droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, et le déni d’une procédure régulière et d’une égale protection de la loi», a énuméré Elizabeth Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat, lors du briefing de presse régulier de l’ONU à Genève.
«Notre rapport brosse un tableau inacceptable de l’impunité et de la destruction quasi totale de l’espace civique et des libertés fondamentales en Biélorussie», a déclaré Volker Türk, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.
Protestations écrasées
«Le gouvernement doit à son peuple de mettre un terme à cette répression de masse et de mener des enquêtes impartiales et transparentes pour s’assurer que les responsables de violations graves répondent de leurs actes», a souligné M. Türk.
Cette répression fait suite à un mouvement de contestation historique en 2020 qui a éclaté après la réélection controversée de M. Loukachenko lors d’un scrutin entaché de fraudes massives, selon les observateurs.
Ces actions de protestation ont été matées avec des milliers d’arrestations, de cas de tortures, la mort de plusieurs manifestants, de lourdes peines et des exils forcés. «Bien que la responsabilité première de lutter contre les violations des droits de l’homme incombe au Bélarus, le rapport exhorte les États membres de l’ONU à envisager de travailler à la responsabilisation par le biais de procédures nationales fondées sur les principes acceptés de compétence extraterritoriale et universelle», insiste le Haut-Commissariat.
Avec AFP
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Arabie saoudite : le roi Salmane hospitalisé pour des «examens de routine»
Le roi Salmane d’Arabie saoudite, âgé de 88 ans, a été admis à l’hôpital pour des «examens de routine», a annoncé mercredi la Cour royale, dans une rare déclaration publique sur son état de santé.
Les examens se déroulent à l’hôpital spécialisé King Faisal dans la ville côtière de Jeddah, sur la mer Rouge, et devraient durer «quelques heures», a-t-elle précisé, selon l’agence de presse officielle saoudienne (SPA).
Le roi Salmane Ben Abdel Aziz est à la tête du royaume du Golfe depuis 2015, même si le pays est dirigé au quotidien par son fils de 38 ans, Mohammed ben Salmane, nommé prince héritier en 2017. Les médias d’État ont montré mardi des images du monarque participant à un Conseil des ministres.
Rares apparitions publiques
Sa dernière hospitalisation date de mai 2022. Admis pour des examens médicaux, notamment une coloscopie, il avait passé une semaine à l’hôpital «pour se reposer», avait rapporté SPA à l’époque.
Ces dernières années, le roi Salmane s’est fait de plus en plus rare en public, alimentant les rumeurs sur son état de santé. Il a subi une opération de la vésicule biliaire en juillet 2020, et a été hospitalisé en mars 2022 pour des «tests médicaux» et pour remplacer la batterie de son stimulateur cardiaque.
Avant d’accéder au trône, le roi Salmane a été gouverneur de Ryad pendant des décennies et ministre de la Défense. Son règne a été marqué par d’importantes réformes sociales et économiques, visant à diversifier l’économie du premier exportateur de brut au monde, et portées surtout par son fils. L’ambitieux prince Mohammed a mené une vaste campagne de répression, qui l’a aidé à consolider son pouvoir, selon les analystes.
Avec AFP
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L’Argentine demande au Pakistan et au Sri Lanka d’arrêter un ministre iranien
Le gouvernement argentin a demandé mardi 23 avril au Pakistan et au Sri Lanka d’arrêter le ministre iranien de l’Intérieur Ahmad Vahidi, recherché pour l’attentat contre la mutuelle juive Amia à Buenos Aires en 1994, et qui effectue actuellement une tournée dans ces deux pays, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
«L’Argentine demande l’arrestation internationale des responsables de l’attentat à la bombe de 1994 contre l’Amia, qui a causé la mort de 85 personnes, et qui continuent à leurs postes de pouvoir en toute impunité», a écrit le ministère dans un communiqué, a écrit le ministère argentin des Affaires étrangères dans un communiqué.
«L’un d’entre eux est Ahmad Vahidi, réclamé par la justice argentine comme étant l’un des responsables de l’attentat contre l’Amia. Cet individu est actuellement ministre de l’Intérieur de la République islamique d’Iran et fait partie d’une délégation gouvernementale qui se rend ces jours-ci au Pakistan et au Sri Lanka», poursuit le texte.
«L’Argentine a demandé son arrestation aux gouvernements du Pakistan et du Sri Lanka conformément aux mécanismes prévus par Interpol», ajoute-t-il.
La plus grande communauté juive d’Amérique latine
Le général Vahidi est ministre de l’Intérieur depuis 2021, après avoir auparavant été ministre de la Défense. Au moment de l’attentat de Buenos Aires, il dirigeait la Force al-Qods, l’unité chargée des opérations secrètes au sein des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime iranien.
L’attentat de l’Amia, le 18 juillet 1994, a été attribué par la justice argentine et par Israël au régime iranien et au mouvement chiite libanais Hezbollah. L’Iran a nié toute implication et a toujours refusé que les huit anciens responsables inculpés par la justice argentine, dont le général Vahidi et l’ex-président Ali Rasfanjani, soient interrogés.
L’Argentine compte la plus grande communauté juive d’Amérique latine, avec quelque 300.000 membres. Avant l’Amia, l’ambassade d’Israël à Buenos Aires avait été la cible en 1992 d’un attentat qui avait fait 29 morts et 200 blessés, également attribué à l’Iran par la justice argentine et qui reste lui aussi impuni.
En 2013, la présidente argentine de l’époque, Cristina Kirchner, avait signé un protocole d’accord avec l’Iran pour créer une «commission de la vérité» destinée à enquêter sur l’attentat, et permettre aux procureurs argentins de se rendre à l’étranger pour interroger les inculpés.
Cet accord a été ratifié par le Congrès argentin, mais jamais par le Parlement iranien. Il avait été fustigé par les dirigeants de la communauté juive en Argentine, qui ont accusé Cristina Kirchner de couvrir les auteurs de l’attentat. Une enquête judiciaire ouverte à ce sujet en 2015 s’est toutefois conclue par un non-lieu en 2021.
Avec AFP