Economie
Le groupe Casino visé depuis 2020 par une enquête préliminaire notamment pour «manipulation de cours» de Bourse

L’un des chefs de l’enquête porte sur des accusations de «manipulation de cours en bande organisée, corruption privée active et passive».
Le groupe de distribution alimentaire Casino est visé depuis le 5 février 2020 par une enquête préliminaire des chefs, notamment, de manipulation de cours et délit d’initié qui remonteraient à 2018 et 2019, a confirmé à l’AFP le Parquet national financier (PNF), interrogé sur des informations de presse.
Les chefs exacts de l’enquête préliminaire, confiée à la Brigade financière, sont : «Manipulation de cours en bande organisée, corruption privée active et passive» et «délit d’initié commis courant 2018 et 2019», précise encore le parquet, selon lequel l’enquête, qui fait suite à un signalement de l’Autorité des marchés financiers (AMF), a trait au cours de Bourse de la société «durant cette période».
Interrogé par l’AFP jeudi, le groupe Casino, qui publie ses résultats annuels vendredi, n’a pas souhaité commenter l’information. Mi-2022, plusieurs médias avaient rapporté que des enquêteurs de l’AMF s’étaient rendus au siège du groupe ainsi qu’au domicile de son PDG Jean-Charles Naouri au mois de mai.
Jean-Charles Naouri, actionnaire de contrôle du groupe et seul dirigeant mandataire social de la société, est PDG depuis 2005 de Casino dont il est le premier actionnaire depuis 1992.
Le PNF était interrogé par l’AFP à propos du dépôt en février de plaintes de deux actionnaires minoritaires du groupe, accusant sa direction de manipulations financières et boursières.
Ces plaintes, initialement révélées par Le Point et consultées début mars par l’AFP, ont été déposées par le fondateur et ex-président de la société de conseil Proxinvest Pierre-Henri Leroy, et par le petit actionnaire historique et descendant du fondateur de Casino Xavier Kemlin.
Des «allégations inexactes et calomnieuses», réplique Casino
Selon leur avocat, Thomas Amico, ils «se posent des questions depuis longtemps sur la licéité de certaines pratiques» au sein du groupe, «notamment en lien avec la procédure de sauvegarde».
La maison-mère de Casino, Rallye – détenue par M. Naouri – regroupe une cascade de holdings (Foncière Euris, Finatis et Euris), lourdement endettées.
Rallye a bénéficié en mai 2019 de l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, qui constituerait, pour Xavier Kemlin, une possible escroquerie au jugement.
Sur ce point, un porte-parole du groupe Casino a répondu jeudi à l’AFP que «les allégations de Messieurs Kemlin et Leroy sont parfaitement inexactes et calomnieuses».
«Ce faisant, nous nous réservons la possibilité de déposer une plainte, comme nous l’avions déjà fait en 2018 contre les mêmes personnes, en réaction aux mêmes allégations», a-t-il ajouté.
Avec AFP

Economie
«Économie de guerre» : Emmanuel Macron va demander aux industriels une «prise de risque accrue»

Le président compte réunir mardi à l’Élysée les industriels de la défense pour les inciter à une «prise de risque accrue» notamment sur les exportations d’armements.
Emmanuel Macron va réunir mardi à l’Élysée les industriels de la défense pour faire le point sur le passage à une «économie de guerre», qu’il appelle de ses vœux, et pour les inciter à une «prise de risque accrue» notamment sur les exportations d’armements.
Le chef de l’État doit recevoir en début d’après-midi neuf grands patrons, dont Nicolas Chamussy (Nexter), Eric Trappier (Dassault Aviation*), Pierre-Eric Pommellet (Naval Group), Patrice Caine (Thales) ou encore Guillaume Faury (Airbus), a annoncé lundi la présidence à des journalistes.
Face au conflit mené par la Russie en Ukraine et à la nécessité d’envoyer toujours plus d’armes à Kiev, le président avait appelé en juin à passer à une «économie de guerre», c’est-à-dire permettre à l’industrie de défense de monter en puissance.
Objectif : produire davantage et plus rapidement, également pour préparer l’armée française en cas de conflit majeur. Plusieurs réunions avec les industriels ont eu lieu depuis avec le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
Cette fois c’est le chef de l’État qui les rencontre pour s’assurer qu’ils poursuivent leur «changement culturel», selon un conseiller.
«Obtenir plus, moins cher et plus vite»
«Le président va évidemment confirmer aux industriels que l’État va poursuivre cet effort de défense et donc on va continuer à investir dans des programmes nationaux», ce qui leur garantit une «visibilité s’agissant des commandes nationales», a-t-il expliqué.
De la part de l’État, cela signifie «une prise de risque accrue», qui va accélérer ses procédures et réduire ses cahiers des charges afin d’«obtenir plus, moins cher et plus vite», a détaillé l’Élysée.
Elle «doit s’accompagner chez les industriels eux-mêmes d’une prise de risque accrue à l’export», vers l’Union européenne «et bien au-delà», a estimé la présidence.
«On demande aux industriels» d’être «encore plus agressifs sur la conquête de nouveaux clients export» pour «faire vivre dans la durée» ces matériels «que l’on a produit vite et en nombre».
Avec AFP
Economie
Christine Lagarde réaffirme la résilience du système bancaire auprès des leaders de l’UE

Les marchés d’actions ont chuté vendredi en Europe, plombés par les valeurs bancaires, alors que l’inquiétude se répand sur leur état de santé.
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a réaffirmé vendredi la solidité du système bancaire de la zone euro auprès des dirigeants de l’UE réunis en sommet, alors que la crainte d’une crise financière faisait chuter les marchés vendredi.
«Le secteur bancaire de la zone euro est résilient car il dispose de solides positions en termes de capital et de liquidités», a déclaré Christine Lagarde aux chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne (UE) à Bruxelles, selon un responsable européen.
Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est lui voulu rassurant sur l’état de santé de la Deutsche Bank, première banque allemande, en forte chute à la Bourse de Francfort.
«La Deutsche Bank a fondamentalement modernisé et réorganiser son modèle économique et est très rentable. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter de quoi que ce soit», a-t-il déclaré à l’issue du sommet. «Le système bancaire est stable en Europe», a-t-il martelé.
«Progresser dans l’achèvement de l’union bancaire»
«Les fondamentaux des banques européennes sont solides (…) La zone euro est la zone où les banques sont les plus solides», a affirmé de son côté le président français Emmanuel Macron.
Christine Lagarde a souligné que la zone euro avait «appliqué à tous les établissements les réformes réglementaires convenues au niveau international après la crise financière mondiale».
«Les événements récents nous rappellent à quel point il était important d’améliorer continuellement ces normes réglementaires. Nous devons maintenant progresser dans l’achèvement de l’union bancaire», a-t-elle dit lors de la réunion avec les leaders, toujours selon des propos rapportés.
«Des efforts supplémentaires sont également nécessaires pour créer des marchés de capitaux véritablement européens», a estimé Christine Lagarde.
Elle a répété ses propos des derniers jours. «Il n’y a pas de compromis entre la stabilité des prix et la stabilité financière. Notre boîte à outils nous permet de faire face aux risques qui pèsent sur l’une et l’autre», a assuré la présidente de la BCE.
«En ce qui concerne la stabilité financière, la BCE dispose de tous les outils nécessaires pour fournir des liquidités au système financier de la zone euro, si nécessaire», a-t-elle dit.
Les marchés d’actions ont chuté vendredi en Europe, plombés par les valeurs bancaires, alors que l’inquiétude se répand sur leur état de santé après les défaillances de trois banques régionales aux États-Unis et le sauvetage de Crédit Suisse.
La forte augmentation du coût de l’assurance contre le risque de défaut (CDS) alimente les inquiétudes sur la résilience des banques européennes.
Avec AFP