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Législatives au Bénin : l’opposition de retour au Parlement avec 28 sièges remportés
L’opposition béninoise fait son retour au Parlement en remportant 28 sièges sur 109 aux législatives, une première sous le président Patrice Talon après quatre ans d’absence, selon les résultats provisoires donnés ce mercredi 11 janvier par la Commission électorale nationale autonome (Cena).
D’après la Cena, le principal parti d’opposition Les Démocrates a remporté 28 sièges tandis que l’Union progressiste pour le renouveau (UP-R) et le Bloc républicain (BR), partis de la mouvance présidentielle, ont respectivement obtenu 53 et 28 sièges. Les résultats définitifs des législatives organisées dimanche sont attendus vendredi.
Un modèle de démocratie à l’épreuve
Ces élections faisaient office de test clé pour le petit pays d’Afrique de l’Ouest, jadis perçu comme un modèle de démocratie, où le président Talon a favorisé le développement économique, selon ses partisans, mais au prix d’un recul démocratique, selon l’opposition.
Les principales figures de l’opposition sont aujourd’hui soit derrière les barreaux, soit en exil. Les dernières législatives organisées en 2019 avaient été marquées par des violences meurtrières, une abstention record et une coupure totale de l’internet, des faits rarissimes au Bénin.
L’opposition n’avait pas pu participer aux élections en raison d’un durcissement des règles du scrutin. Seules deux formations de la mouvance présidentielle avaient été autorisées à concourir, donnant lieu à un Parlement entièrement acquis au président Talon.
Nouvelle répartition
Cette fois, sept partis politiques, dont trois se réclamant de l’opposition, ont été autorisés à participer.
En accord avec le système proportionnel, seuls l’UP-R, le BR et Les Démocrates se partagent les sièges, ayant chacun recueilli plus de 10% des suffrages.
Au terme d’une campagne pacifiée, quelque 6,6 millions d’électeurs étaient appelés à désigner les 109 députés, dont au moins 24 femmes – au moins une par circonscription – selon le nouveau Code électoral. Outre le nombre final de femmes élues députées, l’abstention sera également une donnée importante; elle avait dépassé les 70% en 2019, un record.
Militants et réformateurs
Élu en 2016, réélu en 2021, le richissime homme d’affaires Patrice Talon a lancé des réformes politiques et économiques tous azimuts en vue d’engager son pays dans la voie du développement. Mais cette modernisation s’est aussi accompagnée d’un important recul démocratique, selon l’opposition.
Deux des principaux adversaires de M. Talon – le constitutionnaliste Joël Aïvo et l’ancienne Garde des Sceaux Reckya Madougou – sont toujours emprisonnés, condamnés à de lourdes peines.
Avec AFP
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ONU : la Russie impose la fin de la surveillance des sanctions contre la Corée du Nord
La Russie a imposé jeudi la dissolution du système de surveillance des sanctions de l’ONU contre la Corée du Nord et son programme nucléaire, un coup de force fustigé par les États-Unis et ses alliés dénonçant la protection mutuelle entre les deux pays.
«Ce qu’a fait la Russie aujourd’hui avec cynisme sape la paix et la sécurité dans le monde, tout cela pour favoriser un troc vicié que Moscou a scellé» avec Pyongyang, sur de l’armement notamment, a réagi Matthew Miller, porte-parole du département d’Etat américain.
De son côté, Séoul a qualifié de «décision irresponsable» le veto de la Russie, via un communiqué du ministère sud-coréen des Affaires étrangères. La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU liées à son programme nucléaire, renforcées plusieurs fois en 2016 et 2017.
Mais depuis 2019, la Russie et la Chine, mettant notamment en avant la situation humanitaire de la population nord-coréenne, réclament l’allègement de ces sanctions, qui n’ont pas de date de fin.
N’ayant pas obtenu gain de cause, les Russes ont pris pour cible le comité d’experts chargé de surveiller l’application de ces mesures, comité dont les rapports font référence. Malgré plusieurs reports du vote pour permettre des négociations, la Russie a ainsi mis son veto jeudi à un projet de résolution prolongeant d’un an le mandat de ce comité. Le texte a recueilli 13 voix pour, la Chine s’étant abstenue.
Violation des sanctions
L’ambassadeur russe Vassili Nebenzia a justifié ce veto en estimant que, dans les conditions actuelles, le comité n’a plus lieu d’être, se concentrant sur «des questions sans intérêt pas à la mesure des problèmes auxquels fait face la péninsule».
Il avait à la place proposé au Conseil une réévaluation du régime des sanctions. «S’il y avait un accord pour un renouvellement annuel des sanctions, le mandat du comité d’experts aurait un sens», a-t-il expliqué. Une proposition soutenue par la Chine.
Dans son dernier rapport de 600 pages début mars, le comité d’experts souligne que la Corée du Nord continue de «bafouer les sanctions du Conseil de sécurité», notamment en développant son programme nucléaire, en lançant des missiles balistiques, en violant les sanctions maritimes et les limites d’importations de pétrole.
Le comité affirme d’autre part avoir commencé à enquêter sur «des informations» faisant état de l’exportation par la Corée du Nord «d’armes conventionnelles et de munitions» en violation des sanctions, notamment vers la Russie. «Ce veto n’est pas un signe de l’inquiétude pour la population nord-coréenne ou pour l’efficacité des sanctions. Cela concerne la Russie, obtenant la liberté de violer les sanctions en quête d’armes pour les utiliser contre l’Ukraine», a dénoncé l’ambassadrice britannique à l’ONU Barbara Woodward.
La Russie accusée de coopération militaire avec la Corée du Nord
Ce veto «est en fait une admission de culpabilité. Moscou ne cache plus sa coopération militaire avec la Corée du Nord (…) ainsi que l’utilisation d’armes nord-coréennes dans la guerre contre l’Ukraine», a commenté sur X le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba.
«La Russie a désormais utilisé son veto pour mettre un terme à deux comités d’experts, en raison du développement de ses relations militaires avec ces gouvernements», ont dénoncé dans un communiqué commun États-Unis, France, Japon, Corée du Sud et Royaume-Uni, en référence au Mali.
En août dernier, témoignant de son soutien à Bamako, la Russie avait en effet bloqué une résolution qui aurait prolongé le mandat des experts ayant rendu des conclusions accablantes pour la junte malienne et ses «partenaires de sécurité étrangers».
«Il ne peut y avoir aucune justification à la disparition des gardiens du régime de sanctions», a fustigé jeudi l’ambassadeur sud-coréen Joonkook Hwang. «C’est comme détruire des caméras de surveillance pour empêcher d’être pris la main dans le sac».
Avec AFP
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Macron répond par l’humour aux plaisanteries sur ses photos de «mariage» avec Lula
Emmanuel Macron a réagi jeudi soir sur le ton de l’humour aux «mèmes» humoristiques qui ont fleuri sur la toile après sa rencontre au Brésil avec son homologue brésilien Lula, s’amusant de la complicité affichée entre les deux hommes.
«Certains ont comparé les images de ma visite au Brésil à celles d’un mariage, je leur dis : c’en était un ! La France aime le Brésil et le Brésil aime la France!», a écrit le président français sur le réseau social X jeudi soir.
Il a accompagné la publication en deux langues d’une capture d’écran d’un photomontage remplaçant Emma Stone et Ryan Gosling sur l’affiche du film romantique «Lalaland» par les deux chefs d’État marchant main dans la main dans la forêt amazonienne. Le président brésilien a répondu à la publication par un emoji représentant les deux drapeaux et des petits cœurs.
En visite officielle de trois jours au Brésil, Emmanuel Macron s’était rendu mardi à Belém (nord), où il avait retrouvé Luiz Inacio Lula da Silva en pleine forêt amazonienne. Les deux hommes avaient mis en scène leur proximité à grand renfort de sourires et de gestes chaleureux.
Main dans la main
Plusieurs de ces images, la plupart publiées sur les comptes officiels de Lula sur les réseaux sociaux, ont été largement diffusées sur internet, avec des montages ou des commentaires humoristiques. Sur l’une d’elles, on peut voir par exemple les deux présidents marchant main dans la main, tout sourire. Sur un montage d’internaute, l’image est détournée en affiche du drame romantique «Call me by your name».
«Ils vont se marier en Amazonie et faire leur voyage de noces à Paris», a plaisanté une internaute sur X, tandis que de nombreux autres estimaient que ces photos pourraient composer un «album de mariage».
La première visite officielle d’Emmanuel Macron au Brésil s’est poursuivie à São Paulo puis à Brasilia. La proximité affichée par les deux dirigeants tranche avec les relations glaciales entre Emmanuel Macron et l’ex-président nationaliste Jair Bolsonaro (2019-2022).
En pleine crise sur les incendies en Amazonie, en 2019, Jair Bolsonaro et ses ministres avaient eu des propos insultants envers le président français et son épouse Brigitte Macron.
Avec AFP