Société
Législatives au Maroc : sévère défaite des islamistes au pouvoir
Le parti islamiste à la tête du gouvernement au Maroc depuis une décennie a subi une véritable déroute au profit de partis considérés comme proches du palais royal lors des élections législatives, mercredi, selon des résultats provisoires annoncés jeudi 9 septembre au matin.
Le Parti de la justice et du développement (PJD) s’effondre, passant de 125 sièges dans l’assemblée sortante à 12, a rapporté le ministre de l’intérieur, Abdelouafi Laftit, lors d’un point de presse.
Il arrive loin derrière ses principaux rivaux, le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti Authenticité et modernité (PAM), tous deux de tendance libérale, et le Parti de l’Istiqlal (PI, centre droit), qui remportent respectivement 97, 82 et 78 sièges (sur 395). Les résultats définitifs devraient être connus jeudi.
Le RNI, qui appartient à la coalition gouvernementale, est dirigé par un homme d’affaires fortuné, Aziz Akhannouch, décrit comme proche du palais. Et le PAM, principale formation de l’opposition, a été fondé par l’actuel conseiller royal Fouad Ali El Himma, en 2008, avant qu’il n’en démissionne en 2011. Le PI («parti de l’indépendance», en français) est, lui, le plus ancien parti du Maroc.
Le roi, Mohammed VI, nommera un chef du gouvernement, issu du parti arrivé en tête du scrutin législatif, chargé de former un exécutif pour un mandat de cinq ans, succédant à Saad-Eddine Al-Othmani.
En 2011, le Maroc avait adopté une nouvelle Constitution qui accordait de larges prérogatives au Parlement et au gouvernement. Toutefois, les décisions et les orientations dans des secteurs-clés continuent d’émaner d’initiatives du roi.
Participation en hausse
La campagne électorale au Maroc a été particulièrement terne en raison des contraintes imposées par la lutte contre le Covid-19 et de la désaffection d’une partie de l’électorat à l’égard de la classe politique, faisant craindre une abstention élevée. Mais le taux de participation est annoncé en hausse, à 50,35 % au niveau national, selon le ministère de l’intérieur.
Il avait plafonné à 43 % lors des précédentes législatives, en 2016 ; mais, cette année, les quelque 18 millions d’électeurs choisissaient leurs 395 députés le même jour que leurs représentants communaux et régionaux. Une première qui a contribué à réduire l’abstention.
C’est la première fois également que la répartition des sièges à la Chambre des représentants sera calculée sur la base du nombre d’électeurs inscrits et non des votants. Ce nouveau mode de calcul devrait handicaper les grands partis, au profit des petites formations. Seul le PJD s’y est opposé, s’estimant «lésé».
«Graves irrégularités»
Dans la journée, le PJD avait fait état de «graves irrégularités», dont «la distribution obscène d’argent» à proximité de bureaux de vote et des «confusions» sur certaines listes électorales, des citoyens n’y trouvant pas leur nom.
Le parti islamiste modéré, qui espérait briguer un troisième mandat de suite, avait exhorté les autorités à intervenir «sévèrement et rapidement» pour «ne pas entacher la transparence des élections».
Les opérations de vote se sont déroulées «dans des circonstances normales», a expliqué le ministre de l’intérieur, hormis «des cas isolés».
Ce rendez-vous électoral survient dans un environnement régional sensible dominé par la rupture des relations diplomatiques avec l’Algérie, et des relations crispées avec certains pays européens (notamment l’Espagne et l’Allemagne) autour du dossier du Sahara occidental.
Il s’inscrit aussi dans un contexte interne marqué par un tournant sécuritaire du régime, ainsi que l’illustrent les multiples procès intentés ces deux dernières années contre des journalistes et intellectuels critiques.
Société
Iran : un footballeur suspendu et condamné pour avoir fait un câlin à une supportrice
Le gardien international Hossein Hosseini a été suspendu un match par la Fédération iranienne de football pour avoir enlacé une supportrice lors d’un match de championnat, a annoncé lundi un média sportif local.
L’incident s’est produit le 12 avril lorsqu’une supportrice de l’Esteghlal de Téhéran avait interrompu le match entre son club et Aluminium Arak en entrant sur le terrain.
Hossein Hosseini avait pris brièvement la jeune fille dans ses bras après son arrestation par les agents de sécurité du stade.
La fédération a condamné le joueur à une amende de 300 millions de tomans (4.400 euros) et une suspension d’un match pour «mauvais comportement envers les agents de sécurité du match», a indiqué le quotidien Khabar Varzeshi.
Les femmes autorisées dans les stades depuis 2022
La République islamique interdit à un homme de toucher une femme hors du cercle familial et la présence des femmes dans un stade en Iran a longtemps été interdite.
En janvier 2022, elles avaient ainsi été autorisées à assister à un match international pour la première fois en près de trois ans. Agé de 31 ans, Hossein Hosseini a passé la quasi-totalité de sa carrière à l’Esteghlal, l’un des clubs les plus populaires d’Iran.
Remplaçant dans l’équipe nationale, il a joué un match du premier tour du Mondial 2022 au Qatar, contre l’Angleterre. L’Esteghlal, surnommé les «Bleus de la capitale», est en tête du championnat iranien à six journées de la fin de la saison.
Avec AFP
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP