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Les autorités haïtiennes face à une nouvelle crise après l’enlèvement d’un groupe d’Américains
Le fragile gouvernement haïtien faisait face dimanche à une nouvelle crise après l’enlèvement la veille par un gang près de Port-au-Prince de seize missionnaires et membres de leurs familles, quinze ressortissants américains et un Canadien, a indiqué leur organisation religieuse.
«Le groupe de seize citoyens américains et un citoyen canadien comprend cinq hommes, sept femmes et cinq enfants» précise le communiqué publié dimanche par Christian Aid ministries.
«Joignez-vous à nous pour prier pour ceux qui sont pris en otage, les ravisseurs et les familles, amis et églises des personnes touchées» ajoute l’organisation basée dans l’État américain de l’Ohio.
Des ONG haïtiennes ont appelé à la libération de ces personnes kidnappées samedi alors qu’elles circulaient à l’est de la capitale, où prolifèrent des bandes armées profitant d’un vide sécuritaire et d’une crise politique aggravée par l’assassinat en juillet du président Jovenel Moïse.
«La police se montre incapable d’affronter les gangs qui s’organisent davantage et contrôlent toujours plus de territoires, dans la zone métropolitaine (de Port-au-Prince) mais aussi vers les villes de province», a déploré Gédéon Jean, directeur du Centre d’analyse et de recherche en droits humains.
«La nature a horreur du vide, donc les gangs en profitent pour se renforcer», a-t-il ajouté, expliquant la prolifération des gangs par «l’absence de l’État».
Sollicitée par l’AFP, la police haïtienne n’a pas souhaité réagir. L’organisation religieuse dont les missionnaires kidnappés sont membres précise dans son communiqué qu’ils revenaient d’une visite dans un orphelinat quand ils ont été enlevés avec des membres de leurs familles.
Selon une source sécuritaire haïtienne, le gang appelé «400 mawozo» a détourné plusieurs véhicules qui circulaient sur des axes routiers qu’ils contrôlent, enlevant les citoyens américains et canadiens ainsi qu’un nombre encore indéterminé d’Haïtiens. Il s’agissait, pour certains de ces membres de l’organisation américaine, de leur premier voyage en Haïti.
L’une des personnes kidnappées a envoyé un message désespéré sur un groupe WhatsApp au moment où se produisaient les faits, a indiqué le Washington Post, citant une personne au courant des détails de l’affaire.
«Priez pour nous s’il vous plaît!! Nous sommes retenus en otage, ils ont enlevé notre chauffeur. Priez priez priez. Nous ne savons pas où ils sont en train de nous emmener», disait le message selon le quotidien.
Insécurité grandissante
Les autorités américaines se sont pour l’instant bornées à dire que «le bien-être et la sécurité des citoyens américains à l’étranger (étaient) l’une des plus grandes priorités du département d’État».
«Nous sommes au courant de ces informations et n’avons rien à ajouter pour le moment», a répété une porte-parole du département d’État dimanche.
Haïti est classé comme pays en zone rouge par le gouvernement des États-Unis qui déconseille à ses ressortissants de s’y rendre notamment en raison des nombreux enlèvements, précisant que «les victimes incluent régulièrement des citoyens américains.»
Avant que les enlèvements n’aient été commis samedi, des associations professionnelles et des entreprises de Port-au-Prince avaient appelé à une grève illimitée à compter de lundi pour protester contre le climat d’insécurité grandissante.
En avril, dix personnes dont deux religieux français avaient été séquestrés 20 jours par le gang «400 mawozo» dans la même région. Les bandes armées, qui contrôlent depuis des années les quartiers les plus pauvres de la capitale haïtienne, ont étendu leur pouvoir sur Port-au-Prince et ses environs où elles multiplient les enlèvements crapuleux.
Plus de 600 cas ont été recensés sur les trois premiers trimestres de 2021 contre 231 à la même période en 2020, selon le Centre d’analyse et de recherche en droits humains. Exigeant des rançons dépassant parfois le million de dollars, les gangs n’hésitent pas à réclamer des décennies de salaires à des familles vivant sous le seuil de pauvreté.
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Arabie saoudite : le roi Salmane hospitalisé pour des «examens de routine»
Le roi Salmane d’Arabie saoudite, âgé de 88 ans, a été admis à l’hôpital pour des «examens de routine», a annoncé mercredi la Cour royale, dans une rare déclaration publique sur son état de santé.
Les examens se déroulent à l’hôpital spécialisé King Faisal dans la ville côtière de Jeddah, sur la mer Rouge, et devraient durer «quelques heures», a-t-elle précisé, selon l’agence de presse officielle saoudienne (SPA).
Le roi Salmane Ben Abdel Aziz est à la tête du royaume du Golfe depuis 2015, même si le pays est dirigé au quotidien par son fils de 38 ans, Mohammed ben Salmane, nommé prince héritier en 2017. Les médias d’État ont montré mardi des images du monarque participant à un Conseil des ministres.
Rares apparitions publiques
Sa dernière hospitalisation date de mai 2022. Admis pour des examens médicaux, notamment une coloscopie, il avait passé une semaine à l’hôpital «pour se reposer», avait rapporté SPA à l’époque.
Ces dernières années, le roi Salmane s’est fait de plus en plus rare en public, alimentant les rumeurs sur son état de santé. Il a subi une opération de la vésicule biliaire en juillet 2020, et a été hospitalisé en mars 2022 pour des «tests médicaux» et pour remplacer la batterie de son stimulateur cardiaque.
Avant d’accéder au trône, le roi Salmane a été gouverneur de Ryad pendant des décennies et ministre de la Défense. Son règne a été marqué par d’importantes réformes sociales et économiques, visant à diversifier l’économie du premier exportateur de brut au monde, et portées surtout par son fils. L’ambitieux prince Mohammed a mené une vaste campagne de répression, qui l’a aidé à consolider son pouvoir, selon les analystes.
Avec AFP
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L’Argentine demande au Pakistan et au Sri Lanka d’arrêter un ministre iranien
Le gouvernement argentin a demandé mardi 23 avril au Pakistan et au Sri Lanka d’arrêter le ministre iranien de l’Intérieur Ahmad Vahidi, recherché pour l’attentat contre la mutuelle juive Amia à Buenos Aires en 1994, et qui effectue actuellement une tournée dans ces deux pays, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
«L’Argentine demande l’arrestation internationale des responsables de l’attentat à la bombe de 1994 contre l’Amia, qui a causé la mort de 85 personnes, et qui continuent à leurs postes de pouvoir en toute impunité», a écrit le ministère dans un communiqué, a écrit le ministère argentin des Affaires étrangères dans un communiqué.
«L’un d’entre eux est Ahmad Vahidi, réclamé par la justice argentine comme étant l’un des responsables de l’attentat contre l’Amia. Cet individu est actuellement ministre de l’Intérieur de la République islamique d’Iran et fait partie d’une délégation gouvernementale qui se rend ces jours-ci au Pakistan et au Sri Lanka», poursuit le texte.
«L’Argentine a demandé son arrestation aux gouvernements du Pakistan et du Sri Lanka conformément aux mécanismes prévus par Interpol», ajoute-t-il.
La plus grande communauté juive d’Amérique latine
Le général Vahidi est ministre de l’Intérieur depuis 2021, après avoir auparavant été ministre de la Défense. Au moment de l’attentat de Buenos Aires, il dirigeait la Force al-Qods, l’unité chargée des opérations secrètes au sein des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime iranien.
L’attentat de l’Amia, le 18 juillet 1994, a été attribué par la justice argentine et par Israël au régime iranien et au mouvement chiite libanais Hezbollah. L’Iran a nié toute implication et a toujours refusé que les huit anciens responsables inculpés par la justice argentine, dont le général Vahidi et l’ex-président Ali Rasfanjani, soient interrogés.
L’Argentine compte la plus grande communauté juive d’Amérique latine, avec quelque 300.000 membres. Avant l’Amia, l’ambassade d’Israël à Buenos Aires avait été la cible en 1992 d’un attentat qui avait fait 29 morts et 200 blessés, également attribué à l’Iran par la justice argentine et qui reste lui aussi impuni.
En 2013, la présidente argentine de l’époque, Cristina Kirchner, avait signé un protocole d’accord avec l’Iran pour créer une «commission de la vérité» destinée à enquêter sur l’attentat, et permettre aux procureurs argentins de se rendre à l’étranger pour interroger les inculpés.
Cet accord a été ratifié par le Congrès argentin, mais jamais par le Parlement iranien. Il avait été fustigé par les dirigeants de la communauté juive en Argentine, qui ont accusé Cristina Kirchner de couvrir les auteurs de l’attentat. Une enquête judiciaire ouverte à ce sujet en 2015 s’est toutefois conclue par un non-lieu en 2021.
Avec AFP