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Le Maroc censure un film et sanctionne son réalisateur à cause de la chanson d’une Sahraouie
La bande originale de Zanka Contact, du Franco-Marocain Ismaël El Iraki, inclut un morceau de Mariem Hassan, qui soutenait l’indépendance du Sahara occidental.
Les autorités marocaines ont décidé jeudi de suspendre le visa d’exploitation du film à succès marocain Zanka Contact (Burning Casablanca à l’international) pour avoir utilisé une musique d’une chanteuse sahraouie favorable à l’indépendance du territoire disputé du Sahara occidental.
Le conflit du Sahara occidental, une ex-colonie espagnole, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Polisario soutenus par Alger. Rabat prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté mais le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU.
Le Centre cinématographique marocain (CCM) «suspend le visa d’exploitation commerciale et culturelle» de Zanka Contact du réalisateur franco-marocain Ismaël El Iraki, sorti au Maroc en septembre 2021, car sa bande originale inclut un morceau de la chanteuse Mariem Hassan, qui soutient le Front Polisario.
Une musique que le réalisateur n’avait pas mentionnée lors du dépôt de sa demande de subvention et d’exploitation, explique le CCM qui a réexaminé le film après des articles critiques dans la presse marocaine.
C’est «une trahison du texte, du dialogue et du son», affirme cette institution publique qui a contribué au financement de ce long métrage à hauteur de 4,2 millions de dirhams (plus de 380.000 euros).
En plus de la suspension du visa d’exploitation, le CCM a donné 48 heures à la société de production pour se conformer au dossier original qui ne faisait pas mention d’un morceau de Mariem Hassan, décédée en 2015 dans le camp de réfugiés de Tindouf (Algérie).
Le CCM suspend également la carte professionnelle du cinéaste, accréditation qui conditionne par exemple l’obtention d’aides publiques.
«Nous sommes navrés de voir un malentendu prendre de telles proportions. Ce choix est purement esthétique et musical», ont réagi dans un communiqué à l’AFP les producteurs et le réalisateur de ce thriller rock salué par la critique. «Le réalisateur a simplement choisi de mettre la voix d’une chanteuse et en aucun cas ce qu’elle représente politiquement», ont-ils plaidé.
Zanka Contact, également distribué sous le nom Burning Casablanca», road-movie cru et poignant, retrace la sulfureuse histoire d’amour d’une prostituée à la voix d’or et d’une rock star tombée dans la drogue.
Ce premier long métrage d’Ismaël El Iraki n’avait pas fait de polémique à sa sortie au Maroc où il a été projeté dans 16 salles de cinéma. Il a également reçu fin septembre 2022 le grand prix du Festival du film de Tanger.
Avec AFP
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Gaza : l’ONU exige une enquête internationale sur des fosses communes
Lundi, la défense civile de la bande de Gaza a affirmé avoir exhumé en trois jours environ 200 corps de personnes tuées et enterrées par les forces israéliennes dans des fosses communes à l’intérieur de l’hôpital Nasser de Khan Younès.
L’ONU a réclamé mardi une enquête internationale sur les fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza, soulignant la nécessité d’une enquête indépendante face au «climat d’impunité» actuel.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit «horrifié» par la destruction du plus grand hôpital de Gaza, al-Shifa, et du deuxième plus grand établissement hospitalier du territoire palestinien, le complexe médical Nasser de Khan Younès.
Dans un communiqué, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a demandé que des «enquêtes indépendantes, efficaces et transparentes soient menées». «Compte tenu du climat d’impunité qui prévaut, des enquêteurs internationaux devraient être associés à cette démarche», a-t-il estimé.
«Les hôpitaux ont droit à une protection très spéciale en vertu du droit humanitaire international», a-t-il indiqué. «Et tuer intentionnellement des civils, des détenus et d’autres personnes considérées “hors de combat” est un crime de guerre», a-t-il ajouté.
Lundi, la défense civile de la bande de Gaza a affirmé avoir exhumé en trois jours environ 200 corps de personnes tuées et enterrées par les forces israéliennes dans des fosses communes à l’intérieur de l’hôpital Nasser de Khan Younès.
Quant à l’hôpital d’al-Shifa, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué début avril qu’il avait été réduit à une «coquille vide» jonchée de dépouilles humaines par la dernière opération israélienne contre lui.
Des chiffres probablement «sous-estimé»
Les hôpitaux de la bande de Gaza ont été durement visés durant l’opération militaire que mène l’armée israélienne dans le territoire palestinien depuis l’attaque meurtrière perpétrée en Israël le 7 octobre par des combattants du Hamas venus de Gaza.
Selon Israël, le mouvement islamique palestinien a utilisé les hôpitaux afin de mener des attaques, cacher des tunnels et des armes. Le Hamas a démenti ces accusations. Selon des responsables à Gaza, 283 corps ont été retrouvés à l’hôpital Nasser, un chiffre que le Haut-Commissariat de l’ONU tente de vérifier.
«Les victimes auraient été enterrées profondément dans le sol et recouvertes de déchets», a déclaré lors d’un point de presse une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani, ajoutant que des personnes âgées, des femmes et des blessés figuraient parmi les morts. D’autres auraient été «retrouvés les mains liées et sans vêtement».
Elle a par ailleurs indiqué que le chiffre avancé par l’armée israélienne de quelque 200 personnes tuées lors du dernier assaut contre l’hôpital al-Shifa, entre le 18 mars et début avril, pouvait être «sous-estimé». À ce jour, a-t-elle dit, «nous ne pouvons pas corroborer les chiffres exacts» des personnes tuées dans les deux hôpitaux : «c’est la raison pour laquelle nous insistons sur la nécessité d’enquêtes internationales».
Avec AFP
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Sénégal : Bassirou Diomaye Faye plaide pour un partenariat «repensé» avec l’Europe
Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, investi le 2 avril, a plaidé pour un partenariat « rénové » avec l’Union européenne (UE) lors d’une déclaration conjointe avec le président du Conseil européen, Charles Michel, en visite au Sénégal lundi 22 avril.
Entre l’Europe et Dakar, «la coopération est dense et multiforme mais, ensemble, nous voulons un partenariat repensé» et «apte à soutenir la dynamique novatrice que nous voulons imprimer à nos relations», a affirmé le nouveau chef de l’Etat.
M. Faye avait promis dans son programme de rétablir une «souveraineté» qui a été bradée, selon lui, à l’étranger. Il souhaite notamment renégocier des contrats gaziers et pétroliers ainsi que les accords de pêche signés avec l’UE. Les pêcheurs sénégalais sont confrontés à une surexploitation des ressources halieutiques, alors que leur activité représente une part importante de l’économie de ce pays côtier.
«Un modèle économique endogène»
«Lorsqu’il y a le sentiment que des sujets doivent être abordés, on ne doit pas le redouter» pour «apporter des améliorations de part et d’autre», a déclaré M. Michel, en citant «la question de la pêche et des ressources halieutiques».
Le président sénégalais a expliqué que les priorités de son gouvernement «s’articulent autour d’un modèle économique endogène d’industrialisation avec comme rampe de lancement le secteur primaire – agriculture, élevage et pêche – mais aussi le renforcement des infrastructures économiques, telles que les chemins de fer, l’électrification, les télécommunications et le réseau routier». «Les investisseurs européens dont les entreprises ont des compétences avérées dans ces différents secteurs sont les bienvenus», a-t-il ajouté.
Avec AFP