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Le Kenya censure un film accusé la de promouvoir le «mariage gay comme un mode de vie acceptable»
Les autorités de Nairobi, où la loi criminalise toujours l’homosexualité, ont interdit I am Samuel, de Peter Murimi, qui raconte une histoire d’amour entre deux hommes.
Les autorités kényanes ont interdit jeudi la projection et la diffusion d’un documentaire racontant l’histoire d’un couple gay, qualifiant le film «d’inacceptable et d’affront à (la) culture et à l’identité» de ce pays profondément chrétien qui criminalise l’homosexualité. I am Samuel, du réalisateur kényan Peter Murimi, raconte une histoire d’amour entre deux hommes vivant à Nairobi.
Le film a suscité la colère du Kenya Film Classification Board (KFCB), l’organisme de classification, qui estime qu’il fait la promotion du «mariage gay comme un mode de vie acceptable».
Dans un communiqué annonçant l’interdiction du film, le KFCB estime que le documentaire «propage des valeurs qui sont en dissonance avec notre Constitution, nos valeurs culturelles et nos normes.»
Pire, souligne Christopher Wambu, le patron de KFCB, le film montre ce couple simulant un mariage religieux, un acte qu’il qualifie de «blasphématoire». Le KFCB interdit donc «de projeter, de distribuer, de posséder et de diffuser» le film sur le territoire kényan.
Jusqu’à 14 ans de prison
L’homosexualité est tabou dans la plupart des pays d’Afrique, où les homosexuels font souvent face à des discriminations, voire des persécutions.
Au Kenya, de récentes tentatives de faire annuler les lois qui interdisent l’homosexualité, héritées de l’époque coloniale britannique, ont échoué. Les relations homosexuelles y restent un crime qui, selon la loi, peut entraîner une peine allant jusqu’à 14 ans de prison, mais les procès sont rares.
I am Samuel est le second film kényan a faire polémique sur ce thème ces dernières années. En 2018, Rafiki («Ami(e)» en swahili) de Wanuri Kahiu, une histoire d’amour lesbien qui fut le premier film kényan projeté au Festival de Cannes, avait également été interdit.
Après une bataille judiciaire, Rafiki avait finalement été projeté pendant une courte période à Nairobi, dans des salles combles.
Peter Murimi avait affirmé, dans une interview à l’AFP en octobre 2020, s’attendre à ce que le documentaire ne soit pas bien accueilli par les censeurs kényans. Il décrit cependant son film comme «très nuancé, très équilibré, c’est l’histoire d’une famille qui lutte contre ce problème, avoir un enfant gay».
«Nous ferons juste de notre mieux et avec un peu de chance les Kényans le verront», déclarait-il. Le documentaire, projeté dans plusieurs festivals et disponible à la location en ligne, a également reçu le soutien de Wanuri Kahiu.
«La censure reflète le manque de confiance en elle d’une société», a écrit la réalisatrice sur Twitter après l’annonce de l’interdiction du film.
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Arabie saoudite : le roi Salmane hospitalisé pour des «examens de routine»
Le roi Salmane d’Arabie saoudite, âgé de 88 ans, a été admis à l’hôpital pour des «examens de routine», a annoncé mercredi la Cour royale, dans une rare déclaration publique sur son état de santé.
Les examens se déroulent à l’hôpital spécialisé King Faisal dans la ville côtière de Jeddah, sur la mer Rouge, et devraient durer «quelques heures», a-t-elle précisé, selon l’agence de presse officielle saoudienne (SPA).
Le roi Salmane Ben Abdel Aziz est à la tête du royaume du Golfe depuis 2015, même si le pays est dirigé au quotidien par son fils de 38 ans, Mohammed ben Salmane, nommé prince héritier en 2017. Les médias d’État ont montré mardi des images du monarque participant à un Conseil des ministres.
Rares apparitions publiques
Sa dernière hospitalisation date de mai 2022. Admis pour des examens médicaux, notamment une coloscopie, il avait passé une semaine à l’hôpital «pour se reposer», avait rapporté SPA à l’époque.
Ces dernières années, le roi Salmane s’est fait de plus en plus rare en public, alimentant les rumeurs sur son état de santé. Il a subi une opération de la vésicule biliaire en juillet 2020, et a été hospitalisé en mars 2022 pour des «tests médicaux» et pour remplacer la batterie de son stimulateur cardiaque.
Avant d’accéder au trône, le roi Salmane a été gouverneur de Ryad pendant des décennies et ministre de la Défense. Son règne a été marqué par d’importantes réformes sociales et économiques, visant à diversifier l’économie du premier exportateur de brut au monde, et portées surtout par son fils. L’ambitieux prince Mohammed a mené une vaste campagne de répression, qui l’a aidé à consolider son pouvoir, selon les analystes.
Avec AFP
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L’Argentine demande au Pakistan et au Sri Lanka d’arrêter un ministre iranien
Le gouvernement argentin a demandé mardi 23 avril au Pakistan et au Sri Lanka d’arrêter le ministre iranien de l’Intérieur Ahmad Vahidi, recherché pour l’attentat contre la mutuelle juive Amia à Buenos Aires en 1994, et qui effectue actuellement une tournée dans ces deux pays, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
«L’Argentine demande l’arrestation internationale des responsables de l’attentat à la bombe de 1994 contre l’Amia, qui a causé la mort de 85 personnes, et qui continuent à leurs postes de pouvoir en toute impunité», a écrit le ministère dans un communiqué, a écrit le ministère argentin des Affaires étrangères dans un communiqué.
«L’un d’entre eux est Ahmad Vahidi, réclamé par la justice argentine comme étant l’un des responsables de l’attentat contre l’Amia. Cet individu est actuellement ministre de l’Intérieur de la République islamique d’Iran et fait partie d’une délégation gouvernementale qui se rend ces jours-ci au Pakistan et au Sri Lanka», poursuit le texte.
«L’Argentine a demandé son arrestation aux gouvernements du Pakistan et du Sri Lanka conformément aux mécanismes prévus par Interpol», ajoute-t-il.
La plus grande communauté juive d’Amérique latine
Le général Vahidi est ministre de l’Intérieur depuis 2021, après avoir auparavant été ministre de la Défense. Au moment de l’attentat de Buenos Aires, il dirigeait la Force al-Qods, l’unité chargée des opérations secrètes au sein des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime iranien.
L’attentat de l’Amia, le 18 juillet 1994, a été attribué par la justice argentine et par Israël au régime iranien et au mouvement chiite libanais Hezbollah. L’Iran a nié toute implication et a toujours refusé que les huit anciens responsables inculpés par la justice argentine, dont le général Vahidi et l’ex-président Ali Rasfanjani, soient interrogés.
L’Argentine compte la plus grande communauté juive d’Amérique latine, avec quelque 300.000 membres. Avant l’Amia, l’ambassade d’Israël à Buenos Aires avait été la cible en 1992 d’un attentat qui avait fait 29 morts et 200 blessés, également attribué à l’Iran par la justice argentine et qui reste lui aussi impuni.
En 2013, la présidente argentine de l’époque, Cristina Kirchner, avait signé un protocole d’accord avec l’Iran pour créer une «commission de la vérité» destinée à enquêter sur l’attentat, et permettre aux procureurs argentins de se rendre à l’étranger pour interroger les inculpés.
Cet accord a été ratifié par le Congrès argentin, mais jamais par le Parlement iranien. Il avait été fustigé par les dirigeants de la communauté juive en Argentine, qui ont accusé Cristina Kirchner de couvrir les auteurs de l’attentat. Une enquête judiciaire ouverte à ce sujet en 2015 s’est toutefois conclue par un non-lieu en 2021.
Avec AFP